Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Budget Leitao 2016 : Québec ne convainc pas en éducation

Budget Leitao 2016 : Québec ne convainc pas en éducation

QUÉBEC – Le budget Leitao obtient, de peu, la note de passage en éducation. Le réseau scolaire recevra la part du lion des investissements du gouvernement Couillard, mais l’opposition et les syndicats estiment qu’il s’agit uniquement d’un retour à la normale.

Le ministre des Finances, Carlos Leitao, a déposé jeudi un second budget équilibré consécutif. Les contribuables ne subiront pas de hausse d’impôts.

Budget Leitao 2016 : les faits saillants

Québec investira 1,2 milliard$ supplémentaire sur trois ans dans le réseau scolaire. De ce montant, 700 millions$ seront dédiés aux infrastructures, notamment pour rénover les nombreuses écoles délabrées de la province.

Pour l’année en cours, il s’agit d’un investissement de 164 millions$ dans les services aux élèves et de 200 millions$ dans les infrastructures. La croissance des dépenses en éducation est de 3%.

Fait à noter, l’enveloppe de 700 millions$ réservée aux infrastructures est composée de 400 millions$ déjà prévus au PQI, mais non affectés, et de 300 millions$ en argent neuf.

«L’éducation constitue le principale levier en développement social et économique. Le gouvernement fait donc de la réussite en éducation et en enseignement supérieur une priorité», a affirmé Carlos Leitao.

Pour sa part, l’opposition officielle juge ce réinvestissement insuffisant. «La normale de la croissance des budgets en éducation, avant l’arrivée du gouvernement Couillard, avant l’austérité telle qu’on la connaît, c’était 3,6% par année», note le critique péquistes en matière de Finances, Nicolas Marceau.

Tant la CSN que la CSQ estiment que le gouvernement aurait dû piger dans son versement au Fonds des générations (plus de 2 milliards$ cette année) pour injecter des sommes plus importantes dans le réseau scolaire.

«On met l’argent dans le fonds des générations pour s’assurer que dans 20 ans les jeunes ne paieront pas le prix de la dette, mais, en même temps, les services auxquels les jeunes n’ont pas accès aujourd’hui, ben souvent ça fait des décrocheurs dans 15 ans», lance le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Même la CAQ juge que Québec devrait suspendre les versements au Fonds des générations pour réinvestir en éducation et dans l’allègement du fardeau fiscal. «La situation est terrible actuellement en éducation et en économie», dit le chef François Legault.

Recul sur les CPE

Le gouvernement tente également d’atténuer le choc tarifaire causé par la modulation des frais de garde dans les CPE. Les parents bénéficieront d’une réduction de 50% de leur contribution additionnelle à partir du second enfant. La mesure est rétroactive pour l’année 2015.

Toutefois, il ne s’agit pas d’une diminution de moitié du tarif total, mais plutôt d’une réduction de la différence entre le tarif de base de 7,55$ et le montant modulé selon le revenu. Ainsi, une famille ayant un revenu de 100 000$ paiera 9,36$ au lieu de 11,41$.

«Puisque nous avons dégagé une marge de manœuvre, puisque nous avons été capables de bien faire en 2015-2016, ça nous a ouvert la porte à plusieurs nouvelles initiatives, dont l’accélération de la diminution de la taxe santé et de réduire de moitié le frais additionnel de service de garde pour le deuxième enfant», a expliqué Carlos Leitao.

De son côté, la présidente de la CSQ, Louise Chabot, y voit un aveu d’échec du gouvernement. «Il reconnaît une erreur avec cette mesure», dit-elle.

Louise Chabot rappelle que Desjardins a offert son service AccordD aux parents d’enfants qui fréquentent les CPE. «Nos parents devaient s‘endetter pour se faire soigner, on a mis fin à ça. Est-ce qu’il faudra s’endetter maintenant pour avoir des services éducatifs pour nos jeunes?», demande-t-elle.

Le critique péquiste, lui, a raillé la volonté du gouvernement Couillard d’appliquer la mesure de façon rétroactive. «La saison des impôts 2016, ça va être le plus grand bordel qu’on aura jamais vu», dit Nicolas Marceau.

Abolition de la taxe santé

Par ailleurs, la taxe santé sera abolie dès 2018, soit une année plutôt que prévue. La plupart des contribuables verront également une baisse de leur contribution dès cette année. Par exemple, un contribuable dont le revenu se chiffre à 41 265$ verra sa contribution passer de 100$ à 50$.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.