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10 conseils pour éviter les crises de vos enfants durant la période des fêtes

10 conseils pour éviter les crises de vos enfants durant la période des fêtes
Little dissapointed crying girl with her mother at christmas time
Moncherie via Getty Images
Little dissapointed crying girl with her mother at christmas time

À quelques semaines de la frénésie de Noël, nous avons demandé à Geneviève Doray, directrice de Naître et grandir, un magazine dédié aux parents, de partager des conseils et trucs qui nous aideront à passer un temps des fêtes harmonieux avec nos tout petits.

Sachant que cette période de l'année est un peu folle et agitée, comment peut-on éviter de transmettre cette folie à nos enfants et provoquer chez eux des crises de comportement?

Des explications scientifiques

«Scientifiquement, il est prouvé que le cerveau d'un enfant ne fonctionne pas comme celui d'un adulte, car celui-ci est toujours en formation, explique d'entrée de jeu Geneviève Doray. L'enfant possède des milliards de neurones qui ne sont pas encore toutes branchés entre eux et les lobes frontaux ne sont pas encore complètement développés. Ce sont ces parties du cerveau qui sont responsables du raisonnement, de la planification, de la compréhension des choses abstraites et, surtout, du contrôle des impulsions. Le système limbique - celui qui assure le contrôle les émotions - n'est pas, non plus au point chez l'enfant de deux ans. Comme les tout-petits ne savent pas encore s'exprimer avec des mots, ce sont souvent des pleurs qui les remplaceront. »

«Lorsque le langage va se développer, les colères vont diminuer en durée et en intensité, car l'enfant sera alors capable d'exprimer ce qui l'énerve, ajoute-t-elle. Entre temps, plusieurs comportements d'un enfant faisant des crises sont expliqués par des raisons toutes simples comme le fait d'avoir faim, d'être fatigué, d'être dépassé par ses sentiments, d'avoir besoin d'attention ou, particulièrement dans les endroits publics, d'être surstimulé par les objets, les couleurs, les mouvements et les sons, ce qui est beaucoup pour un petit cerveau en développement. Comme l'enfant ne peut pas courir ou jouer afin de s'occuper, la crise devient plus une manière d'évacuer les tensions accumulées qu'une véritable colère.»

Afin d'éviter ou du moins de prévenir ces moments de crise, Geneviève Doray et les experts de Naître et grandir proposent une dizaine de comportements à adopter et de conseils aux parents.

Éviter des demandes aux enfants qui sont au-delà de leurs capacités

Par exemple, de ne pas toucher aux choses fragiles à la maison ou lorsqu'on est en visite. «À deux ans, c'est une règle très difficile à respecter. L'impulsivité rend difficile pour l'enfant de s'empêcher de faire ce qui est interdit. Alors les plantes et les bibelots fragiles, aussi bien les enlever ou les déplacer, ce qui créera un stress de moins pour les parents comme pour l'enfant. Il est plus facile d'adapter l'environnement à l'enfant que de lui imposer des exigences qu'il ne sera pas capable de respecter.»

Rester ancrer dans la routine

Pendant la période des fêtes, la routine sera très chamboulée. «Tous ces changements vont être ressentis par l'enfant: se coucher plus tard, manger à des heures irrégulières… L'enfant, s'il est fatigué ou s'il a faim, va avoir tendance à devenir agité ou à piquer des colères. Un truc: essayer de maintenir la routine le plus possible en respectant par exemple ses siestes (quitte à le faire dormir dans l'auto) ou en apportant ses collations habituelles afin d'essayer de prévenir ce qui pourrait arriver.»

Adopter la bonne attitude et impliquer l'enfant

«Les enfants aiment être encouragés à participer aux activités des parents. À l'épicerie, on le laisse choisir les fruits, au magasin on lui demande son avis entre deux objets ou deux couleurs par exemple, ce qui lui évitera de se sentir complètement isolé assis dans le panier. On peut lui poser des questions et lui demander son avis lorsqu'on achète un cadeau pour quelqu'un, ce qui va l'aider à se mettre dans la peau d'une autre personne. On peut lui demander de nous aider à trouver tel ou tel article dans le magasin. Parler avec l'enfant en faisant des courses mobilise son attention et le fait se sentir important et utile.»

