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Furieux, Donald Trump dénonce les «fausses informations» le liant à Moscou (VIDÉO)

Furieux, Trump dénonce les «fausses informations» le liant à Moscou

Donald Trump est demeuré avare de détails sur les politiques qu'il mettra en oeuvre une fois à la Maison-Blanche, lors d'une conférence de presse organisée mercredi dans le lobby de la Trump Tower, à New York. Il s'est cependant livré à une nouvelle attaque contre les services de renseignement américains, après avoir reconnu qu'il croit bel et bien que la Russie est responsable du piratage visant le Parti démocrate.

Bombardé de questions sur les plus récentes révélations de la presse américaine, selon lesquelles ces services lui ont révélé vendredi dernier que la Russie pourrait détenir des informations « compromettantes » contre lui, le président désigné s'est emporté contre les fuites à l'origine de l'histoire.

« Je pense que c'est scandaleux, scandaleux, que les agences de renseignements aient permis [la publication] d'une information, qui s'est révélée être erronée et fausse », a estimé M. Trump. Le milliardaire a tout de même estimé que le travail de ces agences est « vital et très important » pour la sécurité des États-Unis.

«Je pense que c'est une honte que des agences de renseignement permettent la diffusion d'informations fausses, comme si on était dans l'Allemagne nazie.» – Donald Trump

« Buzzfeed devra assumer les conséquences de ses informations », a-t-il menacé devant un parterre d'environ 250 journalistes présents. Le site d'information a diffusé mardi un document de 35 pages portant sur ces « informations compromettantes », dont une présumée vidéo à caractère sexuel, en précisant que ces informations n'étaient pas corroborées.

« Je n’ai rien à voir avec la Russie – aucun contrat, aucun prêt, rien », avait-il écrit sur Twitter quelques heures avant de rencontrer les journalistes. Dès le début de sa conférence de presse, il a d'ailleurs remercié les médias qui ont traité cette histoire avec méfiance.

Le réseau CNN a également subi les attaques frontales de M. Trump, même s'il s'est contenté de révéler que des agents américains ont présenté des informations non corroborées par les services de renseignement à ce sujet, mais sans diffuser le document, comme Buzzfeed.

« Vous nous attaquez, pouvez-vous nous donner une question? », lui a lancé un journaliste du réseau assis au premier rang. « Non. Vous faites des fausses nouvelles », a rétorqué M. Trump, lors d'un échange corsé, avant de passer la parole à une autre journaliste.

M. Trump a par ailleurs explicitement reconnu, pour une première fois, le rôle de la Russie dans le piratage des messages de responsables du parti démocrate d'Hillary Clinton. « Je pense que c'était la Russie », a-t-il dit, avant de souligner que d'autres pays, dont la Chine, font la même chose.

Le président élu a assuré que son administration présentera dans les 90 jours suivant son assermentation, le 20 janvier, un rapport sur les façons d'arrêter le piratage dont le gouvernement est victime de la part « de la Russie, de la Chine, de tout le monde ».

«Si Poutine aime Donald Trump, c'est un atout, pas une nuisance.» – Donald Trump

Après avoir dénoncé ces « fausses informations » sur Twitter mardi soir, M. Trump en a rajouté mercredi matin, en s’appuyant sur le démenti formel du Kremlin.

Obamacare aboli, un mur construit

Donald Trump a également profité de sa conférence de presse pour assurer que son administration présentera un plan pour « abroger et remplacer » l'Obamacare dans les deux semaines suivant l'entrée en fonction de son secrétaire à la Santé, Tom Price.

Il n'a donné aucun détail sur ce que ce plan contiendrait.

Dans la même veine, il a réitéré que le Mexique paiera pour le mur que les États-Unis construiront à la frontière entre les deux pays.

Là encore, il n'a pas dit comment il allait convaincre Mexico s'assumer la facture. Le gouvernement mexicain assure qu'il n'en fera rien.

« Le plus grand créateur d’emplois que Dieu ait jamais créé »

M. Trump a également lancé que son élection a mis en place un état d'esprit propice à la création d'emplois aux États-Unis, saluant les annonces récentes de constructeurs automobiles américains allant en ce sens, nommément Ford et Fiat-Chrysler.

Il a aussi exprimé son intention d’attaquer de front le déséquilibre commercial qui existe, au détriment des États-Unis, avec des pays comme la Chine, le Mexique ou encore le Japon. Il a dénoncé de façon plus générale les accords commerciaux signés par les administrations précédentes, mais sans parler précisément de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Il promet notamment d’imposer d’importantes taxes douanières aux entreprises américaines qui déménageraient leurs activités au Mexique alors que l’ensemble des États-Unis leur est accessible.

