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Dormir chez le maire pour un logement accessible

Des groupes communautaires réclament un répertoire central des logements accessibles aux personnes handicapées.
Olivier Robichaud

On ne peut pas dire que Brigitte Yongo se laisse abattre face à l'adversité. Handicapée et jetée à la rue avec un enfant de 6 ans en 2002, elle aurait menacé de dormir dans les bureaux du maire de Montréal jusqu'à ce qu'on lui trouve un logement adapté à ses besoins.

Se déplaçant en fauteuil roulant depuis la tendre enfance, Mme Yongo s'est battue très longtemps pour obtenir un logement adéquat. En 2002, elle croyait avoir trouvé un appartement qui lui convenait, bien que la porte de la salle de bain était trop petite pour y entrer dans son fauteuil motorisé. La porte devait être modifiée lorsqu'elle a signé le bail.

Après un conflit avec la propriétaire, Mme Yongo s'est toutefois retrouvée à la rue.

«Il y a très peu de logements accessibles universellement à Montréal et les gens ne savent pas où chercher. Il y a l'Office municipal de l'habitation de Montréal, mais c'est seulement pour le logement social et les délais sont de deux ans, même quand on rencontre tous les critères», souligne Simon Philippe Caron, agent de défense des droits pour Ex Aequo, un organisme qui vient en aide aux personnes handicapées.

Mme Yongo n'avait pas deux ans à attendre. Elle s'est présentée à l'hôtel de ville avec sa fille et ses affaires personnelles.

«Je suis allée directement au bureau du maire de l'époque, Gérald Tremblay, et j'ai dit "c'est grand ici, il y a assez de place pour deux personnes". J'ai dit que je ne quitterais pas tant que la Ville ne me trouvait pas un logement adéquat», raconte-t-elle.

Après lui avoir proposé divers logements non accessibles, la Ville lui a finalement trouvé un logement dans Rosemont, où elle habite depuis. Elle a toutefois dû attendre cinq ans avant que les comptoirs de cuisine soient adaptés à sa hauteur.

Diverses personnes du milieu communautaire connaissent l'histoire de Mme Yongo depuis plusieurs années. Il n'a toutefois pas été possible de confirmer ses informations auprès de la Ville.

Manif pour un répertoire des logements

Mme Yongo participera à une manifestation le 25 septembre afin de réclamer aux élus municipaux qu'ils mettent sur pied un répertoire central des logements accessibles, adaptés ou adaptables pour les personnes en situation d'handicap. L'événement est organisé par Ex Aequo, en collaboration avec le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et le Regroupement des comités logements et associations de locataires du Québec (RCLALQ).

Selon M. Caron, les trois organismes espèrent profiter des nouveaux pouvoirs octroyés à la Ville de Montréal en vertu du statut de métropole afin de faire avancer leur cause.

«On est allé voir toutes sortes d'institutions. Ils nous disent tout le temps que c'est un beau projet, mais que ça n'entre pas dans leur mandat. Ensuite, on est allés voir les élus. Mais la Ville et le gouvernement provincial se renvoient la balle. Maintenant, les cartes ont été rebrassées parce que la Ville a des pouvoirs accrus en habitation», souligne-t-il.

Selon nos informations, cette revendication fera partie de la plate-forme électorale de Projet Montréal.

Linda Gauthier, ex-présidente du Regroupement d'activistes pour l'inclusion au Québec et candidate de Denis Coderre dans le Plateau-Mont-Royal, affirme qu'il fera partie de la plate-forme locale du Plateau. Elle souhaite aussi l'inclure dans la plate-forme générale du parti.

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