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Éducation: l'art de couper en temps de compressions

L'art de couper en temps de compressions
Frustrated mixed race student working in classroom
JGI/Jamie Grill via Getty Images
Frustrated mixed race student working in classroom

La présidente de la Commission scolaire des Patriotes, Hélène Roberge, est fort satisfaite des conclusions d'un rapport sur des compressions faites dans les services aux élèves.

« Ce rapport reconnaît que notre façon de travailler a été rigoureuse, encadrée, organisée comme elle l'est toujours. Avoir un rapport comme ça, c'est extraordinaire », dit-elle.

Commandé il y a un an par l'ex-ministre de l'Éducation Yves Bolduc, le rapport conclut que la Commission avait été contrainte de réduire l'aide aux devoirs compte tenu des coupes exigées par Québec.

Le rapport indique que la Commission scolaire « avait le souci de préserver le plus possible les services aux élèves. Toutefois, au moment où le ministère lui a demandé un plan de redressement, ces services devaient nécessairement être affectés. »

Les conclusions du rapport sont suivies d'une mise en garde stipulant que la décision de la Commission scolaire des Patriotes est spécifique à sa clientèle et « ne doit pas s'appliquer aux autres commissions scolaires ayant pris une pareille décision en 2014-2015 ».

« Le rapport vient démontrer qu'avec nos frais administratifs qui sont les plus bas au Québec, on est rendu à un moment où on n'a plus de marge de manoeuvre », souligne cependant Mme Roberge.

La présidente précise par ailleurs que le rapport concerne l'année 2014-2015 et que le service de l'aide au devoir est maintenant remplacé par l'aide individualisée. « Cette année, ce sont de nouvelles règles budgétaires, donc on a dû réduire des services, et cela est à tous les niveaux, mais il y a une particularité, c'est que chaque école va faire ses propres choix. »

Blais salue le choix de la Commission scolaire

Le ministre de l'Éducation François Blais refuse pour sa part de dire si la Commission scolaire avait bel et bien réduit ses services aux élèves. Selon lui, il y a « différentes façons d'interpréter » le rapport. À son avis, la Commission scolaire des Patriotes a plutôt « déployé les services d'une autre façon ».

« Ce qui compte pour moi, c'est vraiment que les services aident à la réussite », a-t-il dit, en affirmant que la décision de la Commission de miser plutôt sur la récupération était bien fondée.

« La récupération sur une discipline particulière - un enfant qui est encadré notamment parce qu'il a de la difficulté en algèbre et en mathématiques - c'est préférable à d'autres formes de soutien qui sont plus passives, comme l'aide aux devoirs. »

— François Blais, ministre de l'Éducation du Québec

« C'est un excellent choix, c'est bien expliqué. C'est ce genre de substitution intelligente qu'il est important de faire », a-t-il ajouté. « Le rapport dit explicitement qu'elle a fait le bon choix du point de vue du succès de l'élève, que c'était vraiment le bon choix à faire. C'est ça qui compte. »

Le ministre Blais a fait valoir que seuls 8 % des élèves profitaient de l'aide aux devoirs, ce qui était « très très peu ». Il a cependant convenu qu'il s'agissait d'une commission présentant un bon taux de réussite scolaire, et que l'aide au devoir pourrait être souhaitable ailleurs.

« C'est pour ça qu'il faut laisser une marge de manoeuvre aux écoles de décider ce qui convient le mieux », a-t-il déclaré. « Dans un autre milieu, peut-être qu'un encadrement d'aide aux devoirs serait préférable. »

« S'ils préfèrent l'aide aux devoirs plutôt que la récupération, c'est leur choix de le faire. Cependant, il faut qu'ils nous démontrent pourquoi ils font ces choix-là », a-t-il conclu. « Les besoins peuvent être différents d'une école à l'autre. »

Des arguments pour les écoles et les parents

Pour les opposants, le rapport fournit les arguments dont le mouvement « Je protège mon école publique » compte bien se servir.

« C'est certain qu'on va dire au ministre : "Qu'allez-vous faire avec ce rapport? Qu'allez-vous faire aussi avec ces compressions que l'on ne peut plus nier." C'est un exemple, mais il y en a plein d'autres, des témoignages de parents qui le voient de visu », clame la porte-parole du mouvement, Pascale Grignon.

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