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TransCanada admet que le projet d'oléoduc Keystone XL pourrait ne jamais voir le jour

Les choses n'arrivent pas juste parce que Donald Trump le souhaite.
Le PDG de TransCanada Russ Girling
Todd Korol / Reuters
Le PDG de TransCanada Russ Girling

Après neuf années de politique rhétorique, de protestations et de lobbying, le combat de TransCanada pour construire le pipeline Keystone XL semblait se solder par une victoire en janvier lorsque le président Donald Trump a signé un décret approuvant le projet.

Mais quelques mois plus tard, le controversé projet qui acheminerait du pétrole jusqu'aux raffineries de la Côté du Golfe aux États-Unis n'est plus sur le point de se concrétiser. Lors d'une conférence téléphonique la semaine dernière, la compagnie - qui reste optimiste - a admis que le projet pourrait ne jamais voir le jour.

Le vice-président exécutif de TransCanada, Paul Miller, a indiqué aux analystes et journalistes que la société n'a pas encore pris de décision quant à la volonté d'aller de l'avant avec le projet.

«En novembre, nous ferons une évaluation du support commercial et de l'approbation [du Nebraska]», a déclaré Miller, cité par Politico.

La compagnie originaire de Calgary attend toujours l'approbation des autorités du Nebraska de la route finale qu'emprunterait l'oléoduc, attendue cet automne.

Le président américain Donald Trump a signé en janvier un décret pour faire avancer la construction de l'oléoduc Keystone XL.
Kevin Lamarque / Reuters
Le président américain Donald Trump a signé en janvier un décret pour faire avancer la construction de l'oléoduc Keystone XL.

Au-delà de l'opposition populaire, Keystone XL fait face à un fondamental problème économique: ses potentiels clients semblent avoir perdu leur intérêt.

TransCanada a déjà dit vouloir que les engagements atteignent 90% de la capacité du pipeline (830 000 barils de pétrole) avant de commencer à le construire. Cependant, en annonçant la semaine dernière un nouvel effort pour trouver des clients, la porte-parole Jacquelynn Benson a indiqué qu'ils souhaitent maintenant atteindre 225 000 barils, ou moins du tiers de la capacité.

Les analystes pointent généralement du doigt plusieurs raisons pour expliquer la perte d'intérêt envers le projet, dont l'une est la baisse du prix du pétrole en 2014. Cela a freiné une grande partie les futurs plans d'expansion des sables bitumineux de l'Alberta.

En Asie, la demande pour le pétrole est aussi en augmentation, a indiqué le consultant pour RBN Energy Rusty Braziel à Politico, et c'est une autre raison pour laquelle il y a moins d'intérêt envers un pipeline qui relierait le Canada à la Côte du Golfe américaine.

Kevin Lamarque / Reuters

Le gouvernement Canada est d'ailleurs d'accord avec cette affirmation. Le ministre des Ressources naturelles Jim Carr a soutenu l'automne dernier que Keystone XL n'est pas nécessaire parce qu'«il ne reçoit pas le pétrole pour l'exporter vers les marchés en Asie.»

Peu de temps après, le premier ministre Justin Trudeau a approuvé la demande d'expansion du pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan, qui transportera du pétrole de l'Alberta vers les ports de la région de Vancouver pour les exporter en Asie.

Mais le projet Keystone XL a toujours des partisans à la Maison-Blanche et dans l'industrie du pétrole en Alberta.

Les PDG de Cenvous et Suncor - deux des plus grands joueurs dans l'industrie du sable bitumineux - ont donné leur soutien au projet la semaine dernière, a rapporté Bloomberg.

— Avec des informations de La Presse canadienne

Ce texte initialement publié sur le HuffPost Canada a été adapté de l'anglais.

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