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Couillard rassure Poëti : il sera candidat dans Marguerite-Bourgeoys

Couillard rassure Poëti malgré la controverse entourant Francoeur
Radio-Canada

Le premier ministre Philippe Couillard a téléphoné, mardi, à son député de Marguerite-Bourgeoys, l'ancien policier de la Sûreté du Québec Robert Poëti, pour lui assurer qu'il serait son candidat dans cette circonscription lors des prochaines élections générales, a appris Radio-Canada.

Hier, Radio-Canada révélait que cette circonscription avait été offerte au début de 2017 au président du syndicat des policiers de Montréal, Yves Francoeur.

L'information avait été aussitôt confirmée par ce dernier, qui ajoutait avoir, à l'époque, rejeté l'offre sur-le-champ.

La direction du PLQ a cependant nié vigoureusement l'information.

C'est en fait Patrice Ryan, fils de l'ancien chef du PLQ Claude Ryan et président de la firme Ryan Affaires publiques, qui avait contacté M. Francoeur le 20 janvier dernier, en après-midi.

Le policier a décliné l’offre de M. Ryan et ce dernier lui a évoqué le nom d’un autre policier comme éventuel candidat pour le PLQ. M. Francoeur s’est abstenu de commenter l’assertion de son interlocuteur avant de mettre fin à la discussion.

Rencontre Francoeur-Poëti

Près de deux mois plus tard, le 14 mars 2017, MM. Francoeur et Poëti se sont attablés ensemble au restaurant Panache. C’est à cette occasion que M. Francoeur a informé M. Poëti qu’on lui avait offert sa circonscription en prévision des prochaines élections générales.

Le député Poëti a décidé, un mois plus tard, d’aborder la question avec Philippe Couillard pour savoir à quoi s’en tenir. Semblant ignorer l’initiative prise par ce militant libéral de longue date, M. Couillard lui dit qu’il allait se renseigner.

Les deux hommes se sont retrouvés, deux semaines plus tard, au salon du whip. M. Couillard a rassuré, une première fois, son député, sur les intentions du parti à son endroit. Il lui a dit de ne pas s’inquiéter, puisque c’est lui qui signe les bulletins des candidats du parti.

M. Couillard a toutefois dû répéter à M. Poëti qu’il était son candidat dans la circonscription de Marguerite-Bourgeoys à la suite de la publication de l’histoire à Radio-Canada, mardi.

« J’avais déjà eu cette discussion-là avec le premier ministre », a déclaré M. Poëti à son entrée au caucus libéral ce matin. « Effectivement, hier, il m’a confirmé ce qu’il m’avait déjà dit. Il veut faire la prochaine campagne avec moi et il n’a jamais mis en doute le fait que je ne serais pas candidat [sic] à la prochaine [élection]. »

Un contexte chargé

L’affaire Poëti-Francoeur survient quelques jours après la sortie d’un autre ancien policier devenu député de Chomedey, Guy Ouellette. Ce dernier a affirmé, vendredi dernier, au cours d'une entrevue au 98,5 FM à Montréal, que certaines personnes au sein du PLQ tentaient de pousser des députés vers la retraite.

Robert Poëti a été ministre des Transports du Québec de 2014 à 2016 avant d’être écarté de ce ministère, où il avait été remplacé par Jacques Daoust. M. Poëti avait été ignoré par le premier ministre lors d’un remaniement ministériel de janvier 2016.

Il avait par la suite placé son gouvernement dans l’embarras en dénonçant des « irrégularités » à son ancien ministère.

Un avenir pour Francoeur en politique?

Le chef du Parti québécois (PQ) et de l’opposition officielle, Jean-François Lisée, a ajouté son grain de sel dans cette histoire politique en qualifiant le PLQ de dysfonctionnel à la suite de l’affaire Francoeur-Poëti.

« Il est normal qu'à l'approche d'une élection des députés et des ministres se posent la question de la poursuite de leur carrière, a expliqué M. Lisée. « Il est normal qu'il y ait des conversations qui se fassent avec le chef du parti. Normalement, ça se fait de façon ordonnée, et la pire chose à faire, c'est qu'un membre d'une équipe apprenne d'un tiers qu'on veut se débarrasser de lui ».

Quant à la possibilité de recruter M. Poëti au sein de son parti, tel qu'évoqué par un journaliste, il avance « ne pas fermer la porte ».

« Mais je pense que, pour l'instant, il doit garder toute son indépendance pendant que l'ensemble de ces questions-là avance, poursuit-il. Mais c'est une personne qui, d'après ce qu'on voit, a du cran, a de la crédibilité, et donc c'est une personne de valeur. Mais on va le laisser terminer l'ensemble de ses enquêtes avant de réfléchir à cette possibilité-là. »

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