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Les pages Facebook de politiciens prises d'assaut par les anti-musulmans

Sur Facebook, les politiciens sont pris d'assaut par les messages anti-musulmans
Faceook móvil
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OTTAWA - Les récentes attaques terroristes de Paris ont déclenché une vague de commentaires antimusulmans et anti-immigrants sur les pages Facebook des politiciens et des partis politiques fédéraux au Canada.

Le 7 janvier, le premier ministre Stephen Harper a affirmé sur sa page qu'il était «horrifié par cet acte terroriste barbare commis en France». Sa publication a suscité environ 575 commentaires. Deux semaines plus tard, près de six dizaines de messages exprimant leur appui au blocage de l'immigration en provenance des pays musulmans, à la fermeture des frontières ou critiquant tout simplement l'islam, y étaient encore visibles. «Le temps est venu de se retirer de toutes les communautés musulmanes à travers le monde», a écrit l'un des visiteurs.

Le 14 janvier, une publication du Parti conservateur du Canada intitulée «Protéger les Canadiennes et les Canadiens contre les pratiques culturelles barbares» faisant la promotion de la législation pour interdire le mariage précoce et forcé a provoqué une levée de bouclier semblable. «Déportez-les tous si vous voulez sauver le Canada», pouvait-on y lire.

Une poignée de commentaires du même type ont été effacés après que La Presse Canadienne eut questionné le Parti conservateur au sujet de sa politique Facebook, mardi dernier.

La page Facebook du premier ministre Harper est décrite sur le site du réseau social comme «destinée à un lectorat familial». Ses administrateurs se réservent le droit de supprimer toutes les contributions inappropriées, incluant les propos blasphématoires, haineux, malveillants ou irrespectueux.

Un porte-parole conservateur, Cory Hann, a expliqué qu'un outil en ligne de Facebook est utilisé pour filtrer automatiquement certains mots, mais que le reste de la modération doit être effectuée manuellement par un employé du parti. «Évidemment, nous n'endossons pas chaque commentaire, et nous travaillons à retirer ceux que le filtre intégré ne capte pas.»

Les publications Facebook des chefs néo-démocrate et libéral, Thomas Mulcair et Justin Trudeau, concernant les attaques de Paris ont également reçu leur part de commentaires critiquant l'immigration en provenance des pays musulmans. Les deux partis ont aussi une politique contre les discours haineux et les commentaires racistes sur leurs pages. Toutefois, arriver à suivre le rythme du flot abondant de commentaires peut être difficile, affirment en privé des proches des deux partis.

La professeure en médias électroniques et numériques Paula Todd croit qu'une partie de ces propos offensants doit être laissée en ligne pour qu'ils puissent faire l'objet de critiques d'autres internautes. La présidente du comité sur les enjeux numériques de l'organisme Canadian Journalists for Free Expression rappelle toutefois que les partis politiques ont l'obligation de s'assurer que les sites dont ils sont responsables ne contiennent pas d'exemples de discours haineux. «Parce qu'ils parcourent le monde en quelques secondes et qu'ils sont de nature permanente, ce genre d'attaques haineuses peuvent être plus dommageables qu'en face-à-face.»

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