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Lisée croit pouvoir attirer des anglophones et des libéraux au PQ

Lisée croit pouvoir attirer des anglophones et des libéraux

Des militants libéraux déçus du gouvernement Couillard, francophones et anglophones, songent à voter pour le Parti québécois (PQ) lors du scrutin de 2018.

C'est du moins ce que soutient le chef du parti, Jean-François Lisée, qui se dit prêt à accueillir à bras ouverts tous ces électeurs réputés allergiques au parti souverainiste.

Son raisonnement est le suivant: le fait d'avoir renoncé explicitement à tenir un référendum dans un premier mandat permet au PQ d'entretenir désormais tous les espoirs.

Il affirme que "plusieurs" anglophones lui ont d'ailleurs indiqué dernièrement être disposés à flirter avec le PQ, rassurés de ne pas devoir vivre une nouvelle campagne référendaire. "On ouvre nos options", lui dit-on.

Auparavant, l'électorat anti-souverainiste se considérait captif du Parti libéral du Québec (PLQ), mais ce n'est plus le cas, est persuadé M. Lisée, qui a accordé une longue entrevue à La Presse canadienne, à l'occasion du 40e anniversaire de la première prise du pouvoir du PQ, le 15 novembre 1976, "la journée du retour du possible".

On voit que les temps ont bien changé, car une si audacieuse coalition incluant des anglophones aurait été impensable à l'époque où René Lévesque faisait adopter la loi 101 et promettait la tenue d'un référendum sur la souveraineté durant son mandat.

À partir du 15 novembre 1976, "l'estime de soi" de la nation québécoise a pu commencer à se manifester et à croître, dit M. Lisée. La mythique loi 101, adoptée en 1977, aura été à ses yeux un symbole "plus fort que la nationalisation de l'électricité", pour incarner ce processus d'affirmation des francophones.

Désormais, dit-il, "nous pouvons dicter la loi à la minorité anglophone, qui jusque-là avait été dominante" au Québec, sur tous les plans.

Pour les Québécois francophones, il n'est "plus question de survivre, il est question de devenir puissants, de prédominer".

À l'époque, la loi 101 avait été reçue par les anglophones comme un électrochoc, une véritable gifle. La perspective d'un référendum sur la souveraineté avait fini de couper les ponts entre souverainistes et anglophones.

Mais cette fois le contexte est bien différent, affirme le chef péquiste. L'hypothèque référendaire est levée et tous les fédéralistes mécontents du gouvernement libéral - anglophones, francophones et allophones - peuvent se sentir libres de voter pour le PQ, selon celui qui est bien conscient qu'il doit élargir sa base pour conquérir le pouvoir en 2018.

Selon lui, pas moins de "40 pour cent des électeurs libéraux" sont insatisfaits du gouvernement Couillard et seraient éventuellement disposés à aller voir ailleurs.

Indépendantiste de la première heure, déjà membre du PQ à 14 ans (alors que l'âge requis était 16 ans), M. Lisée s'est fait élire à la tête du parti en faisant le pari qu'il valait mieux reporter l'échéance d'un appel au peuple sur la question nationale. Il fait maintenant le pari que cette concession majeure lui ouvrira les portes du pouvoir.

"Mon pari, c'est d'additionner" les électeurs autour du PQ, dit-il, en ratissant très large, hors des cercles souverainistes, avec une bonne pensée pour la communauté anglophone, selon lui "maltraitée" par le gouvernement Couillard.

Le message qu'il dit recevoir des anglophones serait le suivant: "Les libéraux ne doivent pas nous prendre pour acquis".

"Il est difficile pour les libéraux de retenir captifs les non-francophones qui étaient captifs lorsque le référendum était la question électorale", commente M. Lisée, qui assure que ce qu'on considère comme un bloc solide d'appui des non-francophones au PLQ est en fait plus "friable" qu'on le croit.

En novembre 1976, Jean-François Lisée est âgé de 18 ans. Étudiant

à l'Université du Québec à Montréal, à ses heures journaliste à CKAC, la nuit et les week-ends, tout en militant pour la souveraineté, le futur chef du PQ est persuadé que le Québec deviendra un pays avant longtemps.

Il n'aurait jamais cru alors qu'en 2016 le Québec serait toujours une province canadienne.

Aspirant globe-trotter, il rêvait alors de devenir correspondant à l'étranger. Et il assure que si on lui avait dit en 1976 qu'il ferait partie un jour des successeurs de René Lévesque, il ne l'aurait pas cru.

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