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L'art de ne pas prendre de décision

Chers membres de la direction du Collège de Maisonneuve, ne pas prendre de décision est déjà en prendre une: celle de la lâcheté.
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Il semblerait qu'au Collège de Maisonneuve, un agent de sécurité aurait été intimidé, bousculé et même attaqué à coups de ballon par des adeptes de l'islam. Sa faute : il aurait interrompu les prières d'un groupe ayant loué le local pour jouer au ballon rond. Tiens donc !

Mais voici que l'imam Adil Charkaoui, homme respectueux des lois et des autres s'il en est un, onusien reconnu, prix Nobel de la paix, était sur les lieux. Je suis persuadé qu'en tant qu'ambassadeur de la bonne entente, il est intervenu avec sagesse, démontrant sa gentillesse habituelle.

Le cœur du débat est le lieu. Un gymnase loué pour jouer au ballon peut-il devenir un lieu de prière ? Nous qui prônons la laïcité, serions portés à dire non ? L'idée n'est pas d'interdire les prières, tiens... une petit pensée pour l'être suprême, ça ne fait pas de mal. Mais louer un local sous de fausses représentations est peut-être autre chose. Pourquoi tant de ruse ?

Dans toute cette histoire, nous avons un homme flirtant avec l'extrémisme, se servant de nos lois, car tous nous le rappellent : nous sommes un état de droit. Tout ça pour trouver la faille qui les contourne. Un manipulateur de moins en moins crédible à nos yeux, qui pourtant fait de plus en plus d'adeptes.

De l'autre côté, une direction frileuse attendant que papa-maman Québec fixe des règles. Comme ça, pouvant mettre ça sur le dos des autres, la direction s'en lavera les mains et personne ne saura les blâmer. Ils ne sont qu'une vingtaine sur le C. A. pour prendre des décisions. Il fut une époque où cinq personnes auraient suffi, mais comme le dit si bien Parkinson, plus il y a de gens, moins il y a de responsabilité.

De nos jours, il est plus facile de laisser pourrir une situation que de tenter d'y remédier. Notre élite «fonctionnariste» y est habituée. Attendre, en espérant avec force que, peut-être, avec le temps, tout va rentrer dans l'ordre. Ça ne fonctionne pas en temps ordinaire, donc je ne crois pas que ça puisse fonctionner avec des gens qui poussent le bouchon un peu plus loin à tous les jours.

Nos «revendiqueurs» professionnels ne cessent de tâter le terrain pour y trouver une faille. Nos élites ne cessent de reculer pour les satisfaire, en nous faisant passer pour des xénophobes, des islamophobes, des «phobes» de tout et de rien. Dans les jours qui viennent, on demandera l'avis d'experts, qui nous noieront sous un tas de blablas... Et nous oublierons l'affaire.

Je me demande comment ce pauvre agent de sécurité fera pour continuer son travail. Je me sentirais tellement épaulé par la direction de ce collège que je demanderais à mes patrons une nouvelle affectation !

La direction est encore dans la merdouille. Elle qui se débat avec notre ami Adil Charkaoui pour ces locaux en location doit maintenant composer avec ces locations de ballons ronds. Selon le porte parole du SPVM, Abdoullah Emran, la police ne sait pas s'il y aura des accusations. Une enquête qui s'annonce difficile. Pourtant, s'il y a menaces et voies de fait...

Chers membres de la direction du Cégep de Maisonneuve, ne pas prendre de décision est déjà en prendre une : celle de la lâcheté.

Si la direction interdisait tout simplement les prières au gymnase, il resterait aux émules de Charkaoui à contester la décision. Tiens, pourquoi ne pas mettre ses culottes pour une fois ?

Mais vous pouvez continuer à agir comme dans le titre d'un vieux film français : «Courage fuyons» !

Le 25 février, Monsieur Charkaoui a tweeté son «intention» de quitter le Québec. Le 26 février, un tweet de Monsieur Charkaoui mentionne qu'il a tellement reçu de support et d'amour, qu'il renonce à partir.

Loi de Parkinson, du sociologue anglais Cyril Parkinson.

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Mai 2017

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