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Gaétan Barrette: les médecins de famille ne recrutent pas assez de nouveaux patients

Les médecins de famille ne recrutent pas assez de nouveaux patients, selon Barrette

Deux médecins de famille sur trois ne recrutent pas suffisamment de nouveaux patients, déplore le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qui exhorte la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) à intervenir auprès de ses membres pour corriger rapidement le tir.

Le ministre a présenté mardi une mise à jour de l'entente conclue l'an dernier avec la FMOQ, qui s'est engagée à ce que 85 pour cent des Québécois aient accès à un médecin de famille d'ici le 31 décembre 2017, à défaut de quoi le projet de loi 20 pourrait s'appliquer aux omnipraticiens. Certains pourraient ainsi voir leur rémunération être réduite de jusqu'à 30 pour cent.

En date du 23 septembre, soit à mi-parcours, le taux d'inscription s'élevait à 72,7 pour cent, soit en deçà de la cible de 74 pour cent, ce qui préoccupe M. Barrette.

"Nous sommes dans un moment critique, a-t-il dit en point de presse à l'Assemblée nationale. Il y a des Gaulois de la pratique médicale qui refusent de prendre le virage. S'il n'y a pas de virage, plus le temps va passer, plus il sera difficile de rattraper le retard, qui est tout à fait récupérable."

Selon lui, les omnipraticiens devraient inscrire d'un à deux nouveaux patients par jour. D'ici le 31 décembre 2017, il reste plus de 969 600 Québécois à inscrire afin d'atteindre les cibles.

M. Barrette a toutefois salué le travail du tiers des médecins de famille qui ont modifié leur pratique afin de se conformer au cadre en place, ajoutant que certains récalcitrants étaient également près des cibles fixées.

"Ils (les dirigeants de la FMOQ) ont l'autorité morale pour faire les efforts afin de persuader leurs membres de prendre la bonne décision, a dit M. Barrette. Je ne pense pas que l'on soit rendu là."

Un plus grand nombre d'omnipraticiens doivent se tourner vers le nouveau guichet unique d'accès à un médecin de famille mis en place par Québec, estime le ministre de la Santé, ajoutant qu'il comptait 492 000 personnes en attente.

De son côté, le président de la FMOQ, Louis Godin, dit ne "rien avoir appris de nouveau" dans la mise à jour présentée par le ministre Barrette. S'il a reconnu qu'il y a encore "du travail à faire" du côté des médecins de famille, il estime que Québec a également sa part de responsabilité.

"Que l'on s'assure que le guichet soit plus fonctionnel, a-t-il dit au cours d'un entretien téléphonique. Il allait très mal au début. Nous allons répéter à nos membres de l'utiliser, mais il faut régler les problèmes techniques."

M. Godin s'est également dit très confiant de voir les omnipraticiens atteindre les cibles fixées par l'entente avec Québec, soulignant que l'équivalent de 450 nouveaux médecins de famille devraient s'ajouter d'ici le 31 décembre 2018, ce qui devrait avoir un effet positif sur les nouvelles inscriptions.

S'il a concédé que certains membres de la FMOQ étaient moins ouverts à modifier leurs pratiques, M. Godin a écarté l'imposition de sanctions financières.

"Dans n'importe quel groupe, c'est sûr que certains sont plus difficiles à convaincre, a-t-il dit. Notre travail est de retourner les voir et de les convaincre de changer d'idée."

Le ministre Barrette avait toutefois de meilleures nouvelles en ce qui a trait au taux d'assiduité des médecins _ visant à confirmer l'accessibilité des omnipraticiens auprès de leurs patients _ qui s'est établi à 78,7 pour cent, tout près de la cible de 80 pour cent.

Ce dernier a affirmé que l'objectif devrait être atteint si la "tendance se maintient". Toutefois, plus un médecin compte de patients, plus son taux d'assiduité se retrouve sous pression.

De leur côté, le Parti québécois (PQ) ainsi que la Coalition avenir Québec (CAQ) ont qualifié de constat d'échec la mise à jour effectuée par M. Barrette.

Malgré les menaces du ministre de la Santé à l'endroit de la FMOQ avec le projet de loi 20, un grand nombre de Québécois continuent d'avoir de la difficulté à avoir accès à des soins de première ligne, a déploré la porte-parole péquiste en matière de santé, Diane Lamarre.

"Il ne s'agit que de mesures coercitives à l'endroit des médecins, a-t-elle dit. Il faut aussi déployer d'autres professionnels dans la première ligne, et ça, on ne l'entend jamais."

Pour sa part, le porte-parole de la CAQ en santé, François Paradis, estime qu'il faut tout simplement revoir le mode de rémunération à l'acte des médecins, ce qui, à son avis, permettrait un meilleur équilibre afin d'améliorer la prise en charge des patients.

Voir aussi:

Les coulisses de l'Assemblée nationale

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