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Québec tarde à dédommager les vignerons qui vendent à la SAQ

Situation critique pour des vignerons québécois
Radio-Canada

Les vins québécois connaissent un grand succès à la Socité des alcools du Québec (SAQ). Un succès rendu possible grâce à un programme d'aide à la commercialisation du ministère de l'Agriculture qui permet aux vignerons de faire un profit en vendant via la société d'État. Or l'argent du MAPAQ n'arrive pas depuis des mois et pour plusieurs vignerons, la situation est critique.

Un texte de Michel Marsolais

À son vignoble, Daniel Lalande attend les vendanges tardives, mais il attend surtout un chèque du gouvernement québécois.

« On a dû renégocier des marges de crédit et des consolidations de dettes parce que justement on est comme pris en otage sur une entente qui avait été prise. C'est plus de 200 000 $ », explique Daniel Lalande, du Vignoble Rivière du Chêne.

Si les vignerons québécois sont présents à la SAQ, c'est grâce à un programme d'aide à la commercialisation du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ). Le programme - qui favorise les vins Certifiés Québec - a été annoncé à la fin de 2013 et était prévu jusqu'en 2017.

Avant ce programme, les vignerons québécois vendaient pratiquement à perte à la SAQ. Depuis son implantation les ventes de vins québécois ont explosé.

Mais la société d'État est inflexible sur sa politique de marges de profit et elle ne paie environ que le prix coûtant d'un vin québécois, soit moins de 6 $ sur une bouteille de 15 $. Le programme du MAPAQ ajoute environ 4 $ pour les vignerons. Or, c'est cet argent qui n'arrive pas.

« On est rendu à plus de 6000 caisses de vin qu'on vend, qu'on distribue à la SAQ. Puis il nous manque du vin. On a agrandi nos terres, on a des terres en location qui sont en production. Puis là aujourd'hui, on attend nos sommes d'argent qui ont été engagées. »

Situation critique

Pour le président de l'Association des vignerons du Québec, la situation est critique.

« Le succès est tel en SAQ que beaucoup de vignerons québécois ont tout misé. Et en misant tout à la SAQ et pas d'argent, ils sont sur le bord de la faillite. »

— Yvan Quirion, président de l'Association des vignerons du Québec

Dans tous les pays du monde, l'industrie viticole est en partie subventionnée parce qu'elle crée beaucoup d'emploi. Par exemple, le vignoble de la Rivière du Chêne fait travailler 45 personnes sans compter l'agrotourisme dans la région.

Au gouvernement, personne ne peut nous expliquer le retard de paiement. Le MAPAQ et le ministère des Finances semblent se renvoyer la balle.

« Le ministre de l'Agriculture depuis qu'il est en poste, on l'appelle, on lui envoie des lettres, on ne lui a jamais parlé, on ne l'a jamais rencontré. Donc, on n'a pas de nouvelles. On ne sait rien. Tout ce qu'on sait c'est qu'on n'a pas l'argent! »

— Yvan Quirion

« Le ministère des Finances tout comme la SAQ sont derrière nous et là où ça se joue, paraît-il, c'est au bureau du ministère de l'Agriculture », pense Daniel Lalande.

Durée du programme

Alors qu'on prépare un projet de Loi sur la vente d'alcool qui touchera l'industrie du vin, plusieurs vignerons du Québec craignent que le gouvernement n'abandonne le programme d'aide qui leur a permis d'entrer à la SAQ.

Selon l'Association des vignerons, un cadre permanent pour la commercialisation des vins à la SAQ est essentiel au développement de l'industrie qui compte près de 125 entreprises.

Le projet de Loi 395 qui doit être déposé cet automne pourrait ouvrir les tablettes des épiceries aux vins du Québec. Mais beaucoup de vignerons pensent que le fait de quitter la SAQ pour l'épicerie serait un recul.

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