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Sondage: ces chiffres trop parlants et peu analysés

Le sondage réalisé par Léger Marketing et publié le samedi 20 octobre 2012, dans lenous interpelle tous à différents niveaux. À peine 51% des répondants connaissent en quoi consiste l'abattage rituel halal. L'autre moitié qui déclare le connaitre, nous ignorons leur niveau de connaissance et les sources qui leur ont permis de forger cette connaissance.
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Le sondage réalisé par Léger Marketing et publié le samedi 20 octobre 2012, dans le Journal de Montréal nous interpelle tous à différents niveaux.

À peine 51% des répondants connaissent en quoi consiste l'abattage rituel halal. L'autre moitié qui déclare le connaitre, nous ignorons leur niveau de connaissance et les sources qui leur ont permis de forger cette connaissance. Si nous avions ajouté une autre question de type « Comment jugez-vous ce niveau de connaissance, diriez-vous que vous le connaissez bien, moyennement ou peu », nous aurons un autre angle d'analyse.

Le croisement avec des données socio-démographiques pourraient révéler d'autres surprises.

Dans la même batterie d'énoncés, seulement 46% des répondants s'accordent à dire « Selon moi, les conditions d'abattage halal sont cruelles envers les animaux ». On est loin du parallèle que certains souhaitaient faire avec l'abattage rituel et les valeurs québécoises. En conséquence, deux Québécois sur cinq ne sont pas dérangés par le fait de manger halal et 43% des répondants trouve qu' « il est normal que des minorités religieuses aient accès à des produits alimentaires répondant à leur religion » contre seulement 40% qui sont en désaccord avec cette normalité.

En ce qui concerne le lien de causalité qu'on essaye à tout prix mettre en évidence entre la pratique religieuse et l'intégration à la société, les résultats sont pleins de paradigmes.

Au moment où 74% des répondants trouvent que « les revendications reliées aux pratiques religieuses en milieu de travail ou dans l'espace public (ex. : prière, etc.) » peuvent créer des problèmes d'intégration et que 62% font le lien entre ce besoin d'intégration et la tenue vestimentaire à caractère religieux, à peine 31% citent « la présence de mosquées » comme obstacle à l'intégration. Allez comprendre.

Avec 82% de répondants qui sont d'accord, « l'étiquetage des produits halal doit être mis en évidence et être transparent » est le seul énoncé, à mon avis, qui fait l'unanimité.

Chacun de nous a besoin de transparence et de l'information sur ce qu'il mange, pas uniquement la provenance de la viande mais aussi pour tout produit/service de consommation (quid des OGM par exemple).

Reste à voir la faisabilité technique de la chose comme j'ai déjà déclaré chez « Dumont le midi » au printemps 2012.

Quand on analyse par langue parlée du répondant et bien que la proportion représente moins de la moitié, c'est chez les francophones qu'on trouve la forte proportion des personnes « ayant une mauvaise opinion » de la nourriture halal (47% contre seulement 28% pour les AUTRES langues).

Si enseignement devrait être tiré de ce sondage c'est qu'une bonne partie de la population est plus emportée par les polémiques et la spéculation que par des faits réels.

Faits de raccourcis

Le besoin d'information, scientifique surtout, et de lutte contre la désinformation est réel. Ce n'est qu'à travers la bonne information qu'on combattra les raccourcis de jugements.

D'ailleurs, un colloque international qui se tiendra à Montréal le 24-25 octobre prochain, tentera de répondre à ces différentes préoccupations en invitant des experts canadiens et étrangers à débattre sous plusieurs angles. Parmi les invités, nous trouverons Joe Regenstein, expert américain de renommé dans le domaine du bien être animal.

Appel ouvert aux personnes qui veulent vraiment « comprendre ». Polémiste: s'abstenir !

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