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Près de 4 Québécois sur 10 ne peuvent payer leurs comptes mensuels

Plusieurs risquent «un piège à dettes dangereux duquel il sera impossible pour certains d'en sortir».
Getty Images/iStockphoto

Alors que les Canadiens se préparent pour une possible hausse des taux d'intérêt de la Banque du Canada cette semaine, une nouvelle étude prévient que les consommateurs endettés du pays ont de plus en plus de difficulté à se maintenir à flots avec leurs dépenses.

Le tiers des Canadiens soutiennent ne plus être en mesure de couvrir leurs factures mensuelles et le paiement de leur dette, selon un sondage Ipsos pour le consultant en insolvabilité MNP, en hausse de 25% par rapport à un précédent sondage paru il y a trois mois. Si on isole les répondants du Québec, c'est 39% des personnes interrogées qui affirment ne pas être capable d'y arriver.

La moitié de tous les répondants ont affirmé être à 200$ de ne pas être capable de payer les factures, une hausse de 6% par rapport au dernier sondage.

«Avec les taux d'intérêt à la hausse, les Canadiens sont plus financièrement coincés que jamais auparavant», a déclaré le président de MNP Grant Bazian dans un communiqué. «Je ne dirais pas que nous sommes à un point de rupture majeur encore, mais probablement pas si loin que ça.»

Avec cette hausse des taux d'intérêt, les Canadiens voient moins d'argent rester dans leur compte en banque après avoir payé les factures. Le ménage moyen avait 631$ en surplus après le paiement des factures mensuelles et le paiement des dettes dans le sondage de décembre, en baisse de 743$ en septembre et de 892$ en juin.

Les millenniaux et les X font face à une plus grande pression

Quatre Canadiens sur dix ont peur d'être en difficulté financière si les taux d'intérêt augmentent, même minimalement. Cette proportion augmente à 50% si on ne compte que les milléniaux et les X, selon l'étude. Au Québec, 15% des répondants ont affirmé être très préoccupés par le niveau de leur dette.

«Nous avons toute une génération de consommateurs canadiens qui n'ont jamais rien eu d'autre que des taux d'intérêt à 0, et plusieurs d'entre eux ont tout financé dans leurs vies - de l'éducation, aux maisons, aux automobiles, et même aux achats de tous les jours - sans même trop réfléchir au coût du service de la dette», a analysé M. Bazian.

«En plus de tout ça, les faibles retours pour les épargnants ont miné la notion que l'épargne est une activité bénéfique, alors la plupart des jeunes n'ont pas de coussin pour gérer les dépenses imprévues.»

Plus de 70% des répondants ont affirmé qu'ils seront plus prudents avec leurs dépenses alors que les taux d'intérêts augmentent, mais presque la moitié (48%) ont mentionné qu'ils auront à s'endetter davantage cette année pour couvrir les coûts. Il s'agit d'une hausse de 43% comparativement à septembre.

«Les effets psychologiques des taux d'intérêt de la Banque du Canada pourraient ne pas correspondre avec les comportements attendus des Canadiens encore», a jugé M. Bazian.

«Pendant que les Canadiens soutiennent qu'ils tiennent compte des hausses des taux d'intérêt, ils se fient toujours au crédit pour faire fonctionner le budget de leur ménage. Le résultat pourrait être un piège à dettes dangereux duquel il sera impossible pour certains d'en sortir.»

Ce texte initialement publié sur le HuffPost Canada a été traduit de l'anglais.

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