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ALÉNA : «Pas nécessaire» de sacrifier la gestion de l’offre, selon Raymond Bachand

L’ex-ministre des Finances a le mandat de conseiller Québec en vue de la renégociation de l'ALÉNA.

QUÉBEC - Le conseiller spécial du gouvernement du Québec pour la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) soutient qu'il ne sera « pas nécessaire » de sacrifier la gestion de l'offre au Canada pour amadouer les Américains.

L'ex-ministre des Finances Raymond Bachand, qui a le mandat de préparer et de conseiller les entreprises québécoises, était présent aux côtés du premier ministre Philippe Couillard lors d'une table ronde sur les relations commerciales entre le Québec et les États-Unis, au lendemain de l'imposition d'une taxe antidumping sur le bois d'œuvre.

« Le problème du gouvernement américain n'est pas le Canada, a-t-il soutenu. Globalement, les États-Unis sont en surplus commercial avec le Canada dans à peu près toutes les catégories, et sont en équilibre avec l'agriculture. »

Faudrait-il ouvrir le secteur agricole au marché américain pour tenter de résoudre le conflit sur le bois d'œuvre? « Pas du tout. Et ce ne sera pas nécessaire », a-t-il répondu.

M. Bachand ajoute que le problème principal des États-Unis se situe plutôt avec la Chine, ce qui explique leurs mesures protectionnistes dans plusieurs secteurs de l'économie. « Nous, on est comme le dommage collatéral, mais peut-être que les Américains vont faire une place particulière au Canada », admet-il.

Le premier ministre Couillard a réitéré mardi que Québec ne se contentera pas seulement de défendre la gestion de l'offre, mais aussi d'en faire la promotion.

De son côté, le président de l'Union des producteurs agricoles (UPA) Marcel Groleau dit qu'il est conscient qu'il y aura des pressions des Américains pour affaiblir ou mettre fin à ce système. Mais il dit que le Canada et le Québec ont toujours su le défendre dans les dernières négociations.

« On a passé au travers de l'OMC, on a renégocié l'entente avec l'Europe, on avait négocié le Partenariat transpacifique, et dans chacune de ces trois négociations-là, on a maintenu la gestion de l'offre. Alors dans cette négociation de l'ALÉNA, je ne vois pas la fin de la gestion de l'offre », a-t-il indiqué au terme de la rencontre à Québec.

Le président américain Donald Trump s'en était pris au secteur laitier canadien au mois d'avril, en clamant qu'il y avait des « choses injustes » au Canada qui affectaient les fermes américaines. Il en a par la suite rajouté sur Twitter quelques jours plus tard.

Mais le président Trump n'est pas le seul à remettre en question ce système qui prévaut toujours au Canada.

L'ancien premier ministre canadien Brian Mulroney, qui conseille le gouvernement Trudeau sur les relations canado-américaines, suggère d'éliminer progressivement la gestion de l'offre avec de généreuses compensations aux agriculteurs.

M. Groleau pense que l'ancien politicien a laissé aller son « imagination » pour « régler de façon rapide » la renégociation de l'ALÉNA. Le président de l'UPA va même jusqu'à dire que M. Mulroney a fait preuve d'une « méconnaissance » des enjeux en suggérant que l'abandon de la gestion de l'offre aiderait à sortir du conflit sur le bois d'œuvre.

Le débat a aussi fait rage lors de la dernière course à la direction du Parti conservateur du Canada. Les agriculteurs du Québec se sont groupés contre le député de Beauce, Maxime Bernier, qui suggérait l'abolition de la gestion de l'offre. C'est finalement Andrew Scheer, un élu de la Saskatchewan qui appuie le système en place, qui a été élu au terme d'un scrutin serré.

Les négociations au sujet de la modernisation de l'ALÉNA devraient débuter au plus tôt à la mi-août.

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