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Réfugiés syriens: Québec lance un appel aux employeurs

Réfugiés: Québec lance un appel aux employeurs

Le gouvernement du Québec et des associations patronales lancent un appel à la générosité et à la solidarité des gens d'affaires de la province afin qu'ils offrent un premier emploi à l'un ou l'autre des milliers de réfugiés syriens que le Québec prévoit accueillir d'ici un an. Québec ne créera cependant pas un nouveau programme pour l'occasion, il invite plutôt les entrepreneurs à recourir à un programme déjà existant d'Emploi Québec.

C'est le message qu'ont lancé mardi les ministres québécois du Travail et de l'Immigration, Sam Hamad et Kathleen Weil, qui étaient accompagnés pour l'occasion de dirigeants de la Fédération des chambres de commerce du Québec, de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, du Conseil du patronat du Québec et de Manufacturiers et exportateurs du Québec.

Le ministre Hamad a expliqué que Québec compte parvenir à ses fins grâce au Programme d'aide à l'intégration des immigrants et des minorités visibles en emploi (PRIIME), qui offre aux employeurs de financer une partie du salaire et de la formation des immigrants qu'ils embauchent. Ce programme, dit-il, peut couvrir des coûts de 15 000 $ à 16 000 $ par année.

« Intégrer tout le monde à l'emploi, c'est ça l'objectif final. »

— Sam Hamad, ministre du Travail

Sa collègue Kathleen Weil a fait valoir qu'il s'agissait d'une « occasion unique de mobiliser la société québécoise ». Elle a souligné qu'avec la maîtrise de la langue, l'arrivée sur le marché du travail est vraisemblablement le plus important facteur d'intégration pour les adultes qui arrivent au pays, comme peut l'être l'entrée à l'école pour leurs enfants.

« C'est sûr que certains [réfugiés] vont avoir l'aide sociale » au départ, a concédé la ministre Weil, mais les réfugiés qui trouvent un emploi « n'y retournent pas ». À ce sujet, elle a souligné que le taux de rétention des employés qui bénéficient du programme PRIIME s'élève à 87 %. La ministre de l'Immigration a aussi souligné le rôle important que doivent jouer les parrains des réfugiés dans leur recherche d'un travail.

Mme Weil a aussi souligné que la nouvelle politique d'immigration qu'elle prépare comprendra des mesures visant à faciliter la reconnaissance totale ou partielle des diplômes que les immigrants détiennent, et ce, avant qu'ils n'arrivent au pays.

Tir groupé des associations patronales

Le président-directeur général du Conseil du Patronat, Yves-Thomas Dorval, a parlé de la « responsabilité » des gens d'affaires face à la crise humanitaire qui frappe les Syriens. « On a une occasion extraordinaire d'offrir à des gens [...] une nouvelle vie, mais en même temps, comme employeur - faut pas être gêné de le dire - d'avoir accès à une main d'oeuvre. C'est gagnant-gagnant », a-t-il dit.

M. Dorval a par ailleurs vanté le programme PRIIME. Il a invité les employeurs du Québec à contacter Services Québec au 1 877 644-4545, afin de faire part de leurs besoins en ressources humaines. Il soutient aussi que le Conseil du patronat va « entreprendre des démarches avec chaque association d'employeurs pour que tout le monde contribue ».

La PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Françoise Bertrand, a aussi interpelé ses 60 000 entreprises membres. « Vous nous parlez constamment de rareté de main-d'oeuvre. Il y a une convergence à ce moment-ci, où il y a des gens qui ont besoin de cette première expérience de travail. Qu'on leur tende la main, non pas en terme de charité, mais d'opportunité. Les réfugiés syriens « ont souffert, mais ne demandent qu'à être heureux avec nous. »

La vice-présidente principale de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, Martine Hébert, a abondé dans le même sens. « Au moment où on se parle, il y a quand même 66 000 postes à pourvoir au Québec. Donc, oui, de la main-d'oeuvre on en a besoin, et la main-d'oeuvre immigrante est un excellent bassin pour les employeurs du Québec », a-t-elle dit, après s'être engagée à faire valoir le programme PRIIME auprès des petites et moyennes entreprises que sa fédération représente.

Plus tard aujourd'hui, le ministre de la Santé Gaétan Barrette et la ministre déléguée Lucie Charlebois doivent aussi faire une annonce en lien avec l'accueil des réfugiés syriens.

Une ligne téléphonique d'aide aux réfugiés

Le maire de Montréal, Denis Coderre, a annoncé ce matin la mise en service d'un numéro unique « qui permettra de soulager les organismes bénévoles présentement inondés d'appels, en aiguillant la générosité des citoyens aux bons endroits ». Info-aide réfugiés (514) 527-6951 servira également à toute personne souhaitant effectuer du bénévolat ou des dons, a expliqué le maire.

Les aéroports se préparent

De son côté, Aéroports de Montréal (ADM) a présenté sa structure d'accueil pour les réfugiés qui atterriront à l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau. Ces derniers seront traités avec « humanité et efficacité », a assuré son président-directeur général, James Cherry.

Toutes les formalités d'arrivée, de douane et d'immigration, ainsi que les services d'urgence, seront ainsi installées aux portes 17 et 19 de l'aéroquai, une section située en retrait de l'aérogare, et à laquelle les autres passagers de l'aéroport n'ont pas accès.

Aéroports de Montréal a profité de l'occasion pour annoncer qu'il prendra entièrement à sa charge tous les frais aéronautiques reliés aux vols.

L'aéroport Pearson de Toronto a également présenté sa structure d'accueil mardi.

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Plus tard aujourd'hui, le ministre de la Santé Gaétan Barette et la ministre déléguée Lucie Charlebois doivent aussi faire une annonce en lien avec l'accueil des réfugiés syriens.

Plus de détails à venir.

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