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Les femmes et la politique

Malgré l'augmentation du nombre de candidatures féminines au poste de députée, le Québec est encore loin de la parité homme-femme. Ce qui nous amène à soulever l'interrogation suivante: dans l'exercice du pouvoir, existe-t-il des différences fondamentales entre les hommes et les femmes politiques sur le plan des comportements, des préférences et des aptitudes?
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Malgré l'augmentation du nombre de candidatures féminines au poste de députée, le Québec est encore loin de la parité homme-femme. Ce qui nous amène à soulever l'interrogation suivante: dans l'exercice du pouvoir, existe-t-il des différences fondamentales entre les hommes et les femmes politiques sur le plan des comportements, des préférences et des aptitudes?

La réponse à cette interrogation nous est fournie par Sophine Heine, politologue à l'Université d'Oxford dans un article publié dans le journal Le Monde du 7 mars 2014. Nous en résumons l'essentiel.

Selon l'auteure, deux grandes approches s'opposent aujourd'hui sur cette question. La première postule l'existence de différences innées entre les sexes sur le plan des comportements, des préférences et des aptitudes alors que la seconde approche prétend au contraire que la différence entre les hommes et les femmes n'est pas innée, mais serait la résultante de l'éducation et de la socialisation.

Appliquée à la question des femmes en politique, cette différence est particulièrement éclairante.

Rappelons-nous le temps pas très éloigné des clichés selon lesquels la tendance naturelle des femmes à s'intéresser aux choses concrètes, aux émotions, aux relations de proximité, à la maternité et à la famille les rendaient inaptes à participer à l'exercice du pouvoir.

Certes, plus personne n'oserait aujourd'hui prétendre que les femmes ne sont pas aptes à la gestion des affaires publiques. Mais cela ne veut pas dire que la différence dans la façon de faire a disparu sur ces questions. D'aucuns s'attendent encore que leur nature supposément plus empathique, douce ou coopérative et leur féminité leur conféreront une approche toute particulière de la politique.

Même enrobé de compliments sur la valeur ajoutée de la «féminité», ce discours se couple souvent à des attentes fortes sur ce que ces «atouts féminins» seraient en mesure d'apporter à l'exercice du pouvoir. Les femmes semblent alors porter en elles un espoir de changement, de renouveau, grâce à une manière de faire de la politique autrement qui serait à la fois belle, humaine, douce et altruiste.

Cette approche, même quand elle se veut bienveillante, continue à enfermer les femmes dans des clichés d'une étroitesse potentiellement étouffante. Tout comme le préjugé encore dominant d'une nature masculine faite d'un mélange de rationalité, d'agressivité, de compétition et d'égoïsme peut être extrêmement pesant pour les hommes qui s'écartent de ces stéréotypes.

Chacun, homme et femme, devrait pouvoir définir sa propre conception de l'action politique, ses fondements, ses ressorts et ses fins. Plutôt que d'une injonction symbolique liée à l'appartenance à tel ou tel sexe, cette façon d'appréhender la politique devrait avant tout relever d'un choix personnel.

Les femmes ne devraient pas avoir à se présenter comme intrinsèquement différentes ou meilleures que les hommes pour acquérir la liberté effective de s'épanouir selon les modalités qui leur conviennent. Un plus grand accès des femmes aux postes de pouvoir doit s'imposer tout simplement en vertu du principe d'égale liberté de chacun à se réaliser comme il l'entend, indépendamment de tout préjugé.

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Pierre Karl Péladeau

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