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La tournée de « Faut qu'on se parle » tire à sa fin

La tournée de « Faut qu'on se parle » tire à sa fin

Ils ont parcouru des centaines – voire des milliers – de kilomètres : les membres du collectif non partisan « Faut qu'on se parle » termineront bientôt leur tournée du Québec, après avoir mobilisé de nombreux citoyens à travers leurs assemblées de cuisine et autres consultations publiques.

Un texte de Mathieu Dion

« Ce que je réalise avec ce projet, c’est que les gens ont arrêté de parler de politique entre eux », se désole le membre le plus actif du collectif, Gabriel Nadeau-Dubois. Celui qui s’est fait connaître lors de la crise étudiante de 2012 parcourt la province de villes en villages à temps plein depuis la fin septembre.

«Ils nous racontent leur vie, leur job, […] ce qui les inquiète dans l’avenir du Québec»

— Gabriel Nadeau-Dubois, membre du collectif « Faut qu'on se parle »

Nous l’avons rencontré à Trois-Rivières alors que s’y tenait mardi la huitième des dix consultations publiques prévues.

Faut qu’on se parle, jusqu’ici :

  • 118 assemblées de cuisine
  • 8 consultations publiques
  • 7000 km parcourus

Une importante mobilisation

Le collectif « Faut qu’on se parle » dit recevoir un plus grand intérêt qu’attendu à l’origine. Bien qu'un bon nombre des participants se situe davantage à gauche sur l’échiquier politique, il n’y a pas qu’eux, aux dires des membres.

Le Dr Alain Vadeboncoeur, qui a animé plusieurs consultations en tant que membre, observe aussi la présence des gens de la droite, mais surtout « des gens qui sont un peu déçus de la situation actuelle, un peu désengagés et qui voudraient que les choses s’améliorent ». Il retient également que bien des Québécois sont à la recherche de « quelque chose comme un projet de société ».

«Moi, je me donne vraiment la responsabilité depuis un petit bout et encore pour un grand bout d’essayer de convaincre les Québécois de participer à la vie politique du Québec pour un Québec plus juste et plus prospère.»

— Étienne Bergeron, participant à la consultation publique de Trois-Rivières

L’éducation, sujet de discussion numéro 1

Dix questions sont posées aux participants pendant cette tournée québécoise. L’enjeu de l’éducation demeure néanmoins celui qui soulève le plus de préoccupations, selon Gabriel Nadeau-Dubois. « On sent vraiment une inquiétude profonde, précise-t-il. On nous parle du manque de ressources pour les élèves en difficulté, de l’état des écoles, des taux de décrochage, etc. »

Certaines propositions en matière d’éducation reviennent souvent d'une rencontre à l'autre. L’une d’elles est l’implantation d’un cours d’éducation à la citoyenneté dès l’école primaire, c’est-à-dire un cours sur la démocratie, l’esprit critique et le vivre-ensemble.

Les dix questions :

  • Démocratie : comment reprendre le pouvoir?
  • Économie : comment développer le Québec selon nos priorités?
  • Régions : comment dynamiser toutes nos communautés?
  • Indépendance : comment se remettre en marche?
  • Éducation : comment permettre à tout le monde de réaliser son plein potentiel?
  • Premiers peuples : comment construire la solidarité entre nous?
  • Diversité : comment vivre ensemble sans racisme ni discrimination?
  • Culture : comment favoriser une création artistique vivante et en assurer l’accès à tous?
  • Santé : comment prendre soin de tout le monde?
  • Climat : comment enclencher la transition?

Et puis, après?

Les deux dernières consultations publiques se tiendront le 30 novembre à Rimouski et le 8 décembre à Montréal. Encore quelques assemblées de cuisine auront lieu au cours des prochaines semaines.

Le collectif n’a toujours pas décidé de ce qui adviendra de leurs constats et des propositions recueillies. Cette vaste consultation va-t-elle vraiment aboutir à quelque chose? « Peut-être que ça va se terminer là, admet Gabriel Nadeau-Dubois. Je pense que ce sera déjà une belle contribution à la démocratie québécoise d’avoir stimulé le débat et émis des propositions. »

Une chose est exclue cela dit : la formation d’un parti politique.

Que pense le collectif de la consultation « Osez repenser le PQ »?

Le Parti québécois a récemment lancé ses propres assemblées de cuisine afin de rallier d’anciens ou de nouveaux sympathisants péquistes. Beaucoup ont eu une impression de déjà-vu, à commencer par Gabriel Nadeau-Dubois.

« J’avoue que j’ai souri, affirme-t-il. Si on inspire des groupes à reconnecter avec le monde et à se rapprocher des gens, tant mieux […] C’est juste une belle nouvelle que les partis politiques réalisent que les gens veulent être entendus […] Je ne veux pas avoir l’air de mauvaise foi. »

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