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Selon Christian Dubé, il suffit d'abolir les commissions scolaires, les agences de santé, de freiner la croissance de la fonction publique et l'embauche pour y parvenir dans un horizon de 5 ans. La CAQ croit même pouvoir aller chercher 3 ou 4 milliards de dollars avec une gestion serrée et un bon plan.
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La Coalition avenir Québec (CAQ) a planté ses pieux pour la prochaine campagne électorale. Le projet Saint-Laurent pour l'économie, l'élimination de la taxe santé et des taxes scolaires pour les familles.

Alors que le Québec se déchire sur la Charte des valeurs, il est important de renouer avec des questions plus terre-à-terre, du type: comment donner un répit aux contribuables qui croulent sous le poids des impôts, des taxes et des tarifs?

Promettre d'éliminer des taxes, c'est toujours vendeur politiquement. Le PQ de Pauline Marois a promis, il n'y a pas si longtemps, de supprimer l'affreuse taxe santé des libéraux, avant d'être contraint de livrer son engagement à moitié.

Le défi, c'est le comment. La CAQ a confié à sa vedette économique, Christian Dubé, député de Lévis, le mandat de définir ce comment. La deuxième opposition est convaincue de pouvoir dégager 2 milliards $ (700 millions pour la taxe santé et 1,3 milliard $ pour la taxe scolaire) sans mettre le Québec à «feu et à sang» comme le dirait la première ministre.

Selon Christian Dubé, il suffit d'abolir les commissions scolaires, les agences de santé, de freiner la croissance de la fonction publique et l'embauche pour y parvenir dans un horizon de 5 ans. La CAQ croit même pouvoir aller chercher 3 ou 4 milliards de dollars avec une gestion serrée et un bon plan.

On veut bien y croire, mais cela rappelle la publicité de cette quincaillerie qui disait: «Si ça existait, on l'aurait!»

À la CAQ, on est bien conscient de se heurter au cynisme des électeurs qui auront l'impression d'avoir déjà joué dans le même film en tant que figurants.

Accroché lors du conseil général de son parti samedi à Québec, le chef François Legault confiait que la différence est double. Son parti est mené par des administrateurs rompus à ce genre d'exercice, comme Christian Dubé, Stéphane Lebouyonnec (député de Laprairie), Maud Cohen (présidente du parti) et, bien sûr, lui-même.

Deuxio, fait-il valoir, «nous ne sommes pas des professionnels de la politique», mais plutôt des citoyens prêts à consacrer 10 ans de leur vie au redressement du Québec.

Cette approche n'est pas sans évoquer le second mandat de Robert Bourassa, en 1985, qui avait recruté des hommes d'affaires de renom pour refaire le modèle québécois. Paul Gobeil, Pierre MacDonald, Pierre Fortier, André Vallerand.

Dans un rapport qui tenait en quelques pages, Paul Gobeil, soumettait l'état à une chirurgie bariatrique. La fermeture d'organismes publics impliquait des mises à pied. Bourassa a évidemment laissé traîner les choses et la révolution n'a pas eu lieu.

L'avantage, 28 ans plus tard, c'est que le départ massif des boomers à la retraite ouvre bien des possibilités, sans tout saccager. Par ailleurs, je crois que l'allergie des contribuables à toute hausse de leur fardeau fiscal commandera des remises en question.

Incidemment, la CAQ n'exige plus du gouvernement l'abolition de la taxe santé comme condition pour appuyer le prochain budget, mais une intention ferme.

Le Québec serait-il prêt à remettre le pouvoir à des comptables?

Par le passé, ceux qui ont promis un grand ménage se sont révélés être des marchands d'illusions (Bourassa, Jean Charest et sa réingénierie et Pauline Marois lors de son retour en politique).

Devant les membres de son parti, François Legault a martelé qu'il ne faut pas enterrer la CAQ trop vite. La survie du 3e parti passe par une promesse de baisse de taxes, une baisse conditionnelle au fait de dégager cette marge de manœuvre.

Reconnaissons à la CAQ le mérite de brasser des idées, même si elles demandent un acte de foi.

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