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Cuba commence où Varadero finit

Les Québécois raffolent de Cuba. Vous connaissez certainement quelqu'un qui y est allé, si vous n'avez pas vous-même passé des vacances à Varadero. Tout y est station balnéaire, souper à la carte, jeunes femmes en bikini et attrape-touristes. La ville, construite sur une petite bande de terre d'à peine quelques kilomètres de large, a comme principale activité économique l'entretien et le divertissement des vacanciers qui séjournent dans des hôtels quatre et ou cinq-étoiles. Toute cette activité tourne autour d'une plage de sable blanc parfaitement entretenue d'une longueur d'environ 20 kilomètres.
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Les Québécois raffolent de Cuba. Vous connaissez certainement quelqu'un qui y est allé, si vous n'avez pas vous-même passé des vacances à Varadero. Tout y est station balnéaire, souper à la carte, jeunes femmes en bikini et attrape-touristes. La ville, construite sur une petite bande de terre d'à peine quelques kilomètres de large, a comme principale activité économique l'entretien et le divertissement des vacanciers qui séjournent dans des hôtels quatre et ou cinq-étoiles. Toute cette activité tourne autour d'une plage de sable blanc parfaitement entretenue d'une longueur d'environ 20 kilomètres.

Pour cette raison, lorsque vous partez de votre hôtel tout-inclus pour visiter la ville, vous voyez une version paradisiaque, relativement riche, d'une ville cubaine. Les routes sont entretenues et le parc municipal - Parque Josone - est superbe avec ses lacs artificiels.

C'est pour cette raison que vous devez vous lancer à l'aventure : allons voir le vrai Cuba.

L'aventure à Cuba, c'est à moto qu'il faut la faire.

Matanzas

À peine à quelques kilomètres de Varadero se trouve la ville de Matanzas. Celle-ci est déjà plus bruyante, plus humaine que la première. On y voit déjà des signes de quotidien cubain : les maisons de ciment sont roses, bleues ciel et parsemées de craques et de bouts de ciment défraîchis. On y voit aussi des fils électriques épars soutenus par des pylônes en bois. Le garagiste, les mains pleines d'huiles usées, interrompt son travail sur une Chevrolet des années 50 pour vous aider à faire le plein. C'est le moment de repartir: encore une centaine de kilomètres à faire avant d'arriver en ville.

Une fois repartis, on voit l'autoroute, la Via Blanca, s'étendre devant nous. Le bitume est parfois parfait et lisse, parfois cahoteux et incertain. Les voitures qui passent sont pratiquement toutes de vieilles réchappées américaines des années 50. Il passe aussi quelques Lada ou Nissan relativement récentes.

Après quelques kilomètres, à notre gauche, la vallée Yumuri. D'immenses palmiers, de la verdure, des lacs - et c'est à ce moment que l'idée de faire le voyage en moto prend tout son sens.

La sensation de liberté, le vent chaud et salin qui nous frappe le visage, la beauté du paysage, d'un côté - Yumuri - comme de l'autre - le golfe du Mexique - tout est absolument euphorisant. La vue du Puente Bacunayagua est superbe. Un peu partout sur la route, on rencontre de plus en plus de petites maisons, des enfants qui jouent et des poules qui picorent sur le bord de la route. Pas nerveuses, les poules!

Les banlieues

En approchant de la Havane, on traverse des petites banlieues. Les villes sont évidemment pauvres, mais ce qui frappe, c'est que le niveau de pauvreté augmente au fur et à mesure qu'on approche de la capitale.

Si, au début, les petites cabanas sont faites de bois et de feuilles de palmier, la transformation est radicale une fois arrivé à Habana del Este. Des constructions en béton qui tombent en ruines se dressent, grises avec seulement quelques petits bouts de peinture rose ou verte qui persistent. Les maisons ne semblent pas être plus grandes qu'une seule pièce carrée et les clôtures sont réparées avec des matériaux visiblement trouvés aux alentours.

Au sud de la baie de la Havane, les ronds-points y sont nombreux et représentent un défi pour le sens de l'orientation. Mais il suffit de s'arrêter sur le bord de la route avec une carte dans les mains pour qu'un automobiliste s'arrête pour vous demander où vous voulez aller.

Tout autour de la baie, les industries côtoient les gares de triage et le port de la Havane. La raffinerie de pétrole Nico Lopez est facile à identifier, avec sa cheminée de plusieurs dizaines de mètres. Celle-ci crache une immense flamme et une trace de fumée noire se dissipe au sud de la ville.

À Regla, au coucher du soleil, tout le monde est dans la rue. Les gens déambulent sans but, fument des cigarettes, parlent entre eux. La plupart des hommes ne portent pas de chemise. Les rues sont parfois pavées, parfois parsemées d'immenses trous, parfois tout simplement en gravier. Les maisons de béton semblent toutes désertées. Tout est gris, sauf ce qui reste de peinture jaune sur les murs des commerces.

(À suivre la semaine prochaine...)

Cuba en images

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