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Éoliennes: Steven Guilbeault tente de se disculper

Je n'ai rien contre les éoliennes en soi. Mais au Québec, la production éolienne n'est pas justifiée. L'hydroélectricité nous fournit en effet 96 % de nos besoins en électricité et nous n'avons pas besoin du vent pour améliorer notre bilan environnemental.
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On peut comprendre que Steven Guilbeault s'efforce de disculper les éoliennes quand vient le temps d'expliquer la facture que nous refile Hydro-Québec. Pour les environnementalistes jusqu'au-boutistes, le fait que les éoliennes tournent dans le rouge au rythme de 700 millions de dollars par année n'est qu'une fadaise. Cela ne justifie tout de même pas le texte qu'il a publié dans La Presse qui révèle, comme le dit Claude Garcia, le président de la commission politique du Parti conservateur du Québec, une méconnaissance du mécanisme de règlementation auquel est soumise Hydro-Québec. Par contre, une telle ignorance de l'ex-juge administratif de la Régie de l'énergie qui a cosigné l'article a de quoi étonner.

L'article laisse entendre que la hausse s'expliquerait notamment par la construction de nouveaux barrages comme celui de la Romaine. C'est totalement faux. Le gouvernement oblige Hydro-Québec à refiler en priorité aux Québécois l'électricité produite à fort coût par les éoliennes (14 ¢/kWh incluant transport selon l'IEDM). Ce n'est qu'une fois cette énergie ruineuse utilisée que les Québécois ont le droit de consommer l'énergie avantageuse du Bloc patrimonial (constitué en 2000) qui coûte 2,84 ¢/kWh. Le Bloc patrimonial est plus que suffisant pour remplir tous nos besoins. L'électricité produite par les centrales construites après la création du Bloc patrimonial au tournant l'an 2000 (comme Eastmain-1-A-Sarcelles-Rupert et la future Romaine) est donc vendue non pas aux Québécois, mais elle est exportée. Les nouveaux barrages n'ont donc rien à voir avec la hausse tarifaire demandée.

Selon MM. Guilbeault et Tanguay, 5 000 emplois dépendent des éoliennes.Comme nous l'avons expliqué dans notre pétition contre les éoliennes, même si on acceptait ce chiffre (et nous avons de sérieuses réserves à ce sujet), cela veut dire qu'il en coûte aux Québécois 140 000 $ par emploi, alors que le salaire moyen de ces emplois est 48 000 $. À ce prix, il serait plus rentable d'envoyer un chèque à chaque employé du secteur éolien équivalant à son salaire, et de fermer les éoliennes, que de maintenir le statu quo : nous sauverions 460 millions $ par année!

Au Québec, l'hydroélectricité nous fournit 96 % de nos besoins en électricité. C'est une source d'énergie propre et peu coûteuse. Nous n'avons pas besoin de l'éolien pour améliorer notre bilan environnemental.

De plus, les propriétaires d'éoliennes n'ont pas besoin de subventions des Québécois pour être des entreprises rentables. En effet, une grande partie des propriétaires des éoliennes sont des multinationales énergétiques comme Enbridge, TransCanada Énergie et EDF Énergies.

Et l'éolien n'est pas fiable. En janvier dernier, au moment où Hydro importait à fort coût de l'électricité pour remplir la demande la plus importante de l'année, les éoliennes tournaient à 15 % de leur capacité. La raison: manque de vent!

Je n'ai rien contre les éoliennes en soi. Mais au Québec, la production éolienne n'est pas justifiée. Il est temps que le gouvernement libéral, qui a été élu entre autres parce qu'il comptait sur une équipe économique hors pair, cesse cette expérience démagogique et inabordable de l'éolien au Québec et mette au rancart tout nouvel appel d'offres pour de l'éolien additionnel.

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