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Il a fait chaud au Centre Bell avec Enrique Iglesias et Pitbull

Même par une journée pluvieuse d'octobre, c’était la fiesta!
Pitbull au Xcel Energy Center de St Paul, Minnesota, le 6 octobre dernier.
Adam Bettcher via Getty Images
Pitbull au Xcel Energy Center de St Paul, Minnesota, le 6 octobre dernier.

On nous reprochera peut-être ce titre sans imagination, mais elles ont sans doute été plusieurs à sortir du Centre Bell les cheveux en bataille, les vêtements collants et le visage luisant de sueur, lundi. Sans surprise, car on s'attendait effectivement à ce que le mercure grimpe avec ce programme double d'Enrique Iglesias et Pitbull, précédé d'une première partie du groupe latino-américain CNCO.

À l'origine prévu le 5 juillet dernier, puis reporté parce que Monsieur Iglesias était apparemment malade ce jour-là – des rumeurs ont soufflé qu'il avait plutôt été retenu aux douanes –, le concert montréalais a finalement eu lieu sous la pluie de l'Action de grâce plutôt que dans la canicule de l'été.

N'empêche, même en octobre, à l'intérieur, c'était la fiesta. Parfois plus dance, pop ou techno que latina, mais fiesta quand même. Des cris, des cris et encore des cris d'un public de 16 000 fêtards, majoritairement féminin, mais non sans une enviable proportion masculine, d'absolument tous les âges. Une véritable débandade de toutes les couleurs, de projections psychédéliques, parfois même en trois dimensions, d'effets spéciaux de tout acabit, de fumée, de pluie lumineuse, de flaflas tape-à-l'œil.

Le contenant l'a très souvent emporté sur le contenu pendant le spectacle, et l'assistance, survoltée, paraissait n'y voir que du feu – au propre comme au figuré! -, tout intéressée qu'elle était à profiter au maximum de cette ambiance de discothèque, à se secouer le bassin et à hurler son trop-plein hormonal. Même le réseau WiFi avait du mal à se frayer un chemin jusqu'aux appareils mobiles, tant la foule était compacte. Un immense party, pétaradant et tonitruant, voilà ce que fut ce rendez-vous de début de semaine aux allures de samedi soir de vacances.

Enrique charmeur

Enrique et Pitbull se sont commis l'un après l'autre, n'entrecroisant ni leur répertoire, ni leurs pas de danse, au déplaisir, probablement, des admiratrices qui espéraient entendre en duo nos deux chouchous des palmarès. Et ce, même si les deux hommes ont déjà collaboré dans le passé, notamment sur le tube I Like It. Ce qui laisse planer le doute sur les intentions réelles des deux stars avec cette tournée conjointe. Vous avez dit appât du gain? Faut croire que la recette fonctionne, ils étaient même déjà passés chez nous en tandem en 2014.

Alors qu'il était annoncé que Pitbull devait mettre la table à l'arrivée d'Enrique, c'est plutôt le fils de Julio qui a dégainé en premier. Mais l'attirail visuel du rappeur au crâne lisse était encore plus imposant que celui de son pote, alors c'est peut-être pour des raisons techniques que Pitbull a clôturé et non ouvert l'enchainement. Simple hypothèse.

Qu'importe, les amoureuses d'Enrique sont restées pour Pitbull, du parterre aux plus hauts gradins, même si leur favori avait battu en retraite. Et heureusement pour elles, car «Mr. Worldwide», de son surnom, en a mis beaucoup plus plein la vue que son acolyte.

Attriqué comme un travailleur de la construction davantage que comme un tombeur de ces dames, son éternelle casquette vissée sur la tête, Enrique Iglesias a depuis longtemps compris qu'il n'a qu'à claquer des doigts pour susciter émois et gémissements. Un fait avec lequel il s'amuse allègrement pendant sa prestation. Il fallait entendre le délire lorsqu'il a fait monter une spectatrice dans son décor, une nouvelle maman, pour la cajoler et se trémousser avec elle : certaines en frémissaient de bonheur!

Les femmes n'enlèvent peut-être plus leurs chandails comme à une certaine époque quand Enrique leur tend les bras, mais le jeune quadragénaire peut se contenter de prononcer un «Merci!» ou un «Buenas Noches!» bien maitrisé pour être adulé.

Lundi, quand il poussait I Like How It Feels et que le titre de la chanson se déployait sans cesse en extrait vidéo, que c'en était presque enfantin, on lui répondait de tout cœur. Quand il se rendait au bout de sa plateforme et se plaçait, bras en croix, tel un ange prêt à s'envoler, le visage béat, on scandait ses hits encore plus fort pour accentuer son état de grâce, quitte à faire le travail à sa place. Le bellâtre sait chanter la pomme d'un seul regard, il a ce talent.

Pourtant, Iglesias irradie si peu de sa personne qu'on avait parfois besoin de l'aide des écrans juchés haut pour le repérer sur la scène, égaré qu'il était parmi sa dizaine de musiciens, quand il n'était pas occupé à faire les yeux doux aux demoiselles qui criaient son nom. Mais ses succès de toutes les époques l'ont beaucoup aidé aussi, qu'on pense àBe With You, Escape, Tonight (I'm Lovin' You), Bailamo ou Hero, que toute la population présente a rendue à l'unisson.

Sa conclusion, sur I Like It, était on ne peut plus festive, alors que se promenaient de gros ballons blancs dans l'amphithéâtre, que des canons propulsaient des jets de confettis et que des motifs mouvants jaunes, noirs et blancs presque tangibles s'exaltaient en arrière-plan.

Roi des pistes de danse

À son tour, Pitbull a largué une à une les bombes qui ont fait de lui le roi des pistes de danse, toujours entouré de sa horde de danseuses, lesquelles n'étaient jamais à bout de souffle. Les abonnés aux ondes commerciales ont été gâtés, Pitbull n'ayant oublié à peu près aucun de ses numéros 1. Feel This Moment, International Love, Rain Over Me, Hotel Room Service, I Know You Want Me, Fireball, On The Floor, Time of Our Lives, Timber, Give Me Everything : en voulez-vous, en voilà.

Tous ces morceaux, popularisés à l'origine en «featuring» avec d'autres grosses pointures, de Chris Brown à Marc Anthony, de Jennifer Lopez à Kesha, ont été entonnés avec énergie dans la salle, pendant que l'artiste, en véritable pacha, jouait le maitre des lieux. Pas très grand, mais charismatique à outrance, Pitbull avait le Centre Bell suspendu à ses lèvres au moindre mot prononcé, le plus petit «Make Some Noise» ayant été acclamé comme parole d'évangile. Il a fait répéter le refrain de The Roof is on Fire aux gens pour introduire Fireball et a occupé chaque centimètre de l'espace qui lui était alloué. Il était partout! Comme quoi un «Pitbull», lâché lousse, ne mord peut-être pas, mais peut faire du grabuge!

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