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«Minuit debout» de Stéphanie Bédard: tout vient à point à qui sait attendre (VIDÉO/ENTREVUE)

«Minuit debout» de Stéphanie Bédard: tout vient à point à qui sait attendre

Il a été long, le chemin qui a finalement mené à la sortie de l’album Minuit debout, que Stéphanie Bédard lançait officiellement lundi, au Théâtre Le National, à Montréal. Depuis son passage à Star Académie, en 2005, la filiforme brunette avait en tête d’enregistrer une galette à son image. Après 10 ans de téléréalités, de concours, de comédies musicales et d’émissions de variétés, Stéphanie Bédard peut désormais clamer, comme Denis Villeneuve il y a quelques semaines, que tout vient à point à qui sait attendre.

Sirotant un thé Oolong, attablée dans un petit café de la rue Sainte-Catherine, à quelques mètres de la salle où elle allait, 90 minutes plus tard, accueillir proches et amis et interpréter quelques morceaux de Minuit debout, Stéphanie l’a avoué bien humblement : «On dirait que je ne m’habitude pas!»

Puis, brandissant l’objet tant rêvé et désiré, le boîtier de plastique à la pochette noire et blanche, où elle pose dans un justaucorps et de longues bottes sexy, elle a expliqué : «On devait faire un album avec Musicor, tout de suite après Star Académie. On m’avait demandé de songer à des styles, à des collaborateurs, de me «faire une tête». Sauf qu’il y a eu un changement de plans, pour des raisons que je ne connais pas. Et on dirait que je n’arrivais pas à savoir ce que j’avais envie de dire, dans quelle direction je voulais aller. Je pense que ce n’est pas pour rien que ça ne s’est pas fait à ce moment-là.»

«Je me suis souvent dit que c’allait être à 30 ans que j’allais avoir quelque chose à dire. Je pense que j’ai plus d’expérience maintenant que j’en avais au début de la vingtaine. J’ai plus de choses à dire aujourd’hui. Je pense qu’à ce moment-là, sans le savoir, je n’étais pas encore prête», a continué la chanteuse de 32 ans.

Remise en question

En attendant de concrétiser son grand projet, Stéphanie Bédard a donc été voir ailleurs si elle y était. Elle a enchaîné les spectacles corporatifs pendant quelques années et fait partie du collectif Joe Dassin - La grande fête musicale.

Au tournant de 2010, elle a été saisie d’une remise en question qui l’a forcée à faire le point.

«C’était très honorable, je gagnais ma vie, mais j’avais envie d’aller plus loin. Mon rêve d’avoir un album était encore présent. Je me suis demandé si je voulais encore faire ce métier, mais surtout, comment je voulais le faire.»

Comme si elle n’avait besoin que de ce temps d’arrêt pour que sa carrière ne prenne réellement son envol, l’opportunité de se joindre à l’équipe régulière de Belle et Bum s’est pointée et l’a «sortie de ce cafouillis», comme elle dit. Elle a été du rendez-vous hebdomadaire festif de Télé-Québec de 2011 à 2013 et à l’automne 2014.

En 2012, son nom a été sur plusieurs lèvres lorsqu’elle a été la première Québécoise à se faufiler parmi les candidats de The Voice – La plus belle voix, en France. C’était avant que la mouture québécoise du concept, La voix, n’embrase les ondes de TVA, à l’hiver 2013. Stéphanie Bédard avait alors fait bonne figure en étant repêchée par le coach Garou et en franchissant l’étape des battles (ici appelés «duels»). Son périple s’est conclu lors du premier direct.

«Je ne courais pas nécessairement après ça, a précisé Stéphanie. J’avais fait Star Académie, je connaissais ce genre de concours, et je n’étais pas fanatique au point de vouloir le refaire. Mais un ami producteur m’a approché, et je l’ai fait pour m’ouvrir des portes en France.»