Donner l'exemple

«C'est notre boulot de parent de donner l'exemple à notre enfant. Si on fait la file à la caisse de l'épicerie ou du magasin en s'impatientant, on lui donne un «mauvais exemple». On peut plutôt lui dire «je n'aime pas ça attendre, mais on n'a pas le choix» tout en discutant de ce qu'on va faire quand on va arriver à la maison. Cela fait passer le temps de façon constructive tout en montrant à l'enfant qu'en tant que parent, on a aussi des émotions qu'on arrive à bien gérer.»

Décrire à l'enfant ce qui l'attend

«Avant de partir chez la famille ou les amis, on peut décrire à son enfant ce qui va se passer lorsqu'on sera sur place. Qui sera présent, ce qu'on va faire. Cela va lui donner une impression de contrôle sur ce qui s'en vient tout en l'aidant à avoir moins peur. Car l'enfant aime la routine et n'apprécie pas toujours la nouveauté. Avant d'aller à l'épicerie ou au magasin, on peut discuter avec lui du rôle qu'il aura à jouer; pousser le panier, choisir les céréales, tout en le prévenant de ce qui pourrait le fâcher une fois sur place («Par contre, non, je ne t'achèterai pas de bonbons».

Apporter des objets qu'il aime

«Il faut penser à emmener des objets et jouets que l'enfant aime pour l'occuper lors d'une sortie. Une collation, un jouet ou une poupée peuvent le rassurer. Amener un toutou ou une doudou lors d'une visite à l'extérieur pourra aider l'enfant à se calmer quand ses repères ne sont plus là, par exemple quand il se retrouve, tout petit, dans une foule de grandes personnes souvent inconnues.»

Se mettre à la place de l'enfant

«Combien de crises surviennent au moment où on lance à son enfant «Ok, on s'en va!» Il faut comprendre l'enfant qui a du plaisir et est en train de s'amuser et qui se fait soudainement dire qu'il doit tout cesser pour s'en aller. Une bonne façon de prévenir – même si on ne parle pas ici de recette magique – est de mentionner à l'enfant qu'on partira, par exemple, dans trois chansons. Cela est plus facile à comprendre pour lui que de lui dire qu'on partira dans 5 minutes, car il n'a aucune notion de ce qu'est une minute. On peut aussi lui présenter un choix qui lui donnera une impression de contrôle. Ce n'est pas une question de négocier, mais plutôt d'essayer de travailler avec l'enfant pour arriver à un but. C'est bien moins long de lui demander s'il veut mettre son manteau ou ses bottes en premier que de vivre une crise au moment de l'habiller.»

Donner de l'attention et discuter avec l'enfant

«Un jeune enfant n'a pas encore un grand vocabulaire, ainsi son verbe «vouloir» est utilisé à toutes les sauces. Il peut vouloir dire «penser», «voir» ou encore «aimer». Comme il n'a pas encore de notion du temps, l'enfant qui dit «je veux des bonbons» peut aussi bien vouloir dire «je pense à des bonbons», «j'aime les bonbons», «j'ai mangé des bonbons hier chez grand-maman» ou «je veux des bonbons». On peut alors simplement dire «ha oui, c'est vrai, tu as mangé des bonbons hier chez grand-maman» ou «oui, ils sont beaux ces bonbons». On le fait jaser à propos du bonbon plutôt que de lui répondre tout de suite «non, tu n'auras pas de bonbons», ce qui amènerait l'enfant à ne pas se sentir écouté et éventuellement, déclencher une crise.»

