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Le 150e anniversaire du Parti libéral du Québec a fourni le prétexte idéal pour donner une tribune au prédécesseur de Philippe Couillard.
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Mathieu Belanger / Reuters

Fallait-il que les fissures soient profondes au sein des libéraux pour qu'on sente le besoin de ramener l'ex-premier ministre Jean Charest au-devant de la scène?

Le 150e anniversaire du Parti libéral du Québec (PLQ) a fourni le prétexte idéal pour donner une tribune au prédécesseur de Philippe Couillard. Jean Charest en a profité pour critiquer l'UPAC et les médias qui le maintiennent sur des charbons ardents depuis des mois.

Le PLQ lui a réservé une visibilité maximum samedi soir lors du congrès général et je suis convaincu que le contenu de son discours avait reçu la bénédiction du bureau du premier ministre. On a donc assisté à de chaleureuses retrouvailles entre l'ex-chef du PLQ et les militants de la base.

Jean Charest fait partie de cette petite confrérie de grands orateurs dans laquelle on peut classer René Lévesque, Lucien Bouchard, Pierre-Elliot Trudeau, des tribuns qui «connectent» avec leurs auditoires. Il faut rappeler que c'est le jeune chef conservateur (à Ottawa) qui, lors du référendum de 1995, a donné une âme au camp du Non. Sa performance lui valut d'être poussé à prendre la direction du PLQ pour stopper Bouchard.

L'opération de samedi dernier comportait une part de risque, le docteur Couillard souffrant inévitablement du jeu des comparaisons.

L'opération de samedi dernier comportait une part de risque, le docteur Couillard souffrant inévitablement du jeu des comparaisons. Le politicien instinctif, adulé des foules, contre le politicien coincé qui peine à trouver le ton juste, à démontrer de l'empathie.

L'autre conséquence pour le gouvernement libéral, c'est de donner des jambes au thème de la corruption dans le financement des partis politiques. M. Charest fait toujours l'objet d'une enquête de l'UPAC, bien qu'aucune accusation ne soit tombée. On sait que depuis des mois le premier ministre Couillard défend son parti en martelant que le PLQ nouveau lave plus blanc. Tout récemment, iI parlait «d'une autre époque» en politique.

Il fallait donc que la famille libérale soit divisée, au point de risquer de perdre les élections dans un an, pour réhabiliter Jean Charest devant la machine du PLQ.

Il fallait donc que la famille libérale soit divisée, au point de risquer de perdre les élections dans un an, pour réhabiliter Jean Charest devant la machine du PLQ. La défaite dans le comté de Louis-Hébert a illustré le fait que cette machine est sur les blocs et n'avait pas tellement le goût d'aller au front pour le premier ministre actuel.

Des libéraux de la région de Québec supputaient sur le fait qu'une défaite, ou l'élection d'un gouvernement minoritaire aurait le mérite de se débarrasser d'un chef mal-aimé.

On a donc jugé en haut-lieu que les dommages collatéraux- la comparaison entre les 2 chefs- le retour de la «corruption libérale»-, compensaient largement pour l'unité retrouvée.

Quant à Phillipe Couillard, le calendrier politique joue en sa faveur, on ne peut changer de chef à moins d'un an des élections et Pierre Moreau est hors-jeu. Il a bénéficié en prime de l'appui enthousiaste du champion incontesté du PLQ.

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