La conférence de presse de M. Trump était fort attendu, puisque M. Trump ne répond que rarement aux questions de la presse, qu’il n’hésite pas à traiter de « mauvaise » ou de « malhonnête » sur Twitter, son mode de communication privilégié.

Sa dernière conférence de presse remontait au 27 juillet. Il avait alors invité la Russie à trouver 30 000 courriels supprimés par son adversaire démocrate, Hillary Clinton.

M. Trump entretient des relations difficiles avec les services de renseignement américains depuis que ces derniers ont affirmé que la Russie s’était livrée à du piratage informatique lors de l’élection présidentielle, dans le but de l’aider à accéder à la Maison-Blanche.

Le chef de cabinet du président désigné, Reince Priebus, a déclaré dimanche que M. Trump « accepte le fait » que du piratage a été effectué par des « entités en Russie », sans préciser si son patron admettait qu'ils étaient commandités par M. Poutine.

La conférence de presse de M. Trump s'est déroulée au moment où la commission des Affaires étrangères du Sénat mène ses audiences visant à se prononcer sur la nomination de Rex Tillerson à titre de secrétaire d’État. L’ex-président-directeur général d’ExxonMobil est réputé pour ses bonnes relations avec Moscou.

M. Tillerson a déclaré d'entrée de jeu que les « activités récentes [de la Russie] sont allées à l'encontre des intérêts américains ».

Selon un sondage publié mardi par l'Université Quinnipiac, 64 % des Américains estiment que M. Trump devrait abandonner son compte Twitter. Cet avis est partagé par 80 % des démocrates et 45 % des républicains.

Le coup de sonde révèle en outre que 72 % des Américains estiment que le président désigné devrait accepter que ses états financiers soient étudiés, afin d'éviter tout conflit d'intérêts.

Le président désigné ne récolte par ailleurs que 37 % d'opinion favorable, en baisse de 7 points de pourcentage depuis le 22 novembre. À titre de comparaison, 55 % des Américains ont une bonne opinion du président sortant Barack Obama, son meilleur résultat en sept ans.

Le sondage a été effectué entre le 5 et le 9 janvier auprès de 899 personnes. Sa marge d'erreur est de 3,3 %.

Quel avenir pour Trump Organization?

Le président désigné a également fait savoir qu'il placerait toutes ses affaires dans une fiducie, et qu'il confierait la responsabilité de son entreprise, la Trump Organization, à ses fils Donald et Éric, ainsi qu'à un collaborateur de longue date, de manière à éviter tout éventuel conflit d'intérêts.

Une avocate de la Trump Organization, Sheri Dillon, est d'ailleurs longuement intervenue au milieu de la conférence de presse pour expliquer que ces changements seront effectués d'ici l'investiture de M. Trump, le 20 janvier, afin qu'il soit complètement isolé de ses entreprises.

L'avocate a ajouté que l'organisation continuera d'examiner des occasions d'affaires aux États-Unis, et qu'elle pourrait effectuer des transactions. Aucun contrat ne sera cependant conclu avec une entreprise étrangère. M. Trump a d'ailleurs révélé qu'il a refusé un contrat de 2 milliards de dollars de Dubaï au cours des derniers jours.

Mme Dillon a également expliqué qu'il est faux d'affirmer, comme certains l'ont fait, que le président désigné violera la Constitution lorsque des leaders étrangers paieront pour une chambre et des services dans ses différents hôtels à travers le monde. La Trump Organization versera d'ailleurs tous les profits provenant des transactions de gouvernements étrangers dans ses hôtels au Trésor américain, a-t-elle annoncé.

Le président élu devait initialement rencontrer la presse le 15 décembre pour s'exprimer sur le devenir de son empire immobilier. Il avait finalement annulé le rendez-vous, mais avait tweeté qu'il allait « abandonner [ses] affaires avant le 20 janvier pour pouvoir [se] concentrer sur la présidence », bien que la loi ne l'y oblige pas.

Son groupe a des activités dans 20 pays, de l'Écosse à Dubaï en passant par les Philippines, de l'hôtellerie au mannequinat en passant par les clubs de golf et les gratte-ciel résidentiels. Non cotée en Bourse, cette société ne publie aucun chiffre.

Le milliardaire ayant refusé de publier sa déclaration d'impôts - ce qu'il réitéré lors de la conférence de presse, alléguant que cela n'intéresse aucunement les Américains -, il est impossible de se faire une idée précise de ses affaires. M. Trump a déjà déclaré que sa fortune était de 10 milliards de dollars, alors que le magazine Forbes lui en accorde 3,7 milliards.

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