Lui expliquer les règles avant de quitter la maison

« Cela va contribuer à monter à l'enfant qu'on a confiance en lui. On peut lui dire “à l'épicerie, tu vas peut-être avoir envie de faire ceci ou cela, mais je le sais que tu es capable de rester tranquille près de moi”. Le tout en ayant des attentes raisonnables, bien sûr. »

Faire des jeux de rôles avec son enfant

«À la maison, on peut jouer et s'exercer avec son enfant à bien agir dans telle ou telle situation afin de prévenir de possibles moments de crise. Jouer par exemple à «la prochaine fois que maman te dira que c'est l'heure de partir, qu'est-ce que tu vas faire?» La lecture est aussi un merveilleux moyen de discuter et de découvrir les émotions avec les enfants. Les personnages ayant différents sentiments, on peut alors demander à son enfant « Qu'est-ce qu'on peut faire pour consoler l'ourson? ». Car le but ultime, c'est que l'enfant, plus tard, soit capable de dire avec des mots comment il se sent au lieu de l'exprimer par des crises. On peut aussi l'encourager à parler de ce qu'il ressent lorsqu'il montre des signes d'impatience. En mettant trouvant les mots à sa place, cela va l'aider à ne pas se laisser submerger par ses émotions. »

Lorsque survient tout de même la crise…

«La première chose est de se retirer dès que possible dans un endroit tranquille de façon à ne pas se sentir regarder ou juger par les témoins extérieurs. Se rendre dans l'auto, dans la salle de bain ou dans un coin isolé donne la chance de parler calmement avec l'enfant. Le mettre à l'écart va vraiment aider, dans ce sens où cela va éviter toute forme de renforcement par l'attention créée par les regards et l'attention portée, par exemple, par les autres membres de la famille qui sont présents.»

«Puis, si l'enfant est coopératif, on se penche, on se met à son niveau et on lui donne une chance de se reprendre. On lui dit: «tu choisis: soit tu t'assoies dans le panier d'épicerie, soit tu marches près de moi, mais si tu ne te calmes pas, on s'en va.» Lorsqu'il est plus calme ou de retour à la maison, on lui dit par exemple «parce que tu as fait une crise, on n'a pas pu terminer notre repas au restaurant»; cela va l'aider à se souvenir des conséquences et à prévenir une future autre crise. À la prochaine sortie, on peut dire «tu te souviens, la dernière fois, ça ne s'était pas bien passé et on était partis. Cette fois-ci, je te fais confiance.» On pourrait être tenté, sur place, de lui dire «la prochaine fois, tu ne pourras pas venir», mais il faut se rappeler que pour l'enfant, la notion du temps est quelque chose de difficile à comprendre.»

«Lors d'une grosse crise, vaut mieux attendre que la tempête passe. Si on tente de raisonner l'enfant, on va nourrir la crise et si on hausse le ton, l'enfant va se mettre à crier, sans compter qu'on risque aussi de lui faire peur. L'idéal est de rester à proximité, de garder son calme et d'attendre que l'enfant soit moins énervé. Ensuite, on le sert contre nous et on le fait parler de ce qui l'a mis en colère. Évidemment par contre, il ne faut pas céder, car il comprendrait alors que la colère est un moyen d'obtenir ce qu'il veut.»

«Il ne faut pas s'inquiéter de ce que les gens pensent de nous. Pour chaque personne qui peut être critique à notre égard, il y en a une autre qui est compréhensive et qui compatit. C'est un peu l'idée derrière nos publicités à la télévision; d'aider les gens – même ceux qui ne sont pas parents – à comprendre que ces crises sont normales. La société dans son ensemble ne doit pas avoir d'attentes trop élevées envers les enfants.»

Belle initiative de la fondation Lucie et André Chagnon, Naître et grandir est un site Internet et un magazine dédié aux parents et distribué gratuitement chaque mois à travers le Québec. Si la page Facebook du site Internet compte aujourd'hui plus de 180 000 admirateurs, c'est que les articles, vidéos, conseils et explications de ses journalistes et experts rejoignent les préoccupations des parents québécois.

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