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Quand vendre des livres ne suffit pas pour vivre de sa plume

Dur, dur d'être un écrivain... qui vit bien
A picture taken on November 14, 2014 shows bookshelves in the renovated National University Library (Bibliotheque Nationale Universitaire or BNU in French) in Strasbourg, eastern France. The renovation works started in October 2010. AFP PHOTO/FREDERICK FLORIN (Photo credit should read FREDERICK FLORIN/AFP/Getty Images)
FREDERICK FLORIN via Getty Images
A picture taken on November 14, 2014 shows bookshelves in the renovated National University Library (Bibliotheque Nationale Universitaire or BNU in French) in Strasbourg, eastern France. The renovation works started in October 2010. AFP PHOTO/FREDERICK FLORIN (Photo credit should read FREDERICK FLORIN/AFP/Getty Images)

C'est aujourd'hui qu'est célébrée la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur. Derrière cette grande fête du livre se cache toutefois une dure réalité : celle de tous les artisans du livre qui travaillent avec acharnement pour vivre de leur art.

En 2008, 65 % des écrivains québécois ont tiré moins de 5000 $ de leur travail de création littéraire, contre 22 % qui ont réussi à gagner de 5000 $ à 19 999 $, révèle l'Enquête auprès des écrivains (2010) de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) et de l'Observatoire de la culture et des communications du Québec (OCCQ). Avec de tels revenus, difficile de vivre simplement de son oeuvre.

Un succès en librairie, mais...

C'est le cas de Louise Portal, écrivaine, comédienne et chanteuse. Elle a écrit 16 livres, dont un best-seller qui s'est vendu à 25 000 exemplaires. Malgré cela, elle ne peut pas compter seulement sur ses talents d'écrivaine. « J'ai eu un assez bon chèque de droits d'auteurs, mais je suis très loin de pouvoir gagner ma vie avec ma plume. Et c'est pour ça qu'on doit parler de cette journée du livre et du droit d'auteur », plaide-t-elle.

Comme les auteurs reçoivent en redevances en moyenne 10 % du montant de chaque livre vendu, il faut connaître tout un succès en librairie pour s'enrichir avec son écriture.

Le phénomène Anne Robillard

Grâce à ses séries à succès dont Les Chevaliers d'Émeraude et A.N.G.E., l'écrivaine Anne Robillard fait partie de la poignée d'écrivains québécois qui vivent de leur plume. Son secret? « Il faut écrire beaucoup, ça, je peux vous le dire. Mon surnom dans le milieu, c'est la machine.J'aime écrire. C'est mon travail de 6 h le matin à 9 h le soir », confie-t-elle.

Avec 57 ouvrages à son actif, elle affirme avoir vendu près de 5 millions de livres en 13 ans. Elle ajoute que si elle réussit à se consacrer à plein temps à l'écriture, c'est parce qu'elle reçoit 40 % de redevances et non pas 10 %.

Mais publier à compte d'auteur, c'est aussi cumuler une autre charge de travail, et n'obtenir aucune subvention du gouvernement, « parce qu'on n'est pas éditeur ».

Le livre se porte bien, mais le modèle?

Toujours selon l'ISQ et l'OCCQ, il s'est vendu au Québec en 2015 pour plus de 608 millions de dollars de livres. Si les ventes et les lecteurs sont au rendez-vous, comment expliquer qu'autant d'auteurs ont de la difficulté à tirer leur épingle du jeu?

« Il y a plus d'auteurs qu'il y en avait, alors vous partagez la tarte avec plus de gens », explique le directeur-général de l'Association nationale des éditeurs de livres (ANEL), Richard Prieur.

Alors que le gouvernement fédéral doit revoir la loi sur le droit d'auteur en 2017, plusieurs artistes espèrent un jour voir leurs revenus de création augmenter. « Un plombier, juste pour se déplacer, demande 80 $. Si vous faites des statistiques, vous allez voir que les auteurs se déplacent pour pas mal moins que ça dans les salons du livre et dans les conférences », note Louise Portal.

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