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Chefferie du PQ : portrait du candidat Pierre Céré

Chefferie du PQ : portrait du candidat Pierre Céré
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Qui sont donc les candidats à la direction du Parti québécois? Nous vous présentons le portrait de chacun d'eux. Aujourd'hui : Pierre Céré.

Un texte de Hugo Lavallée

Le jeudi 12 mars 2015. Pierre Céré livre un discours à des militants péquistes dans une salle à moitié vide. Celui qui s'est fait connaître pour son combat pour les droits des chômeurs est certainement le moins connu des candidats à la direction du Parti québécois, mais il ne se laisse pas démonter.

« Il n'y a pas de petite salle, se conforte Pierre Céré. Tu fais comme un artiste, tu donnes le show. Tu n'as pas le choix. [...] C'est ça qu'il faut faire. Il n'y a pas de petite salle parce qu'après ça, ça essaime. »

Pierre Céré est réaliste : ses chances de remporter la direction du Parti québécois sont faibles. Qu'à cela ne tienne, il ne ménage aucun effort. Pas question de se contenter de jouer les figurants dans cette course à la direction : il veut être à la hauteur des autres candidats, de ceux qui se consacrent à temps plein à cette course.

« On peut s'entendre sur une chose vous et moi : mes chances sont très minces de gagner la course à la direction, on le sait. Par contre, je pense que je ferais un maudit bon chef! »

— Pierre Céré

Pour l'appuyer dans la course, Pierre Céré peut compter sur une équipe de bénévoles dévoués. Chaque semaine, tous se réunissent dans la salle à manger du candidat. Autour de la table, le discours se campe résolument à gauche; on souhaite que le PQ retrouve ses racines progressistes.

« On le voit particulièrement avec le gouvernement actuel de Philippe Couillard : les solidarités s'expriment beaucoup plus envers ceux qui sont les possédants. Alors, nous autres, on est là pour quoi? Pour faire entendre ces voix-là », fait valoir un de ses collaborateurs.

Pierre Céré en bref

  • Né à Rouyn-Noranda le 9 avril 1959
  • Études en histoire à l'UQAM
  • Coordonnateur du Comité chômage de Montréal depuis 1997
  • Engagé dans les mouvements de solidarité avec l'Amérique latine
  • Candidat défait du Parti québécois dans Laurier-Dorion en 2014
  • Auteur du livre Une gauche possible, changement social et espace démocratique

Une plus grande ouverture

Pour Pierre Céré et son équipe, il faut dire les choses comme elles sont : le Parti québécois a mal vieilli. Pour eux, l'avenir du PQ passe par un renforcement de la social-démocratie et par une plus grande ouverture à l'égard des jeunes et des néo-Québécois.

« Ce parti-là ne comprend plus, en bonne partie, le Québec moderne. Ce parti-là a provoqué une fissure et c'est comme si certains entretenaient parfois cette fissure-là avec la population, mais particulièrement avec la jeunesse et encore plus particulièrement avec la partie de notre population issue de l'immigration », expose Pierre Céré.

« C'est une façon de faire de la vieille politique qui est moins guidée par un projet de société, des idées, des convictions, et qui est trop embrigadée comme un vieux parti par... Ben voilà, il faut regarder l'air du temps, d'où vient le vent, et les sondages », poursuit-il.

Les propos de Pierre Céré

Les collaborateurs de Pierre Céré abondent dans le même sens et estiment que sa présence dans la course est essentielle. « Sa contribution, c'est de participer au débat, c'est de faire en sorte que les autres se positionnent », expose-t-on dans son entourage. « Si vous n'avez pas une voix de l'extérieur pour venir questionner, vous n'évoluez pas. Moi, je pense que Pierre, c'est le rôle qu'il tient présentement, et il le tient bien. »

Une présence qui dérange

Questionner, c'est justement ce que fait Pierre Céré chaque fois qu'il en a l'occasion. Et il n'épargne aucun de ses adversaires - sauf peut-être Martine Ouellet. Bernard Drainville et sa charte des valeurs. Alexandre Cloutier et sa gouvernance souverainiste. Pierre Karl Péladeau et son passé d'homme d'affaires. Pierre Céré n'épargne personne, quitte à déplaire. Mais affronter d'anciens ministres lorsqu'on n'est pas député soi-même n'est pas sans risque. Sa présence dérange.

« Ça n'a pas été simple, et les pressions aussi, on les a senties parfois. Des gens qui disent : "Qu'est-ce que tu fais là? Tasse-toi de là." Et qui préféreraient donc, pour résumer l'histoire, un couronnement. Bon. Et il y a des matins où tu te réveilles et où tu te dis : "Qu'est-ce que je fais là? Où est-ce que je suis allé me mettre les pattes?" » dévoile Pierre Céré.

Sa motivation à persévérer : la présence à ses côtés de sa compagne Isabelle Langlois, qui lui prodigue conseils et soutien.

« Je pense que ce serait pire si je n'étais pas engagée, parce qu'on ne serait plus sur la même planète. Là, on est dans l'aventure ensemble, dit-elle. Ça ne plaît pas à tout le monde, la campagne de Pierre, mais ça plaît à une partie des membres », résume-t-elle.

Pierre Céré n'a rien à perdre. C'est sans doute cette liberté qui fait son charme dans cette course.

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