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L'expulsion, certains parlent d'excommunication, de Maria Mourani du caucus du Bloc québécois envoie un bien mauvais message alors que le gouvernement Marois multiplie les appels au débat sur la Charte des valeurs québécoises. Voulait-on en faire une martyre qu'on n'aurait pas fait mieux.
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L'expulsion, certains parlent d'excommunication, de Maria Mourani du caucus du Bloc québécois envoie un bien mauvais message alors que le gouvernement Marois multiplie les appels au débat sur la Charte des valeurs québécoises. Voulait-on en faire une martyre qu'on n'aurait pas fait mieux.

Admettons que la députée d'Ahuntsic a contribué à faire dérailler la stratégie péquiste en embrassant la cause des intellectuels souverainistes qui sont contre les propositions Drainville. Sa référence au «nationalisme ethnique» a fait mal et a ravivé au PQ de vieilles cicatrices.

Le Parti québécois a eu beaucoup de difficulté à se remettre du discours rempli d'amertume de Jacques Parizeau, lors du référendum de 1995, sur les «votes ethniques» qui auraient faussé le résultat.

Comme organisation politique, il a donc construit des passerelles avec les communautés culturelles et y gagné des appuis importants. Il s'agit d'avoir fréquenté les conseils nationaux du PQ pour constater qu'on y rencontrait des «de souche», mais aussi nombre de néo-Québécois.

Admettons que Maria Mourani a secoué les colonnes du temple quand elle a affirmé que le PQ ne pouvait faire l'indépendance en faisant fi de Montréal! La Charte, loin d'aider la cause, insécurise les immigrants.

Mais voilà le Bloc québécois n'est pas, ou n'était pas, un parti comme un autre. Les bloquistes se défendaient bien d'être une succursale de l'autre. Il n'y pas si longtemps, Gilles Duceppe a bien failli faire tomber Pauline Marois dont le leadership vacillait.

On plaide la discipline de parti. Depuis les dernières élections, le Bloc est un groupuscule dirigé par un chef non élu, Daniel Paillé. Il me semble que c'est le bon moment pour débattre des idées en toute liberté dans ce microcaucus de 5 députés. Les conséquences d'une dissidence, sur une question de conviction de surcroît, ne sont pas très grandes et démontreraient, au contraire, que toutes les opinions circulent.

Pour une fois qu'on entendait parler du parti souverainiste à Ottawa.

Mardi, Daniel Paillé avait accueilli fraîchement la Charte des valeurs québécoises avant d'y adhérer avec une grande ferveur. On doit en déduire qu'il y a eu des rappels à l'ordre.

Maria Mourani était la seule femme du caucus, la seule issue d'une communauté culturelle, la seule à représenter un comté de Montréal et on lui montre la porte dans un débat qui porte sur la tolérance et qui s'applique d'abord dans la région métropolitaine. C'est elle qui a porté la position du Bloc devant la Commission Bouchard-Taylor( pas de signes religieux pour les personnes en autorité).

Pendant que le ministre des Institutions démocratiques, Bernard Drainville, martèle sur toutes les tribunes que le débat est ouvert et que tous les points de vue sont pris en compte, la chapelle bloquiste expulse sa députée de façon, je dirais, ostentatoire.

Bernard Landry croit que c'est une grave erreur de Daniel Paillé et il a raison.

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