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Même si ces euthanasies de volaille semblent choquantes, elles sont tout à fait conformes assure le MAPAQ

57 poules, 21 canards, 8 dindes et 1 paon ont été abattus.
Facebook Dominique Lefebvre

Attention, les images ci-dessous pourraient choquer certains internautes.

Une résidente de Sainte-Sophie a lancé un cri du coeur sur Facebook après le passage mercredi de vétérinaires et d'agents du ministère de l'Agriculture des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) dans sa cour. En tout, 57 poules, 21 canards, 8 dindes et 1 paon ont été euthanasiés par les employés du ministère, comme en témoignent les nombreuses vidéos publiées par Dominique Lefebvre.

Facebook Dominique Lefebvre

Au visionnement des images, les agents du MAPAQ semblent utiliser une méthode choquante pour mettre fin à la vie des animaux. On peut les voir saisir des dindes par les pattes et les étouffer, qui semblent ensuite agoniser en battant des ailes pendant de longues secondes.

À première vue dérangeante, cette opération demeure tout à fait conforme aux normes du ministère. «Les euthanasies ont été réalisées à partir des méthodes reconnues par l'industrie», assure Mélissa Lapointe, relationniste pour le MAPAQ.

Cette dernière confirme qu'une intervention a eu lieu dans un élevage des Laurentides, mais s'est faite avare de détails. «Le MAPAQ ne commente pas les cas précis, explique-t-elle. C'est de l'information de nature confidentielle.»

Le ministère a émis un guide sur l'euthanasie pour la volaille à la ferme qui indique les méthodes préconisées pour euthanasier ces types oiseaux. Les animaux doivent être tués par décapitation ou saignée, par percussion (avec un pistolet), par dislocation cervicale, ou par inhalation de dioxyde de carbone ou macération pour les oisillons d'un jour et les oeufs d'incubation. On suggère fortement d'insensibiliser les animaux de plus de 6,5 livres en les étourdissant avec un objet contondant avant de procéder à l'euthanasie.

Les vétérinaires et agents qui ont participé à l'opération semblent avoir privilégié la méthode de dislocation cervicale qui sectionne la moelle épinière. Le ministère assure qu'il est normal que l'oiseau continue de se débattre par la suite. «D'importants mouvements involontaires, comme le battement des ailes ou un remuement désordonné de la tête, peuvent être observés à l'occasion d'une euthanasie réussie, notamment à la suite de la dislocation cervicale», précise-t-on dans le guide.

La loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal exige d'ailleurs que l'euthanasie ne soit pas cruelle et se déroule de façon rapide en évitant la douleur.

[...] La méthode employée doit produire une perte de sensibilité rapide, suivie d'une mort prompte. La méthode ne doit pas permettre le retour à la sensibilité de l'animal avant sa mort.

Facebook Dominique Lefebvre

Des risques pour la sécurité

Au mois de mai, Dominique Lefebvre, qui élève depuis une dizaine d'années tous ces oiseaux par plaisir, a reçu un avis du ministère, après qu'une poule eut contracté une laryngotrachéite infectieuse aviaire. Elle avait jusqu'à la fin du mois d'août pour construire une volière pour y placer ses animaux, explique-t-elle en entrevue avec le HuffPost Québec. La laryngotrachéite est une maladie très contagieuse qui affecte les poules pondeuses et les poulets, mais peut toucher aussi les perdrix, les faisans et les paons. Elle ne présente pas de risque pour la santé humaine.

Au moment du passage du MAPAQ, il restait à poser quelques tôles sur sa volière, dont la construction était presque complétée. Selon la femme, toutes les bêtes ont été abattues, même celles qui se trouvaient à l'intérieur de la cage.

Le MAPAQ procède à des euthanasies lorsque la volaille présente des risques pour la biosécurité, c'est-à-dire les mesures pour «contrer les dangers liés à la transmission d'agents pathogènes par diverses voies de contamination». Les propriétaires d'oiseaux domestiques doivent garder leurs animaux dans un bâtiment ou une surface clôturée. Ils ne doivent pas pouvoir en sortir librement.

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