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«La grenouille avait raison», un conte fantasmagorique signé James Thierrée

Le spectacle est présenté du 28 septembre au 7 octobre à la Tohu.
Courtoisie

Silhouette de farfadet aux cheveux argentés, James Thierrée est de retour à Montréal pour son nouveau spectacle La grenouille avait raison. Sa drôlerie, sa poésie et ses rêves... l'artiste au charisme fou nous a accordé une entrevue.

Le chapiteau circulaire de la Tohu accueille à partir de ce soir la dernière création de James Thierrée et sa Compagnie du Hanneton pour une série de huit représentations. Mais l'artiste, petit-fils de Charlie Chaplin, fils de Victoria Chaplin et de Jean-Baptiste Thierrée, tient à préciser que malgré les apparences, sa pièce n'est pas à classer dans les productions circassiennes.

«Le cirque représente l'aventure de mes parents, lance-t-il en entrevue, bien installé sur la terrasse d'un hôtel du Vieux-Montréal. Je me suis affranchi de mes origines pour aborder d'autres réflexions qui sont finalement plus proches du théâtre. J'adore le théâtre, la scène, ses conventions, ses coulisses, ses règles qui sont les mêmes depuis si longtemps. Voilà au fond ce qui me fascine.»

La grenouille avait raison est inspiré d'un conte des frères Grimm que Thierrée à mis à sa propre sauce, une sorte de voyage mélancolique et protéiforme au cœur d'un univers affranchi des conventions. «Je suis un artiste hybride, ajoute-t-il. Ma nature, c'est d'avoir appris plein de choses différentes avec des influences multiples. J'essaye de synthétiser tout cela.»

À 43 ans, il a tout pratiqué et se retrouve ainsi au croisement des disciplines. Danse, théâtre, musicien, mime – ce qui lui donne parfois des airs de Charlot – comédie et acrobatie, l'homme s'offre dans un bric-à-brac souvent attendrissant. «En tant que spectateur, j'aime être déboussolé, ne pas avoir trop de repères. Avec ce spectacle, j'ai construit une sorte de navire qui n'a pas vraiment d'identité. J'accueille tout et je ne réfute rien de ce qui m'a été donné ou influencé. Ce qui m'intéresse, c'est le moment où la représentation commence et ce qui se passe alors avec les gens.»

À la fois anticonformiste et populaire

Au fil du spectacle mettant en scène une fratrie piégée par une malédiction, l'artiste espère que les spectateurs ne perdent pas leur temps à se demander si la grenouille a raison ou pas, puisqu'évidemment l'intérêt est ailleurs. «Le titre est comme une couleur ou une humeur que l'on donne sans réelle signification. Dans le titre, il y a quelque chose qui ramène au conte évoquant un mystère peut-être à résoudre. Il reste que la pièce est avant tout une invitation à l'exploration.»

James Thierrée raconte avoir récemment compris quelque chose sur sa création. «Les personnages se retrouvent en face d'une chose étrange qu'ils ne comprennent pas, une sorte d'objet ésotérique. C'est assez symbolique sur ma manière d'aborder mon travail. Cet objet qui est le théâtre et qui doit être déchiffré, mais qu'on ne comprend jamais totalement parce qu'il refuse d'être dompté.»

Anticonformiste, sa proposition n'est pas non plus expérimentale. Il avoue monter ses spectacles pour se retrouver d'abord sur scène et partager avec le public ses rêves et son imaginaire. «J'aime le contact avec les gens, des vieux ou des jeunes, je veux conserver avec eux cette proximité populaire tout en les surprenant. Et puis, je ne connais pas de recette. De toute façon, je ne veux jamais pouvoir dire "ça y est, c'est comme cela qu'il faut faire". Quoi qu'il arrive, je veux toujours ne pas savoir.»

Le spectacle La grenouille avait raison est présenté à la Tohu du 28 septembre au 7 octobre.

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