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Québec expulse les résidents de l'île Sainte-Thérèse, à Varennes

Québec expulse les résidents de l'île Sainte-Thérèse, à Varennes
Radio-Canada

Plus d'une centaine de propriétaires de chalets de l'île Sainte-Thérèse ont reçu un avis d'expulsion. Le gouvernement du Québec considère qu'ils occupent illégalement les terres de l'État, ce que contestent la moitié des résidents de l'île.

Un reportage de René Saint-Louis

L'île fait partie du territoire de la Ville de Varennes, en Montérégie. Elle est cependant plus près de la pointe est de l'île de Montréal.

C'est ce qui explique que, dès la fin des années 1950, des résidents de Pointe-aux-Trembles ont commencé à s'y construire des chalets. Le phénomène s'est accentué dans les années 1970, si bien qu'on en compte aujourd'hui plus d'une centaine.

Techniquement, l'île de 5 km carrés appartient à la municipalité de Varennes, en Montérégie. Elle est cependant plus près de la pointe est de l'île de Montréal.

C'est le gouvernement du Québec qui est propriétaire de 90 % des terres de l'île. En début d'année, le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles a placardé sur 116 chalets des avis d'occupation illégale du domaine public. Les résidents avaient sept mois pour se manifester et régulariser leur situation.

Une fois le délai expiré, 22 chalets ont été détruits, dit le directeur général de la Ville de Varennes, Sébastien Roy.

«Le ministère a déjà procédé au démantèlement des bâtiments illégaux de ceux qui ne se sont pas manifestés. Pour ceux qui contestent l'avis d'expropriation, le dossier est judiciarisé et on attend la suite des choses.» — Sébastien Roy, directeur général de la Ville de Varennes

Ceux qui ont déposé une demande de régularisation ont tous été déboutés. Certains entendent maintenant se plier à l'avis d'éviction. Une cinquantaine de propriétaires ont par contre embauché un avocat et s'adressent aux tribunaux pour tenter de faire valoir leurs droits.

C'est le cas de Natasha Rousseau, qui a hérité du chalet construit par son grand-père en 1959. Elle soutient qu'il l'a construit avec la permission de la congrégation du Très-Saint-Rédempteur, qui était alors propriétaire de l'île.

«C'est beaucoup de stress. Présentement, le gouvernement me demande de détruire quelque chose que mon grand-père a construit. Regardez, j'en pleure. Tout l'été, ç'a été notre sujet de conversation. Est-ce que mes enfants, mes petits enfants vont pouvoir continuer à venir au chalet? Quand le gouvernement a exproprié les Rédempteurs en 1975, c'est à ce moment-là qu'il aurait peut-être dû faire quelque chose contre les bâtiments. Pourquoi agir 40 ans plus tard? Qu'est-ce qui a changé?» — Natasha Rousseau, résidente de l'île Sainte-Thérèse

Le porte-parole du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles du Québec, Nicolas Bégin, estime qu'en matière d'occupation des terres de l'État, il n'y a pas de notion de droit acquis.

«À partir du moment où vous êtes sur une terre du domaine de l'État sans droit, que ça fasse 10 ans, 5 ans, ou 6 mois, ça ne change rien à nos yeux. Vous êtes dans l'illégalité.» — Nicolas Bégin, porte-parole du Ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles

Les villes de Varennes, de Repentigny et de Montréal ont déjà eu des discussions sur l'avenir de l'île. Elles souhaitent en faire un site récréotouristique accessible au public et mettre en valeur ses richesses naturelles, historiques et archéologiques.

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