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Le problème, c'est nous

La réussite scolaire ne repose pas que sur les épaules du système d'éducation. Il repose à parts égales sur nos épaules, celles de nos jeunes et celles de l'école.
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Chez nous, deux enfants vont à l'école publique, un au primaire, un au secondaire. Le plus jeune de 3 ans entre au CPE. J'habite le vieux Rosemère. Un endroit ni riche ni pauvre. Un coin de la ville de classe moyenne.

Je voudrais bien vous dire que c'est la grosse misère, qu'il n'y a pas de service, que les profs sont débordés, que la bouffe du CPE est dégoûtante et que je suis déçue, mais ce n'est pas le cas. Le CPE offre des ateliers de cuisine, de l'activité physique, de spacieux espaces, une bibliothèque. Tout est parfait. L'école primaire de quartier de ma fille est géniale. À sa maternelle, on y fait des projets, on découvre le monde, on s'amuse et on apprend.

Ma fille avait des difficultés à faire des rimes. Bien qu'à 5 ans elle commence à lire, la prof trouvait, avec raison, que les rimes et les syllabes devaient être super bien assimilées. Résultat, une semaine après, ma fille rencontre «Mme Outil», l'orthopédagogue, pour l'aider avec ça.

Au secondaire, l'école offre un suivi serré sur les apprentissages, sur le comportement et offre les services d'éducateurs spécialisés. Plein d'activités physiques, des projets, des cours de musique, de tricot, de hockey cosom, des journées nature...

Les villes de Rosemère, Blainville, Mirabel et Sainte-Thérèse ont de belles écoles, des services et des activités.

Il est où alors le problème avec l'éducation dans mon coin? Il est où le problème dans un paquet d'autres villes qui ne sont pas défavorisées, qui n'ont pas d'écoles surpeuplées et qui offrent des services?

Autour de moi, le problème, ce sont les parents. Ouais, le problème, c'est nous autres. Nous autres, les parents qui veulent que l'école fasse tout à notre place, en commençant par l'éducation de base de nos petits.

À 3 ans, ton kid n'est pas encore propre? Pas grave, ca se fera quand le petit sera prêt ou quand le CPE le fera à ta place. À 5 ans, ton kid ne sait pas encore écouter et attendre son tour pour parler? Pas grave, la maternelle lui enseignera. T'as pas le temps pour faire bouger ton gars? C'est à l'école de le faire. Maudite gestion du temps à l'école, ils n'ont plus le temps pour faire du sport. Ton kid est mal engueulé à 9 ans? Ça doit être la faute des autres jeunes dans la cour. À l'école, on apprend tellement de mauvaises affaires. Les autres jeunes contaminent le tien. Ton enfant a de la misère avec les lettres? École de merde, ils pourraient passer plus de temps sur les lettres aussi. Ta fille de 6 ans a tapé sur la gueule de son amie à la récré, calvaire, si il avait un psy aussi à l'école, ta fille pourrait le voir et mieux agir.

Vous trouvez que je suis simpliste? Vraiment? Ces exemples sont réalistes, je les ai tous entendus. Tous. Le problème, c'est qu'en 2015, les parents veulent que le CPE, l'école et les autres professionnels éduquent, enseignent et règlent tous les problèmes de leur progéniture.

En parlant avec un prof de maternelle (dans une école que je qualifie «sans problème»), elle me dit que 75% de sa classe ne savent pas vouvoyer. Ils ne savent pas non plus s'excuser quand ils ont tort, plusieurs lui répondent quand elle donne une conséquence, d'autres n'ont tout simplement aucun respect. Quand elle demande aux parents de venir en classe pour s'impliquer, peu d'entre eux viennent, même les parents au foyer...

Où sont les parents? Le problème, c'est nous.

Au secondaire, des jeunes textent durant les cours. Mais que font les parents? Ils autorisent la possession du téléphone à l'école, pendant les heures de cours et ensuite ils se plaignent que leurs jeunes ne réussissent pas! Un prof d'univers social me racontait que certains parents disent que ce n'est pas grave si leur enfant ne remet pas ses travaux, «parce que ca ne compte pas». Mais qu'est-ce que ces parents apprennent à ces futurs adultes? Un prof de mathématiques me dit que des élèves de 13 ans ne se présentent pas à un examen car ils ont déjà 60%. Les parents motivent ce genre d'absence. Pardon?!

Terminé le respect des profs. Maintenant, le jeune, supporté par ses parents, décide de ce qui est important ou non à l'école. S'il passe avec un maigre 60, il peut décider d'aller se pogner le cul sur son téléphone (que ses parents lui ont acheté) à la cafétéria. Après tout, un enfant roi de cet âge peut décider seul. Pas besoin d'être encadré.

Parents, vous êtes fous ou quoi? Qu'est-ce que vous attendez du système d'éducation et des profs?

Nos jeunes arrivent au secondaire, téléphone dans les mains, jeux vidéos dans le sac, immatures, pas organisés, et vous voulez que les profs leur enseignent? Franchement.

Faisons notre job de parents. Redevenons des parents. Pas des amis. Pas des chums. Pas des copines. Soyons des parents. Enseignons ce que nous pouvons à nos jeunes. Enseignons leur le respect de l'autorité, le respect des gens, l'humilité, la résilience, l'entraide, le vouvoiement, l'organisation... Redevenons des modèles, donnons l'exemple en étant respectueux, attentifs, aidants. Exigeons le respect de nos jeunes, et ce, dès leur plus jeune âge. Soyons constants dans nos décisions. Ça demande de l'énergie et du temps que de tenir nos décisions, mais ce sont des qualités qui font de nous de meilleurs parents. En acceptant de punir notre jeune, en acceptant de le voir vivre avec les conséquences de ses actes, nous l'aidons. En le laissant être roi et maître de l'univers, nous préparons de futurs adultes frustrés, incultes et irrespectueux.

Impliquons-nous au CPE et à l'école. Montrons-nous interessés. Passons du temps pour aider nos jeunes à l'école. En cherchant les réponses avec eux, nous les aidons à évoluer. En tant que parents, nous pouvons et devons enseigner ce que nous pouvons à nos enfants, du respect à l'organisation, du sport aux arts en passant par nos nombreuses connaissances connexes.

La réussite scolaire ne repose pas que sur les épaules du système d'éducation. Il repose à parts égales sur nos épaules, celles de nos jeunes et celles de l'école. Les parents de ces enfants, c'est nous.

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