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Commission Charbonneau: «Avoir l'oreille du ministre», disaient-ils

Avant de m'intéresser activement à la politique, j'avais entendu cette expression à quelques occasions et bien naïvement, je me demandais de quoi il s'agissait. «Avoir l'oreille du ministre» me semblait une expression bien mystérieuse, sauf pour certains qui sourcillaient en voyant mon étonnement. Plus tard, j'ai su à mon grand dam ce qu'elle veut dire.
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Avant de m'intéresser activement à la politique, j'avais entendu cette expression à quelques occasions et bien naïvement, je me demandais de quoi il s'agissait. Cela ne voulait certainement pas dire avoir une oreille ministérielle dans sa poche, ce qui pourrait laisser croire à un acte criminel. Cela ne pouvait vouloir dire non plus que le ministre écoute certaines personnes et pas d'autres parce qu'en démocratie la personne élue doit nécessairement écouter toute la population. Et pourtant... «Avoir l'oreille du ministre» semblait donc une expression bien mystérieuse, sauf pour certains qui sourcillaient en voyant mon étonnement.

Plus tard, j'ai su à mon grand dam ce que veut dire cette expression. Captiver son attention, être remarqué, laissé sa marque, sortir de l'anonymat, pour que le politique vous remarque. C'est presque une insulte aux gens ordinaires qui mènent leur vie sans histoire. Il faut donc faire du bruit pour sortir la tête ou le nez de l'eau et se faire remarquer en politique. Tant pis pour les discrets et travaillant, et honnêtes au surplus : ils ne l'auront pas cette oreille. Elle est prisonnière de ceux et celles qui font du tintamarre.

En politique, il y a toute sorte de tintamarre. Il y a le tintamarre de ceux qui revendiquent et la marque de ceux qui réussissent. Le président Kennedy, dont ce fut récemment l'anniversaire de l'assassinat, rappelait aux citoyens ce qu'ils pouvaient faire pour leur pays et non l'inverse. Il faisait certainement un large clin d'œil aux chercheurs scientifiques, aux artistes et à tous ceux qui contribuent à faire rayonner une nation.

La Commission Charbonneau et les enquêtes de l'UPAC nous montrent depuis un bout de temps que d'autres personnes ont accaparé les oreilles ministérielles : ce ne sont ni des chercheurs, ni des artistes. Ces personnes sont plutôt de la catégorie de ceux que l'histoire soupçonne d'être derrière le meurtre de ce géant de l'Histoire des droits de l'homme qu'est JFK. Pensons aux personnes associées de près ou de loin au crime organisé, ou à des groupes extrémistes de gauche comme de droite.

Malheureusement, il semble que ces personnes, peu enclines à respecter les lois et à contribuer positivement à l'effort sociétal, aient accaparé les oreilles ministérielles en se mêlant de financement politique au nom d'autres personnes innommables, mais dont nous connaissons les noms.

Si ces personnes n'avaient pas captivé les oreilles ministérielles pour leur capacité d'obtenir du financement politique rapide, nous n'en serions pas où nous sommes, c'est-à-dire au bord du précipice : crise du pont Champlain, catastrophe de Lac-Mégantic et ruine du réseau ferroviaire, échecs en série de la politique municipale plongée dans la corruption et la collusion, effondrement des infrastructures en général, corruption des firmes québécoises à l'étranger, scandale du Sénat canadien, fermetures d'usine, crise des valeurs morales, échecs policiers et de la justice avec les affaires Davidson et Roberge, etc.

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