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20 ans de prison pour foeticide : La décision controversée qui condamne Purvi Patel

Foeticide : Une décision controversée aux États-Unis
Capture d'écran / WNDU NEWS

Une femme de l'Indiana a été condamnée à 20 ans de prison le mois passé pour fœticide — le meurtre d'un fœtus — et négligence d'un enfant.

Purvi Patel avait été arrêtée en 2013 après qu'il fut découvert que, à sa 24e semaine de grossesse, elle s'est fait accoucher prématurément et s'est débarrassée du fœtus qu'elle croyait être mort-né. Le médecin qui l'a traité à l’hôpital pour les saignements qui s'ensuivirent a découvert un segment de cordon ombilical, ce qui a mené à l'enquête.

La femme de 33 ans s'est alors retrouvée au centre d'une histoire floue et troublante. Elle maintenait son innocence, disant qu'elle était persuadée que le bébé était mort-né et qu'il n'y a rien qu'elle aurait pu faire. Les procureurs soutenaient — preuve téléphonique à l'appui — que Patel avait consommé des médicaments favorisant l'avortement. Les tests n'ont rien trouvé d'anormal dans son sang, mais le jury a été convaincu de sa culpabilité quand même.

Patel a donc été reconnue coupable de fœticide — une première pour une femme aux États-Unis — et de négligence. Elle purgera sa peine de 20 ans et sera ensuite en probation pour 5 ans.

« Ce que cette condamnation suggère, c'est que les lois antiavortement seront utilisées de cette façon», explique Lynn Paltrow, directrice générale de National Advocates for Pregnant Women.

Deepa Iyer, une activiste qui fait partie du programme d'études américaines asiatiques de l'Université du Maryland, est d'accord : « La condamnation de Purvi Patel revient à accuser quelqu'un d'avoir fait une fausse couche et d'avoir cherché de l'aide médicale par la suite. Pourtant, aucune femme ne devrait craindre de se retrouver derrière les barreaux pour ça.»

La loi contre le foeticide en Indiana a d'abord été créée pour empêcher la prolifération des fournisseurs d'avortement illégal. Une telle loi existe dans au moins 37 autres États, mais elles ne sont pas sensées être utilisées contre les mères. Le cas de Patel met en lumière une situation très controversée.

Il est attendu que Patel ira en appel, notamment pour contester la méthode utilisée lors de l'enquête. Le fait que des traces de médicaments n'ont pas été trouvées dans son sang, par exemple, ou que les policiers l'ont interrogé alors qu'elle était encore en train de se remettre de sa sédation à l'hôpital pourrait jouer en sa faveur.

Dans un texte sur Slate, Leon Neyfakh fait un tour d'horizon qui montre plus en détails les raisons qui expliquent la controverse autour de l'accusation de Patel.

Ce texte initialement publié sur Parentdish.ca a été traduit de l'anglais.

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