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Les 12 événements qui ont marqué Montréal en 2017

Beaux moments et scandales au menu.
PC

Montréal a connu une année exceptionnelle en 2017, avec de très beaux moments et, malheureusement, des scandales. Et la métropole a également vécu les relents des attentats de la mosquée de Québec, une tragédie qui a durement secoué la Vieille Capitale, mais aussi l'ensemble de la province. Voici, mois par mois, les 12 événements qui ont marqué Montréal cette année.

Janvier: tuerie dans une mosquée

Le 29 janvier, un homme armé entre au Centre culturel islamique de Québec et abat six personnes avec une arme à feu. L'homme était Alexandre Bissonnette, un étudiant de 27 ans xénophobe et antiféministe inscrit en sciences politiques à l'Université Laval. Son procès pour meurtre est prévu en mars 2018.

L'affaire est l'événement le plus médiatisé de l'année, voire de la décennie, selon Influence Communication. Des messages d'appui à la communauté musulmane de Québec affluent de partout, y compris de la part du maire de Montréal, Denis Coderre, qui affirme «je suis musulman».

Mais la tuerie met aussi en évidence la montée de l'extrême droite au Québec. Dorénavant, des groupes comme La Meute, Storm Alliance, Northern Gard, Atalante et Pegida sont une partie incontournable du paysage politique et médiatique.

Février: JE fait éclater un scandale au SPVM

Déjà mal en point depuis l'affaire de l'espionnage de journalistes, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) vit une véritable crise depuis le 21 février. Ce jour-là, l'émission JE dévoile au grand jour plusieurs cas de fabrication de preuve au sein de la division des affaires internes du corps policier. D'ex-policiers accusent le SPVM d'avoir monté des accusations contre eux pour taire leurs critiques.

Dans les jours qui ont suivi le reportage, la gestion des enquêtes internes a été confiée à une équipe externe composée principalement d'enquêteurs de la Sûreté du Québec. Des haut gradés sont également suspendus quelques mois plus tard, dont l'ex-dirigeant des affaires internes, Costa Labos.

Le chef de police Philippe Pichet est finalement remplacé par le directeur général de la Sûreté du Québec après le dépôt d'un rapport dévastateur de l'enquêteur civil Michel Bouchard.

Mars: 300 personnes coincées sur l'autoroute

Le 14 mars, le sud du Québec est frappé par une importante tempête hivernale. À Montréal, ce qui retient l'attention est le cafouillage des services d'urgence sur l'autoroute 13.

Tour à tour, cinq camions s'enlisent ou se mettent en portefeuille, bloquant plusieurs bretelles de sortie. Les déneigeuses et les services d'urgence peinent à se rendre sur place. La 13 Sud devient un immense stationnement et plus de 300 automobilistes restent coincés pendant toute la nuit. Ils n'ont ni eau ni nourriture pendant plusieurs heures.

La coordination des différents services a été durement blâmée dans un rapport produit au mois de mai. Un recours collectif est également autorisé contre le ministère des Transports et la Ville de Montréal.

Avril: les plus importantes inondations de l'histoire du Québec

Au début du mois d'avril, plusieurs rivières sortent de leurs lits dans diverses régions du Québec. Le phénomène prend de l'ampleur jusqu'à la mi-mai. Le gouvernement, les municipalités et les résidents sont alors face aux plus importantes inondations de l'histoire du Québec en ce qui concerne l'étendue du territoire touché.

Au total, 278 municipalités et 5300 résidences sont affectées. Les dommages totaliseraient 223 M$ selon la firme Catastrophe Indices and Quantification.

Le gouvernement met en place une série de mesures extraordinaires pour aider les victimes à rebâtir leurs maisons, selon certaines conditions. Le traitement des demandes s'éternise toutefois, si bien que des sinistrés se trouvent toujours à l'hôtel six mois plus tard, pendant les Fêtes.

Mai: les Géants entrent en ville

Le maire Denis Coderre voulait fêter «en grand» le 375e anniversaire de Montréal. Il a donc fait venir les marionnettes géantes de la compagnie française Royal de Luxe. C'est l'événement le plus populaire du 375e, attirant une foule de 620 000 personnes au centre-ville le 20 mai.

L'autre point fort des festivités, l'illumination du pont Jacques-Cartier, attire 575 000 personnes sur deux représentations. Le coût total du 375e, plus de 1 G$ selon un décompte de Radio-Canada, attire toutefois son lot de critiques.

Juin: Denis Coderre devant la Commission Chamberland

Le 5 juin, Denis Coderre doit témoigner devant la Commission sur la protection de la confidentialité des sources journalistiques, créée en partie à cause d'allégations d'ingérence de sa part auprès du SPVM. Le maire a en effet contacté directement le chef de police à deux reprises pour des affaires personnelles.