«Je ne voulais pas gagner; Star Ac m’a accolée une étiquette qui a été longue à défaire, et je n’avais pas envie de retomber là-dedans. J’étais rendue à un moment où je savais ce que je voulais, et je souhaitais m’orienter vers une carrière solo. Donc, je ne voulais plus être cataloguée. Je ne voulais pas me rendre trop loin, mais j’espérais rencontrer des gens. Et l’objectif a été atteint; j’ai fait Robin des bois peu de temps après…»

De fait, après un battage médiatique important et une série d’auditions des deux côtés de l’Atlantique, chapeautées ici par Productions J, Stéphanie a décroché le rôle très convoité de Marianne dans la production Robin des Bois, aux côtés de l’étoile européenne Matt Pokora. Elle a appris le jour de son anniversaire de 30 ans qu’elle serait la vedette féminine de la fresque montée par Gilbert Coullier Productions. La tournée chez nos cousins s’est étalée sur un an, entre 2013 et 2014.

À son retour, l’automne dernier, avec ses collaborateurs de la boîte Entourage, elle a commencé à s’attarder sérieusement à son ambition de faire un disque, mais une autre surprise l’attendait au tournant: Luc Plamondon lui a lâché un coup de fil pour la prier de se glisser sous les traits de son Esmeralda, dans la nouvelle version de Notre-Dame de Paris, pour une tournée asiatique de 16 semaines. La belle a donc accéléré la mise en boîte des chansons pour Minuit debout et a ensuite refait ses bagages pour ce nouvel engagement, où elle était entourée de Matt Laurent, Richard Charest, Robert Marien et Gardy Fury. Un arrêt est encore prévu au Liban pour la troupe de cette plus récente édition de Notre-Dame de Paris.

Attitude rockeuse

Alors que sa voix puissante la prédestinait presque aux ballades sentimentales et mélancoliques, Stéphanie Bédard se commet plutôt, sur Minuit debout, dans une sonorité très pop-rock, qui déménage. La première plage, Je te mettrai dehors, n’est pas sans rappeler le bagout d’une Andrée Watters, à ses débuts.

«C’est ce qu’on me suggérait tout le temps, avant, de faire des ballades, a noté la jeune artiste. J’aime bien en faire, mais je ne veux pas que ma carrière soit basée là-dessus. Ma voix, c’est un outil, mais je ne veux pas être obligée de faire attention 24 heures sur 24 pour pouvoir livrer de grosses envolées vocales. Je veux être capable d’aller prendre une bière après les spectacles. J’ai besoin que ça bouge. J’ai plus envie d’exploser sur un stage que de pousser la chansonnette et vouloir me couper les veines! (rires)»

Stéphanie adopte définitivement l’attitude rockeuse dans les photos du livret de Minuit debout, où on répertorie les noms de Michel Dagneais (Jean Leloup, Daniel Bélanger, Maxime Landry, Sally Folk) à la réalisation et à la composition des pièces, et de Sally Folk, Virginie Nault, Catherine Durand, Ariel Coulombe, Virginie Bilodeau, André Bellemare et Alexandre Désilets aux textes. Michel Dagenais a également signé quelques paroles et Marc Déry, la musique de Jamais on n’aura ma peau.

Le grand thème de l’opus? La jeune femme qui en a soupé des gamineries des hommes et qui ne s’en laisse plus imposer. «Tannée de se faire niaiser», martèle Stéphanie.

«Je pense qu’un album, c’est un arrêt dans le temps. Je suis rendue là, dans la vie. Je n’ai plus envie de petites historiettes. Je veux m’enligner pour fonder une famille, éventuellement. C’est un peu un hymne, une ode à: si ce n’est pas sérieux, va-t’en et laisse-moi tranquille!»

Messieurs, rassurez-vous: Stéphanie a éteint les «ronds de poêle» qui la brûlaient plus qu’ils ne la réchauffaient, et n’a pas encore trouvé le papa de la famille qu’elle fondera éventuellement…

L’album Minuit debout est présentement en vente, en magasin et sur iTunes. Stéphanie Bédard sera en spectacle le 6 novembre, au National, à Montréal, et le 3 décembre, au Centre d’arts Lachapelle, à Québec.

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