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Des vélos bénis à Montréal

Des vélos bénis à Montréal
Radio-Canada

À la veille du Tour de l'île de Montréal, une centaine de cyclistes ont participé à une cérémonie toute particulière : une bénédiction en plein air de leur vélo pour les protéger symboliquement sur la route. À New York, cette tradition existe depuis 17 ans. L'artiste Patsy Van Roost a importé le concept à Montréal.

Un texte de Marie-Ève Maheu

Le rituel a eu lieu sur le parvis de l'église Saint-Jean-Baptiste, en face de la piste cyclable de la rue Rachel. Celle qu'on surnomme la Fée du Mile-End mijotait cette idée depuis plusieurs mois. Patsy Van Roost a été ébranlée par la mort de deux femmes près de chez elle, l'an dernier, dont celle de Mathilde Blais, écrasée par un camion sous le viaduc de la rue Saint-Denis.

« Je me suis dit là ça va faire, j'organise une bénédiction! » explique-t-elle, inspirée par d'autres initiatives similaires dans le monde. Son objectif? « Que les gens fassent plus attention aux uns et aux autres sur la route, et réunir la communauté le temps d'une activité. »

Le curé Alain Mongeau a embarqué dans son projet. Il a aspergé la foule d'eau bénite.

Pour la centaine de participants, la bénédiction était surtout symbolique.

« J'ai eu un accident de vélo il y a deux ans et je trouvais ça important d'être en groupe et de se souhaiter une bonne saison et un bon été en sécurité », affirme Catherine.

Elle n'est pas la seule à avoir vécu de mauvaises expériences sur deux roues. Jonathan a eu une grande frousse lorsqu'il a chuté à vélo et que son casque s'est fendu en deux.

Récemment, il a vu sa copine faire un vol plané devant lui après qu'elle « eut reçu une porte dans l'épaule ». « Ce serait bien de faire prendre conscience aux gens qu'il faut faire attention, pas juste les cyclistes, mais aussi les automobilistes et partager la route tout le monde ensemble. »

Gabrielle Anctil a installé un « vélo fantôme » et organisé une cérémonie à la mémoire de Mathilde Blais, l'an dernier. Elle ne voulait pas rater l'activité de la Fée du Mile-End.

« Je suis une cycliste, ça veut dire que tous les jours je suis dans une situation qui met ma vie en danger... une voiture me dépasse, une autre tourne sans clignotant. De réfléchir aux accidents avant qu'ils arrivent d'une manière aussi ludique, c'est super charmant », dit-elle.

Moins de victimes

Selon le plus récent bilan, le nombre de morts et de blessés graves à vélo diminue au Québec, même si le nombre de cyclistes augmente.

« L'accident tragique de Mathilde Blais en 2014 a vraiment éveillé les consciences à la fois chez les cyclistes et les automobilistes », croit la présidente et directrice générale de Vélo Québec, Suzanne Lareau. « On a surmédiatisé les accidents de vélos et peut-être finalement que ça a porté ses fruits. »

Plus de vélos, moins d'accidents : la Fée du Mile-End souhaite que ça continue.

Vélo fantôme en mémoire de Mathilde Blais