La première affaire concerne une contravention donnée à M. Coderre en 2012. Après avoir été questionné par le journaliste Patrick Lagacé en 2014, M. Coderre s'est plaint de cette situation au directeur du SPVM Marc Parent. Une enquête est lancée et le registre téléphonique du journaliste est épié.

M. Coderre confie aux commissaires qu'il avait «pété une coche» au téléphone.

Le successeur de M. Parent, Philippe Pichet, confirme également que le maire l'a appelé en 2015 parce qu'il croyait que son fils avait été victime d'un vol d'identité.

Juillet: la Formule E fait rager

Le 26 juillet, Denis Coderre inaugure la piste de Formule E. La course, qui a lieu deux jours plus tard, a toutefois bien des détracteurs: trop chère, trop de rues bloquées, trop de résidents et de commerçants incommodés.

Le maire annonce un succès au lendemain du programme double, mais l'absence de chiffres pertinents fait grincer plusieurs observateurs. M. Coderre est talonné tout au long de la campagne électorale qui s'ensuit, jusqu'à ce qu'il révèle que seulement 20 000 billets ont été vendus.

On connaît la suite. M. Coderre perd les élections et la nouvelle mairesse annule les éditions 2018 et 2019.

Août: des réfugiés logés au Stade olympique

La crise migratoire qui frappe le monde entier depuis 2015 a pris une nouvelle tournure pendant les mois de juillet et août. De nombreux réfugiés haïtiens traversent illégalement la frontière canado-américaine après que le président américain Donald Trump ait menacé de retirer la protection dont ils bénéficient depuis le séisme de 2010.

L'affaire se retrouve dans tous les médias le 2 août lorsqu'on apprend que le Stade olympique est utilisé pour héberger des centaines de ressortissants d'Haïti et d'ailleurs. Au plus fort de la crise, 1000 personnes y trouvent refuge. D'autres sites d'accueil sont mis sur pied, jusqu'à ce que l'armée canadienne installe des campements temporaires à Saint-Bernard-de-Lacolle.

Septembre: Montréal obtient le statut de métropole

Le 21 septembre, le gouvernement du Québec octroi un statut particulier à la Ville de Montréal afin de doter la métropole de nouveaux pouvoirs, notamment en matière d'habitation. Avec le projet de loi 122 adoptés quelques mois plus tôt, la Ville de Montréal a les coudées franches pour mener à bien ses priorités.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, promet d'utiliser ces nouveaux pouvoirs pour offrir des crédits de taxes aux commerçants affectés par des travaux et pour construire plus de logements sociaux. Sa rivale, Valérie Plante, en rajoute et promet de forcer les promoteurs immobiliers à inclure une part importante de logements sociaux, de logements abordables et de logements familiaux dans leurs projets.

Octobre: Salvail et Rozon accusés d'inconduite sexuelle

L'automne a été très dur pour bon nombre de personnalités importantes du show business depuis que de nombreuses femmes ont accusé le producteur hollywoodien Harvey Weinstein d'agression et de harcèlement sexuels. Le 18 octobre, le mouvement #MeToo inspiré par ces allégations emporte deux personnalités bien connues au Québec: l'animateur Éric Salvail et le fondateur du Festival Juste pour Rire, Gilbert Rozon.

Éric Salvail perd ses émissions et ses contrats publicitaires et doit se retirer de sa propre compagnie. Gilbert Rozon se retire également de Juste pour Rire, mais aussi de la Société du 375e, qu'il dirige, et de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, dont il est le vice-président.

Une enquête criminelle est ouverte contre Gilbert Rozon et le SPVM met sur pied une nouvelle ligne téléphonique pour recueillir les dénonciations de nature sexuelle.

Novembre: Valérie Plante, première mairesse

Le 5 novembre, la chef de Projet Montréal réussi l'impossible en délogeant l'omnimaire, Denis Coderre. Valérie Plante devient ainsi la première mairesse de Montréal et participe au premier conseil municipal à majorité féminine. Elle nomme également Kathy Wong comme première femme à présider le conseil.

Celle qui est parfois décrite comme une «heureuse guerrière» a beaucoup de pain sur la planche. Ses nombreuses promesses électorales ont fait sourciller plusieurs observateurs de par leur ambition, en premier lieu la fameuse «ligne rose» qui relierait Montréal-Nord au centre-ville en métro.

Décembre: le chef du SPVM suspendu

Après des mois d'attente, le rapport de l'enquêteur Michel Bouchard est enfin déposé. Il est dévastateur et recommande le renvoie du directeur du SPVM, Philippe Pichet.

Le ministre Martin Coiteux le suspend plutôt avec solde. Le directeur général de la Sûreté du Québec, Martin Prud'homme, est nommé directeur intérimaire du SPVM pour douze mois dans un geste qui ressemble à une mise sous tutelle selon certains observateurs. La mairesse Valérie Plante affirme qu'elle entamera sous peu un processus pour remplacer définitivement M. Pichet.

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