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Les femmes, un gage d’intégrité en politique?

Une grande part de l'électorat québécois accorderait plus de confiance aux femmes politiciennes qu'à leurs collègues masculins, selon un sondage.
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Une grande part de l'électorat québécois accorderait plus de confiance aux femmes politiciennes qu'à leurs collègues masculins, selon un nouveau sondage diffusé dans un numéro spécial du magazine Femmes en affaires.

Le magazine dirigé par l'ex-députée adéquiste Marie Grégoire a produit un numéro sur les femmes en politique, au lendemain d'une ronde électorale qui a porté au pouvoir la première mairesse et la première majorité de femmes au conseil municipal de Montréal. Le nombre d'élues dans les conseils municipaux a aussi progressé à travers la province pour atteindre 2563 personnes.

Le numéro contient des entrevues avec les différentes élues, dont Valérie Plante, mais aussi un sondage qui dévoile des chiffres assez intéressants. En outre, 43% des électeurs québécois croient que d'avoir plus de femmes en politique améliorerait les problèmes liés à l'intégrité. Cette proportion grimpe à 48% au sein de l'électorat féminin.

Environ 29% des répondants ne croient pas qu'il y ait de différence entre les sexes à cet égard, alors que 28% n'avaient pas d'opinion.

Lors d'une table ronde organisée par le magazine avec trois mairesses, Doreen Assaad de Brossard, Suzanne Roy de Sainte-Julie et Sylvie Vignet de Rivière-du-Loup, Mme Roy a toutefois souligné que les approches ne sont pas nécessairement différentes entre les hommes et les femmes. La différence se situerait dans la force du nombre.

«On a tous entendu l'histoire des toilettes, où les hommes s'en allaient à la pause-santé et quand ils revenaient, les décisions étaient toutes prises. Mais un moment donné, je me suis retrouvée au conseil d'administration de l'Union des municipalités du Québec (UMQ) et l'on était quelques mairesses. Et on avait pris des décisions en jasant dans les toilettes», illustre-t-elle.

Les partis, un frein?

Autre élément souligné par le magazine, la population ne semble pas avoir de la difficulté à élire les femmes dans des postes de pouvoir. La proportion de mairesses et de conseillères élues lors des élections du 5 novembre est presque identique à la proportion de candidates.

Selon le magazine, le problème se situerait plutôt au niveau des partis, qui devraient laisser plus de place aux femmes.

«Selon plusieurs études, ce sont les partis politiques qui détiennent la clé de la sous-représentation des femmes dans les parlements», lit-on dans un article préparé par Esther Lapointe, directrice générale du groupe Femmes, politique et démocratie.

Selon Mmes Assaad, Roy et Vignet, les candidatures féminines seraient pourtant devenues un atout en 2017.

Encore des obstacles

Les récentes avancées ne doivent toutefois pas masquer certaines difficultés que vivent toujours les femmes en politique. On leur reprocherait plus souvent leurs airs et leur habillement, entre autres.

«On m'a dit plusieurs fois que les électeurs ne voteraient pas pour quelqu'un qui a l'air trop jeune. Alors j'ai demandé ce que je peux faire pour changer ça et on m'a dit "un chignon!". Et bien je n'aime pas ça les chignons! Je ne me sens pas moi-même», illustre Mme Assaad.

Mme Roy a partagé une expérience vécue d'il y a 20 ans. Un collègue lui aurait dit «Toi, tu es le genre de personne qu'on ne regarde pas, on t'écoute».

Au total, les mairesses et les conseillères municipales forment 32,3% des élus municipaux du Québec. En 2005, la proportion était de 24,8%.

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