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Temps supplémentaire: dame Nature a donné des maux de tête à Hydro-Québec

Temps supplémentaire: dame Nature a donné des maux de tête à Hydro-Québec
The Hydro-Quebec office stands in Montreal, Quebec, Canada, on Saturday, Nov. 5, 2011. Hydro-Quebec, a government-owned public utility, is in charge of the generation, transmission and distribution of electricity across Quebec. Photographer: Brent Lewin/Bloomberg via Getty Images
Bloomberg via Getty Images
The Hydro-Quebec office stands in Montreal, Quebec, Canada, on Saturday, Nov. 5, 2011. Hydro-Quebec, a government-owned public utility, is in charge of the generation, transmission and distribution of electricity across Quebec. Photographer: Brent Lewin/Bloomberg via Getty Images

Dame Nature a donné des maux de tête à Hydro-Québec en 2016, alors que le nombre de pannes majeures a triplé en raison des événements climatiques sévères, freinant au passage les efforts de la société d'État afin de réduire sa facture de temps supplémentaire.

Après des reculs en 2014 et 2015, les heures supplémentaires ont coûté 132 millions $ - en hausse de 1 million $ - à la société d'État l'an dernier, où les épisodes de pannes majeures ont triplé pour s'établir à 12, révèlent des données obtenues par La Presse canadienne.

S'il n'y avait pas eu autant d'événements météorologiques, Hydro-Québec estime qu'elle aurait pu abaisser sa facture d'heures supplémentaires à environ 123 millions $.

"C'est l'un des effets provoqués par les conditions météorologiques, affirme le président d'Hydro-Québec Distribution, David Murray, qui occupe cette fonction depuis septembre dernier. C'est certainement un défi."

Plus de 80 pour cent des pannes majeures calculées par Hydro-Québec sont survenues à compter du mois de juin, d'après le portrait brossé par la société d'État.

L'événement le plus sévère est survenu le 20 juin 2016, lorsque des rafales de vent accompagnées de cellules orageuses ont provoqué 3043 pannes, mobilisant près de 975 employés d'Hydro-Québec.

"Les pannes sont surtout survenues au cours des mois où il y a des feuilles dans les branches", analyse M. Murray, ajoutant qu'environ 80 pour cent des pannes étaient liées à la végétation qui entre en contact avec le réseau.

Payant pour certains employés

Ce sont les monteurs de ligne - dont le salaire annuel est d'un peu plus de 73 000 $ - qui ont obtenu la part du lion, avec 28 millions $ des 132 millions $ versés en heures supplémentaires par Hydro-Québec. Les électriciens d'appareillage arrivent au deuxième rang, avec 10,7 millions $. Ces travailleurs touchent annuellement un salaire d'environ 75 000 $.

S'il concède que la facture de temps supplémentaire est importante, M. Murray s'est néanmoins montré à l'aise, soulignant qu'elle ne représentait que huit pour cent de la masse salariale brute de la société d'État.

"C'est viable parce que nous n'avons pas à embaucher d'autres employés qui ne seront pas considérés comme productifs le reste de l'année, affirme-t-il. Le 132 millions $, on peut l'éliminer en embauchant des milliers de personnes. Mais au bout du compte, c'est certain que ce sont les Québécois qui vont payer plus cher."

Le président d'Hydro-Québec Distribution s'enorgueillit également que la société d'État a été en mesure de réduire les sommes versées en temps supplémentaire au cours des deux dernières années alors que la valeur de l'actif de son parc a poursuivi sa progression pour s'établir à 75 milliards $ en 2016.

Néanmoins, dans le contexte des changements climatiques, Hydro-Québec pourrait avoir de plus en plus de surprises en raison des caprices météorologiques.

"Il y a déjà eu beaucoup de recherches sur le sujet, souligne la météorologue d'Environnement Canada Marie-Ève Giguère. Nous nous attendons à ce que cela se traduise par une augmentation de la sévérité des événements."

Conscient du phénomène actuel, M. Murray estime que la société d'État a encore "de la capacité devant elle pour réagir".

Hydro-Québec a commencé à prendre contact avec quelque 1100 municipalités pour déterminer comment elle peut dégager les corridors de son réseau. Un projet pilote est actuellement en cours avec Saint-Lazare-de-Vaudreuil.

"Notre réseau est solide, mais il faut être capable de couper les branches d'arbres qui entrent dans notre servitude, explique M. Murray. On veut s'asseoir avec les villes pour trouver une façon de couper ce que l'on doit couper."

Qu'est-ce que qu'une panne majeure?

Hydro-Québec utilise une formule complexe qui tient compte de la moyenne de continuité du service du réseau électrique.

Heures supplémentaires payées par Hydro-Québec:

  • 2013: 145 millions
  • 2014: 144 millions
  • 2015: 131 millions
  • 2016: 132 millions

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