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Bilan de session plutôt maigre

La session qui prend fin à l'Assemblée nationale se solde par un bilan législatif anémique et un constat d'échec du ministre des Finances, Nicolas Marceau.
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La session qui prend fin à l'Assemblée nationale se solde par un bilan législatif anémique et un constat d'échec du ministre des Finances, Nicolas Marceau.

Une dizaine de lois ont été adoptées, mais les plus importantes (la création de la Banque de développement, la Charte de la langue française, les soins de fin de vie...) ont été abandonnées ou laissées en plan. Le projet de loi sur les mines était cliniquement mort, malgré son caractère urgent, avant que la Coalition Avenir Québec ne décide de le ranimer.

La deuxième opposition est donc venue remorquer le gouvernement, ce qui vaudra aux parlementaires de faire des heures sup.

C'est un geste responsable qui rappelle comment il est important, pour un gouvernement minoritaire, de négocier ses législations avec l'opposition. Le gouvernement Marois a tendance à se comporter comme s'il était assis sur une majorité en Chambre.

La quatrième mouture du projet de loi sur les mines a été discutée entre le bureau du premier ministre et les groupes intéressés, par-dessus la tête de la ministre responsable, Martine Ouellet, pour qui c'est une nouvelle rebuffade.

Le Québec a bien failli être en élection générale en ce lundi, ce qui explique aussi la drôle de session parlementaire. Pauline Marois a coupé les moteurs de l'avion qui était en bout de piste cet automne lors du conseil des ministres tenu au Lac Taureau.

Cet activisme pré-électoral s'est traduit par une orgie d'annonces pré-électorales qui engagent des milliards de dollars dont on ne sait pas vraiment s'ils sont budgétés ou empilés sur la dette.

L'événement marquant de cette session est la publication de la mise à jour financière qui étalait ce qu'on ne pouvait plus cacher: un trou de 2,5 milliards de dollars en lieu et place de l'atteinte du déficit zéro.

Dans un élan de sincérité remarquable, le ministre Marceau a avoué aux Coulisses du Pouvoir: «c'est vrai que cette fois-ci, on n'a pas été bons, cette fois-ci on s'est trompés beaucoup». Cet aveu va coller aux basques du gouvernement qui, en Chambre, niait l'évidence.

Vendredi, Mme Marois a imputé aux prévisions des économistes les écarts au chapitre des revenus!

Quant aux libéraux, la session qui se termine a démontré que leur nouveau chef, Philippe Couillard, peut être vulnérable. Une première fronde sur la Charte des valeurs avec sa députée Fatima Houda-Pepin et une position alambiquée sur le report du déficit zéro qui a coupé les jambes de son équipe parlementaire.

Soudainement, on s'est rappelé que le chef de l'opposition officielle n'a pas été forgé par des années sur les banquettes d'en face et que son expérience de ministre est limitée.

Dans son bilan vendredi, il aurait dû reconnaître qu'il pouvait commettre des erreurs.

Pas surprenant, donc, que les intentions de vote soient figées dans la glace, selon les derniers sondages. La Charte a fini de diviser les Québécois en deux camps et, pour le PQ, il n'y a plus de gains électoraux.

Le débat reprendra en profondeur le 14 janvier, mais il est difficile de prédire si ces mois de consultations feront fondre le bloc des pour ou des contre.

Le moment de vérité va approcher au retour des Fêtes avec la présentation d'un budget, en mars sans doute. Osera-t-on tirer la plug si on n'a pas une chance d'être le parti majoritaire ou de sauver ses sièges?

Philippe Couillard dirigera alors ses troupes en Chambre et subira le difficile apprentissage de son rôle de chef de l'opposition lors d'une session qui risque d'être raccourcie.

Le gouvernement Marois devra, pour sa part, convaincre les électeurs qu'il est devenu bon.

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