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Des «Beaux malaises» encore plus salés à TVA (PHOTOS)

Des «Beaux malaises» encore plus salés à TVA (PHOTOS)
Courtoisie Encore Télévision

C’est une suite logique. La première saison des Beaux malaises, diffusée en 2014, était joyeusement irrévérencieuse. Juste assez piquante pour illustrer le ton de la comédie, pour donner un indice de jusqu’où pouvaient aller, en termes de gags caustiques, Martin Matte et François Avard, les auteurs, dans leurs fantaisies auto-fictives.

La deuxième, l’an dernier, égratignait encore un peu plus. Et la troisième, que TVA relaiera à compter du mercredi, 13 janvier prochain, à 21h, pourrait heurter quelques sensibilités.

On y jase vibrateur devant les enfants. Patrick (Patrice Robitaille) s’y échappe dans la rue, nu comme un ver, fuyant le mari agressif – un motard - de la femme avec qui il vient d’avoir une aventure.

Parfois, ces nouveaux Beaux malaises se donnent des airs de C.A, comme lorsqu’on montre à la caméra comment les couples formés de Martin (Martin Matte) et Julie (Julie LeBreton), de Patrick et Véronique (Catherine Proulx-Lemay) et de Jean-François (Martin Perizzolo) et sa nouvelle amoureuse, Élyse (Louise Portal), vivent leur sexualité. Pas d’inquiétudes à y avoir, ici; ces scènes, justifiées, s’insèrent dans un contexte tout à fait élégant et n’ont rien de gratuit ou de grossier. Mais, n’empêche, de tels extraits, projetés à TVA à heure de grande écoute, surprennent.

Plus loin, ce nouveau chapitre emprunte aussi un peu aux Pêcheurs, notamment grâce à une apparition très sympathique de Louis-José Houde, et à un clin d’œil tout aussi comique à Michel Barrette. En fait, plusieurs personnalités effectueront des passages éclairs au fil des semaines: Sophie Cadieux, Serge Denoncourt, Sébastien Dhavernas, Stéphane Fallu, Maude Guérin, Dominic Paquet, Ghislain Tashereau, Guillaume Lemay-Thivierge, Réal Bossé, Caroline Dhavernas, Pierre Brassard…

«On la traverse, la ligne», a reconnu Francis Leclerc, réalisateur, en discussion avec les journalistes après le visionnement de presse des Beaux malaises III, mardi après-midi. Cette «ligne à ne pas franchir» selon les nomes «établies» du bon goût à la télévision québécoise, s’entend.

Or, avec Les beaux malaises, on dirait que tout passe. Ça peut avoir l’air choquant au premier abord, mais ça reste fin et délicat, et même sensible, à l’occasion. Les situations sont (presque) toujours drôles – à divers degrés! - et, cette année, on creuse encore plus loin dans la personnalité des personnages. Attendez de voir la tronche ébranlée d’un Martin convaincu que sa Julie le trompe. De quoi nous donner l’envie de le serrer dans nos bras et d’oublier sur-le-champ son alter ego des planches, à l’ego, justement, surdimensionné.

«Qui peut dire que les gens ne sont pas prêts?», s’est de son côté insurgé Martin Matte, qui ne prend visiblement pas le public pour des imbéciles. Aux dires de Francis Leclerc, c’est Matte qui insistait pour ouvrir davantage les vannes dans l’humour décoiffant au fil des ans. L’humoriste l’a souvent répété : il croit qu’on peut rire d’à peu près tout. Suffit de trouver la manière. La sexualité et l’infidélité ne sont que deux exemples des terrains de jeux où s’aventureront les protagonistes des Beaux malaises dans ce troisième volet.

«Beaux malaises» - Saison 3

Briser un mur

Ces dix nouveaux épisodes s’amorcent en lion, avec cette douce confrontation entre les préférences des hommes et des femmes sous la couette, qui trouve son point de départ dans un embarrassant moment en famille, en présence de Monique (Michèle Deslauriers), la mère de Martin. Le petit Léo (Charles William Ross) a mis la main sur le vibrateur de sa maman en fouinant dans la salle de lavage et l’utilise comme un jouet. Martin se questionnera avec Patrick et Jean-François sur les envies des femmes au lit, pendant que Julie et Véronique feront de même de leur côté. Choc de préjugés en vue! Martin recevra aussi quelques conseils d’ordre intime de la part de son psychologue (Alexis Martin).

