Pour les motocyclistes Marc Provencher et Céline Turcotte, il est important de déboulonner certains mythes autour des motards et de rendre justice à un passe-temps qui donne soif de liberté. Les deux passionnés de moto se sont entretenus avec Annie-Claude Luneau à l'émission Région zéro 8 diffusée sur les ondes d'ICI Première.
D'après une entrevue d'Annie-Claude Luneau
Ce sont les motos de ses oncles, utilisées sur la ferme familiale, qui incitent le jeune Marc Provencher à avoir, un jour, sa propre motocyclette. « J'ai eu ma première routière à 16 ans, et ça a jamais arrêté! »
Céline Turcotte, pour sa part, avoue s'être toujours promis, étant plus jeune, de conduire des motocyclettes.
« Je trouvais ça injuste parce que c'était juste des gars qui chauffaient ça! J'étais toute petite et je me disais : "Quand je vais être grande, je vais en avoir une moto", se souvient-elle.
En ce qui a trait à la place des femmes au guidon d'une motocyclette, Marc Provencher abonde dans le même sens que Céline Turcotte. « Dans les années 80, la femme était souvent assise en arrière. De plus en plus, ces dernières ont envie de le faire, et le font », soutient-il.
Façon de vivre
Pour les deux passionnés, la moto ne constitue pas qu'un hobby, c'est un mode de vie.
Je fais mon épicerie en moto. Il mouille, je suis en moto. Avant j'allais porter mes enfants en auto, mais je revenais chercher ma moto ensuite!Céline Turcotte, motocycliste
« C'est un sentiment de liberté », ajoute Marc Provencher.
Les deux motocyclistes estiment que rouler à moto est moins contraignant qu'en voiture, dont l'habitacle empêche de voir l'entièreté des paysages qu'offrent les routes.
Tu es assis sur un moteur. Tu as le contrôle au bout des mains, au bout des pieds. C'est le vent, c'est l'odeur, tu vois l'asphalte passer sous tes pieds. Tu as un contrôle de tout ça en étant seul avec toi-même.Marc Provencher, motocycliste
Déboulonner le mythe du motard
Marc Provencher et Céline Turcotte souhaitent que la pratique de la moto soit mieux comprise. Selon eux, beaucoup de préjugés sont associés à cette pratique.
« On est vite ciblés parce qu'on sort du lot, parce qu'on est en moto. Un motard, ça peut être associé à un groupe "moins gentil", mais c'est plus que ça », soutient M. Provencher.
Oui, il y en a pour qui ça ne marche pas, qui ne donnent pas un bon exemple, mais on n'est pas tous comme ça.Marc Provencher, motocycliste
C'est en ce sens que de plus en plus de clubs de motocyclistes s'associent à différentes causes, telles que la Traversée des z'Elles, en Abitibi-Témiscamingue, qui amasse des fonds pour la Fondation du cancer du sein du Québec.
L'opportunité du voyage
Avec la route vient l'envie du voyage, et c'est une chose que Céline Turcotte et Marc Provencher ont réalisée à moto.
Ayant amassé des souvenirs impérissables au Yukon et en Alaska, Céline Turcotte avoue vouloir reprendre la route pour profiter des paysages.
En plus des nombreux chemins d'Europe traversés, Marc Provencher a pour sa part réalisé un périple de 6500 km à travers la Baie-James, le Labrador et Terre-Neuve, avec une moto modifiée. Le voyage a d'ailleurs fait l'objet d'un court métrage.
Marc Provencher croit que c'est en montrant davantage des périples du genre que de plus en plus de passions pour la moto naîtront.
Il souhaite d'ailleurs encourager ceux qui s'inquiètent des coûts engendrés par la pratique de la motocyclette.
« Moi, mon voyage au Labrador, je l'ai fait avec ma vieille Goldwing modifiée que j'ai payée 900 $. T'es pas obligé d'avoir une grosse BMW à 25 000 $ avec du Gore-Tex, full equip. »
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