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Accusée d'avoir programmé un robot sexuel pour être violé, la société Truecompanion répond à la polémique

Le robot sexuel Roxxxy est au centre de cette polémique.
Truecompanion

Voilà des années que l'on en parle, mais les robots sexuels sont vraiment à nos portes. Les poupées gonflables bardées d'intelligence artificielle sont même annoncées pour2017. Ces derniers jours, l'un de ces automates a notamment fait polémique, rapporte BFM TV.

Roxxxy est un robot sexuel, vendu par la société Truecompanion, pour un peu moins de 12 500$. Elle disposerait de cinq personnalités, parmi lesquelles "Frigide Farrah", décrite comme "réservée" et "timide". Dans une tribune publiée le 17 juillet dans le New York Times, la féministe Laura Bates accusait la société d'avoir créé un robot fait pour être violé.

Elle se basait sur la description de cette personnalité donnée par Truecompanion sur son site: "Si votre Roxxxy a la personnalité 'Frigide Farrah' et que vous la touchez dans une zone intime, très certainement, elle ne va pas apprécier vos avances".

"Pure conjecture"

Mais la société a depuis mis à jour sur son site la description de ses produits. Expliquant "être totalement d'accord" avec le propos de Laura Bates (le viol n'est pas un acte de passion sexuelle et ne doit jamais être encouragé), Truecompanion affirme que "Roxxy n'est tout simplement pas programmée pour participer à des scénarios de viols. Ceci est une pure conjecture".

La société rappelle que chacune des personnalités du robot sexuel va parler et agir en fonction de celle-ci. "Frigide Farrah donne son avis ou son ressenti, comme n'importe quelle personne lors d'un rencard".

"Par exemple, vous n'embrasseriez pas passionnément une personne que vous venez de rencontrer lors d'un premier rencard. De même, Frigide Farrah vous dirait que vous venez de vous rencontrer et que vous essayez 'd'avancer' trop vite".

Selon Truecompanion, Frigide Farrah ne serait donc pas programmée pour être violée, mais plutôt pour "aider les gens à comprendre comment devenir intime avec un partenaire". "Le viol ne devrait jamais être encouragé ou soutenu", conclut le communiqué.

Quel que soit le fonctionnement véritable de Roxxxy (dont on ne sait même pas si des exemplaires ont déjà été vendus), l'alerte de Laura Bates est plus générale et concerne l'arrivée sur le marché de robots sexuels et des dérives qui peuvent les accompagner. Du viol à la pédophilie, en passant par des processus moins voyants et qui pourraient conduire à l'objectivation de la femme.

Dans un rapport publié début juillet par la Fondation pour une robotique responsable, les auteurs, trouvant la description du site (à l'époque) "plutôt incomplète", évoquaient également l'arrivée probable de ces dérives et s'interrogeaient sur leur impact sur la société.

Cet article a d'abord été publié sur le HuffPost France.

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