C’est la semaine suivante qu’on assistera à la cavale dénudée de Patrick, qui repoussera apparemment les frontières du manque de savoir-vivre, cette saison. Alors que tous se demandent où il est passé depuis près de 24 heures, le «disparu» finira par contacter Martin pour lui avouer qu’il est caché dans le walk-in de sa conquête du moment, interprétée par une désopilante Laurence Leboeuf, qu’on n’a jamais vue aussi nunuche et vulgaire dans un rôle. Pas de hasard ici, Leboeuf était en train de tourner Marche à l’ombre avec Francis Leclerc lorsque ces Beaux malaises ont été enregistrés. Martin et Jean-François feront tout en leur pouvoir pour tirer Patrick de ce mauvais pas.

Enfin, plus tard, Martin et Julie recevront à souper un couple snob (Gilles Renaud et Monique Spaziani, excellents), une activité au profit de la galerie d’art que Julie dirige. Monsieur fera rager Julie, et on verra jusqu’où celle-ci est prête à aller pour le bien de son entreprise. Cet épisode, intitulé Don de soi, se termine sur une note bouleversante, qui expose bien cet amalgame de drôlerie et de drame que peut distiller Les beaux malaises.

Vous constaterez rapidement que Monique, la mère de Martin, est toujours aussi bavarde. La petite Florence (Émilie Bierre) gagne en aplomb et en répartie. Puis, Matte et son équipe ont choisi cette année de repousser le «quatrième mur» les séparant des téléspectateurs. C’est-à-dire que, dans leurs dialogues, Martin et son entourage font référence au fait qu’ils sont dans une série télévisée! Une audace rarement vue au Québec, et qui sera récurrente. Par exemple, Martin fera jouer un extrait de la première saison des Beaux malaises devant sa mère pour lui prouver qu’elle se répète sans cesse. «Si t’es pas content, écris-en une, série télé, et fais ce que tu veux», balancera Martin à Jean-François lorsque celui-ci rechignera. Le procédé est éminemment amusant. Aller toujours plus loin, c’est aussi ça, aux yeux de Martin Matte.

Vers la fin?

La direction de TVA a réitéré, mardi, sa profonde satisfaction envers Les beaux malaises, qui attire continuellement une moyenne frôlant les deux millions d’adeptes, et qui s’est mérité un total de 16 prix, Artis et Gémeaux, en 2015. «On n’a jamais été aussi fiers de présenter autant de malaises sur nos ondes», a déclaré en souriant Suzane Landry, directrice principale, chaînes et programmation, de Groupe TVA.

Évidemment, la chaîne aimerait bien aller de l’avant avec une quatrième saison des Beaux malaises, mais Martin Matte ne sait pas encore s’il quittera en pleine gloire ou s’il se risquera à étirer son projet d’un autre galon. Chose certaine, s’il n’y a pas de quatrième tour de piste, on filmera une finale spéciale qui viendra conclure agréablement les péripéties de Martin et des siens.

«Ceux qui disent que ça ne peut pas arrêter… ils ne l’écrivent pas!», a badiné Martin Matte, qui estime que l’écriture se résume à une heure de doute pour 15 minutes de plaisir, et qui préfère nettement jouer devant la caméra. L’homme songe aussi à lancer un nouveau one man show, un but pour lequel il ne se fixe toutefois aucun échéancier.

Pour Francis Leclerc, par contre, la décision est prise : Les beaux malaises, c’est terminé pour lui. «J’ai l’instinct de ne pas briser les affaires en poussant trop le bouchon», a expliqué celui qui entamera, le 7 mars prochain, le tournage de la suite de Marche à l’ombre, pour Super Écran, et qui vient d’obtenir le financement pour son long-métrage Pieds nus dans l’aube, ambitieuse production co-scénarisée par Fred Pellerin, d’après le roman du même titre de Félix Leclerc.

En terminant, un conseil: lorsqu’il sera question de «Martin Matte nu», dans l’un des épisodes des Beaux malaises, risquez-vous à taper l’expression dans Google. Peut-être aurez-vous une surprise…

Les beaux malaises, le mercredi, à 21h, à TVA, dès le 13 janvier. Trois épisodes sont déjà disponibles en exclusivité sur Club illico, au coût de 9,99$.

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