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Le Bloc québécois va probablement disparaître de la carte électorale (ANALYSE)

Le Bloc va probablement disparaître de la carte électorale (ANALYSE)

Il est temps de l’admettre : le Bloc va très probablement disparaître le 19 octobre prochain. Les plus récentes projections montrent en effet une situation où cette formation ne devrait remporter aucun siège. Avec moins de 15 % des intentions de vote, le Bloc n’est pas dans une situation enviable. Et la tendance des dernières semaines n’aide en rien.

Si le retour de Gilles Duceppe avait un peu aidé, l’effet a été de bien courte durée.

Le parti souverainiste n’a actuellement des chances que dans 15 circonscriptions. Cependant, dans 11 de celles-ci, les chances sont de 1 % ou moins (Gilles Duceppe fait partie de ces candidats). Une victoire est ainsi possible, mais cela prendra une forte sous-estimation dans les sondages, ou un fort effet du candidat local.

Les comtés susceptibles d'être gagnés

Les meilleures chances sont dans Bécancour—Nicolet—Saurel où la possible défaite de Louis Plamondon serait tout un symbole. Il a en effet siégé sous la bannière du Bloc depuis la toute première élection de ce parti en 1993. En 2011, il avait de peu survécu à la vague orange. Actuellement, il n’a que 26 % de chances de gagner.

Il y a également le comté de Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine où la nouvelle carte électorale avantage un peu le Bloc. Les chances restent faibles à seulement 25 %.

Dans Avignon—La Métis-Matane—Matapédia, le candidat bloquiste Kédina Fleury-Samson a ses chances, mais il faudra voir l’influence de Jean-François Fortin, député sortant qui a fondé son propre parti, Forces et Démocratie, après avoir quitté le Bloc. Il n’y a virtuellement aucune chance qu’il gagne son comté, mais il pourrait prendre assez de votes au Bloc pour laisser passer le libéral Rémi Massé ou le néo-démocrate Joël Charest.

Finalement, dans Richmond—Arthabaska, nous avons une des rares courses à quatre au Québec. En effet, les 4 principaux partis ont tous une chance de remporter ce siège, même si les libéraux sont derrière.

Cela fait donc quatre comtés où le Bloc a de vraies chances. Et dans chacune de ces circonscriptions, les probabilités ne sont pas en faveur des candidats bloquistes.

Quelques scénarios...

La question se pose : qu’adviendra-t-il du Bloc si ce parti ne fait élire aucun député? Regardons quelques scénarios.

1) Le Bloc reste un parti politique et présentera des candidats la prochaine fois. Cette option reste probable. Il faudrait cependant s’attendre à un parti bien moins important qu’actuellement. On parle ici d’un budget réduit, de ne présenter des candidats que dans quelques circonscriptions, etc. Une invitation au prochain débat des chefs serait aussi étonnante.

Je dis que cette option est probable, car un parti qui date de 1993 et qui a parfois dominé le Québec ne disparaît pas si facilement. Et l’option qu’il défend- la souveraineté du Québec - reste un enjeu pour une bonne partie de Québécois.

2) Le Bloc disparaît, un nouveau parti souverainiste est créé. Tel que mentionné ci-dessus, la souveraineté n’est pas morte au Québec. L’électorat québécois ne semble pas particulièrement souhaiter discuter de cela actuellement (telle que l’a bien démontrée la défaite de Pauline Marois l’année passée), il reste un nombre non négligeable d’électeurs qui veulent faire du Québec un pays et qui ne seraient pas contre un référendum rapidement. Au niveau provincial, Québec Solidaire a connu du succès tout en étant souverainiste. Il se peut ainsi que ce ne soit pas tant le message qui pose problème, mais le messager ou la manière de délivrer le message.

3) Le Bloc disparaît, personne ne le remplace. Dans ce cas-là, le NPD devrait se frotter les mains. La hausse de popularité du parti de Thomas Mulcair au Québec durant cette campagne a déjà beaucoup à faire avec la baisse du Bloc. L’analyse des deuxièmes choix des électeurs du Bloc montre que plus de 40% d’entre eux choisiraient le NPD, alors que plus de 30% resteraient chez eux. Ainsi, le NPD passerait fort probablement la barre des 50% au Québec et pourrait espérer remporter plus de 70 sièges.

Il reste assez de temps à Gilles Duceppe et au Bloc pour inverser la tendance, mais ce parti combat actuellement pour sa survie et non pas pour redevenir le premier parti du Québec comme c’était le cas il y a encore cinq ans de cela.

Bryan Breguet a un baccalauréat ès sciences en économie de la politique et une maîtrise ès sciences en économie de l’Université de Montréal. Il a fondé en 2010 TooCloseToCall.ca où il fournit des analyses et projections électorales. Il a collaboré avec le National Post, Le Journal de Montréal et l’Actualité.

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