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Couillard se défend de désavantager les Productions J (VIDÉO)

Couillard se défend de désavantager les Productions J

QUÉBEC _ Le gouvernement Couillard n'a aucunement l'intention de céder aux pressions de Julie Snyder visant à profiter des crédits d'impôt remboursables destinés aux productions télévisuelles et cinématographiques.

Le premier ministre Philippe Couillard n'a pas paru déstabilisé, mardi, par la sortie virulente de la populaire animatrice et productrice, qui se dit victime de discrimination et de sexisme de la part du gouvernement, en raison de ses liens avec le candidat au leadership du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, son conjoint et futur époux.

En conférence de presse, il s'est défendu d'avoir cherché à nuire à Julie Snyder en modifiant, dans son dernier budget présenté fin mars, les critères d'admissibilité aux crédits d'impôt remboursables pour la production d'émissions de télévision.

Le but des changements apportés est au contraire de laisser une chance égale à tous les producteurs indépendants, a expliqué M. Couillard, en guise de réplique à Mme Snyder.

Refusant de personnaliser le débat, il a fait valoir que c'est plutôt le gouvernement péquiste de Pauline Marois qui avait créé une situation inéquitable en modifiant les critères en février 2014.

"On pose la question à l'envers", a fait valoir le premier ministre, invité à justifier sa position.

"Ce n'est pas la situation d'aujourd'hui qui est le problème, c'est celle qu'il fallait corriger. Les producteurs indépendants s'estimaient désavantagés", a-t-il résumé.

Peu avant le déclenchement des dernières élections générales, l'ex-ministre des Finances Nicolas Marceau avait modifié les critères en vigueur pour rendre disponibles les crédits d'impôt aux maisons de production liées à un diffuseur, un changement qui semblait fait sur mesure, selon certains, pour avantager les Productions J, une entreprise réputée très proche de TVA.

M. Couillard a expliqué que le gouvernement s'était rangé aux arguments des porte-parole de l'Association québécoise des producteurs indépendants, encline à conclure que l'indépendance de la compagnie de Mme Snyder était remise en cause par ses liens très "étroits" avec TVA, propriété de M. Péladeau, faussant ainsi le jeu de la concurrence.

Les producteurs indépendants voulaient "un terrain de jeu plus égal", a résumé M. Couillard.

Dans une entrevue au quotidien Le Devoir, publiée mardi, Mme Snyder rejette cette analyse, réaffirmant le caractère indépendant de son entreprise, Productions J, dont la survie est désormais menacée par les nouvelles règles du jeu, selon elle.

Les "nouveaux" critères en place sont en fait ceux qui étaient en vigueur depuis la fin des années 1980. Dans son budget, le ministre des Finances, Carlos Leitao, a simplement rétabli la situation qui prévalait avant février 2014. Il n'est "pas question de cibler qui que ce soit", a-t-il assuré en point de presse.

Quoi qu'il en soit, persuadée que le gouvernement libéral cherche en fait à s'en prendre à elle personnellement, parce qu'elle est la conjointe de M. Péladeau, Mme Snyder se dit prête à intenter une poursuite contre Québec pour obtenir justice.

Selon elle, des centaines de milliers de dollars sous forme de crédits d'impôt sont en jeu. Pour son entreprise, l'impact financier du changement imposé est donc loin d'être négligeable.

Solidaire de la productrice, M. Marceau a dit mardi que Mme Snyder n'avait pas à passer "le test de la chambre à coucher". "Je ne crois pas qu'une femme d'affaires doit être pénalisée parce qu'elle a choisi tel conjoint plutôt qu'un autre", a-t-il indiqué, prétendant avoir corrigé une situation injuste et discriminatoire, par son intervention en février 2014.

De son côté, le député de Saint-Jérôme, M. Péladeau, a paru réticent à l'idée de commenter l'affaire. "Cela fait 25 ans qu'elle (Julie Snyder) fait de la télévision, ce n'est pas la femme de l'autre. C'est à elle de répondre", a répliqué laconiquement M. Péladeau aux journalistes qui cherchaient à savoir s'il se sentait visé par le geste du gouvernement.

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