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Daniel Breton, un dégât politique

Les candidats aux élections doivent franchir un premier filtre quand ils représentent un parti. Ils doivent confesser tous leurs péchés pour éviter justement que les squelettes ne sortent du placard. Quand vient le temps de nommer un ministre la SQ mène une vérification supplémentaire qui être censée être très fouillée. Ces contrôles visent à assurer que le futur ministre ne se placera pas en situation de vulnérabilité.
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Quebec Premier Pauline Marois talks to the media after meeting with French President, Francois Hollande, at the Elysee Palace in Paris, Monday, Oct. 15, 2012. (AP Photo/Francois Mori)
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Quebec Premier Pauline Marois talks to the media after meeting with French President, Francois Hollande, at the Elysee Palace in Paris, Monday, Oct. 15, 2012. (AP Photo/Francois Mori)

On a sans doute poussé un soupir de soulagement dans les officines du PQ quand Daniel Breton a démissionné de son poste de ministre à l'Environnement.

Il était évident que le nouvel élu du 4 septembre était une bombe à retardement qui n'attendait que l'occasion de se manifester. Pour le gouvernement péquiste c'est un dur coup, l'Environnement est un poste important dans un conseil des ministres, et la première ministre doit en porter la responsabilité.

Les révélations des médias ( non-paiement de loyer, fraude à l'assurance-emploi, permis de conduire suspendu...) sont autant de signes qui démontraient que le député n'aurait jamais dû accéder au cabinet.

Les candidats aux élections doivent franchir un premier filtre quand ils représentent un parti. Ils doivent confesser tous leurs péchés pour éviter justement que les squelettes ne sortent du placard. Quand vient le temps de nommer un ministre la SQ mène une vérification supplémentaire qui être censée être très fouillée.

Ces contrôles visent à assurer que le futur ministre ne se placera pas en situation de vulnérabilité.

Pauline Marois affirme qu'elle connaissait le passé de son ministre, mais ignorait qu'il était un mauvais payeur qui a négligé de payer son loyer pendant un an.

Les versions divergent entre les acteurs à savoir ce qui était connu ou non dans l'entourage de la première ministre. Quant à Daniel Breton, confronté par un journaliste, il a d'abord dissimulé la vérité avant de confirmer les faits.

La première ministre plaide le droit à une seconde chance et le pardon, mais cela ne peut tout justifier quand on a le privilège d'une limousine ministérielle. Mme Marois estimait même qu'un ministre doit être exemplaire au point où le Dr Gaétan Barrette pouvait difficilement être ministre de la Santé!

Daniel Breton est un militant du Parti Vert qui a fondé Maitres Chez Nous 21ème siècle, mais sans assise dans le Parti québécois. Il a été candidat pour le NPD de Jack Layton et ne s'est pas gêné pour critiquer durement le PQ qu'il comparait à une serte.

Pauline Marois a recruté le militant écologiste, en a fait une vedette, lui a réservé une circonscription qui lui garantissait d'être élu (Sainte-Marie-Saint-Jacques) et a confié à ce nouveau venu, sans expérience politique, le mandat de faire un Québec Bleu et surtout Vert.

Ce recrutement s'est fait alors que Mme Marois traversait la tempête politique qui a failli l'emporter. A-t-elle promis un poste au cabinet pour démontrer qu'elle pouvait attirer de gros candidats?

Elle comptait pourtant dans ses rangs des députés hautement qualifiés pour s'occuper de l'Environnement (Scott Mackay, Veronique Hyvon...).

Depuis le 4 septembre, le ministre a prouvé qu'il manquait de jugement. Le soir des élections, il proclamait tout haut que les Verts étaient au pouvoir à Québec. Puis, il congédiait successivement le président et le vice-président du BAPE afin de placer ses hommes aux convictions bien trempées.

Sa visite impromptue au bureau du BAPE où il aurait mis la main sur les numéros de cellulaires des commissaires lui a valu d'être convoqué devant une commission parlementaire, fait rarissime au Québec.

Sa démission lui évite une comparution embarrassante.

En Chambre il s'est défendu d'intimider le BAPE en faisant valoir qu'il avait «à coeur» le développement durable. C'est exactement le type d'argument que reprennent aujourd'hui les écolos qui se portent à sa défense comme si la foi dans la cause pouvait faire oublier tout le reste.

Après avoir établi que sous sa gouverne ce serait tolérance zéro en matière d'intégrité, la première ministre n'avait pas d'autre choix que de demander et d'accepter la démission de son ministre. Les péquistes pointent du doigt les libéraux et leur laxisme, mais, justement, l'ancien gouvernement a été jugé par les électeurs pour leurs errances.

L'épisode Daniel Breton est fermé, mais la démission d'un ministre important après deux mois aux affaires contamine le gouvernement Marois.

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