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Exploitation d'eau en vrac : avant la prochaine vague orange, les libéraux surfent sur les déclarations passées de Thomas Mulcair

Exploitation d'eau en vrac : les libéraux demandent à Mulcair de clarifier sa position

Des candidats québécois du Parti libéral du Canada, dont Stéphane Dion et Mélanie Joly, signent une lettre ouverte dans laquelle ils demandent à Thomas Mulcair de clarifier sa position sur l’exportation d’eau en vrac.

Cette requête survient après la publication d’un article dans le magazine Maclean’s, qui dresse une liste des présumés doubles discours du chef du NPD.

L’article du journaliste Martin Patriquin note qu’en 2004, alors qu’il était ministre de l’Environnement au provincial, Mulcair aurait contredit la position du gouvernement Charest et ouvert la porte à l’exportation de l’eau à titre d’outil de développement régional.

Les libéraux ont déterré ces vieux souvenirs dans les archives de l’Assemblée nationale. On y voit Mulcair plaider que l’eau est une ressource naturelle renouvelable.

« [S]i j'ai des coins où je ne peux pas avoir l'usine d'embouteillage, pour toutes sortes de raisons, mais je peux exporter, puis je suis capable d'assurer la pérennité de la ressource, puis ça pourrait donner quelque chose à la région, pourquoi je ne le ferais pas? C'est comme si on disait: "Ah! Tous nos arbres au Québec doivent rester là, il ne faut jamais les couper." »

Il continue en se demandant pourquoi il y a une « approche quasi religieuse » à propos de l’eau potable au Québec.

« C'est une ressource naturelle renouvelable, contrairement à une mine. Dès qu'on a sorti le minerai, c'est fini. Mais là c'est de l'eau. Si on le gère correctement, si on s'en occupe comme il faut, pourquoi on ne peut même pas en parler? » s’est demandé Mulcair, 11 ans en arrière.

L’eau est une ressource « fragile »

La lettre a été publiée au Québec et en Colombie-Britannique – deux champs de bataille importants pendant l’élection fédérale.

Les candidats signataires ont rappelé que le gouvernement libéral de Jean Chrétien a fait adopter en 1999 la première loi fédérale qui interdisait l’exportation d’eau des lacs et cours d’eau sous compétence fédérale.

« L’eau ne peut être traitée comme n’importe quelle autre ressource naturelle, ni ne peut-on la considérer comme une simple marchandise, écrivent-ils. Bien que le Canada possède d’importantes réserves d’eau douce, l’épisode de sécheresse historique et la pénurie d’eau qui ont frappé l’Ouest canadien ces derniers mois nous rappellent que cette ressource est fragile et qu’elle doit être préservée pour nous et les générations à venir. »

La lettre se termine avec une série de questions pour Thomas Mulcair, à propos notamment d’une section des politiques du NPD en 2013 qui aurait été retirée du site web. L’extrait montre que les néodémocrates voulaient que le gouvernement fédéral exerce sa juridiction pour interdire l’exportation de l’eau en vrac, « incluant dans toute entente commerciale et d’investissement présente et future ».

« Entendez-vous respecter cette promesse ou comptez-vous plutôt abolir la Loi sur la protection des eaux transfrontalières et autoriser l’exportation en vrac de l’eau des lacs et cours d’eau sous compétence fédérale? » demande le Parti libéral du Canada.

Une tactique qui a failli dans le passé

Paul Dewar avait aussi demandé à Thomas Mulcair de clarifier sa position sur le sujet pendant la course à la direction du NPD en 2012.

Mulcair avait alors dit qu’il s’était toujours battu pour la protection des ressources d’eau douce et qu’il s’opposait à son exportation.

« C’était une attaque qui a été utilisée contre moi en 2007 par les libéraux et ça n’a pas fonctionné, c’est une attaque qui a été utilisée contre moi en 2008 par les libéraux et ça n’a pas fonctionné. Et tu sais pourquoi ça n’a pas fonctionné? Parce que ce n’était pas vrai », a dit Mulcair.

Avec les informations de Ryan Maloney et d'Althia Raj.

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