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Le film «La haine» aura une suite (VIDÉO)

Le film «La haine» aura une suite (VIDÉO)

Le comédien et réalisateur français Mathieu Kassovitz travaille sur la suite de son film culte La haine, sorti en 1995. Il l'a confirmé dans une entrevue sur les ondes de France Inter, où il parlait des récents événements en France.

Durant cette entrevue avec la journaliste Léa Salamé portant sur le massacre de Charlie Hebdo et la manifestation de dimanche dernier à Paris, le réalisateur confirme qu'il fera La haine 2. Quand Léa Salamé lui demande quand, il répond : « Dès que je sors du studio. »

Dans une conversation sur Twitter avec le magazine français Première, Mathieu Kassovitz précise qu'il ne fait pas La haine 2 en réaction aux événements de Charlie Hebdo, mais qu'il travaille depuis longtemps sur cette suite.

La haine est un film en noir et blanc sur les banlieues françaises, écrit et réalisé par Mathieu Kassovitz. Le film avait récolté 11 nominations aux César. Il en a obtenu 3, dont celui du meilleur film en 1995. Il a aussi obtenu le prix de la mise en scène à Cannes. Les trois acteurs principaux du film, Saïd Taghmaoui, Hubert Koundé et Vincent Cassel, étaient finalistes dans la catégorie du meilleur espoir masculin.

Une liberté d'expression responsable

Durant l'entrevue avec Léa Salamé, Mathieu Kassovitz souligne qu'il était à la manifestation du dimanche 11 janvier, mais qu'il pense que ce n'était pas un réveil citoyen, car il pense que c'est déjà retombé. « C'est très difficile, car l'élan national et le fait que tout le monde s'est retrouvé dans la rue, c'est quelque chose dont on a tous besoin. Je suis allé manifester avec beaucoup de problèmes et de questions. Je suis allé, car j'aimais Cabu et j'ai grandi avec lui, et que Wolinski a fait ma jeunesse. Je voulais leur rendre hommage. Mais je suis un peu perdu avec tous ces gens qui se réclamaient de Charlie. Qu'est-ce qu'on fait, nous, à part dire qu'on est Charlie, pour faire avancer les choses? »

Il a aussi parlé de la liberté d'expression. Tout en étant un admirateur de Charlie Hebdo, il se questionne sur la responsabilisation.

« On est à une époque où je ne crois pas qu'on puisse se permettre de provoquer des gens très facilement irritables, juste pour pouvoir le faire. Je pense qu'il faut être beaucoup plus fin, beaucoup plus intelligent, et j'espère que la mort de ces gens-là va faire avancer les choses dans notre pays, vraiment. »

— Mathieu Kassovitz

Mathieu Kassovitz pense qu'il ne faut pas provoquer pour provoquer. « Je pense qu'on peut tout faire, mais pas n'importe quand », dit-il, « Il y a des moments quand on arrive à un niveau de ras-le-bol et que les gens se détachent les uns des autres. Je ne vois pas l'intérêt d'alimenter tout ça. Je suis un fou de Charlie Hebdo, Hara Kiri et tout ça. Ces derniers temps, leurs couvertures ne me faisaient pas rire. Je ne trouvais pas l'intérêt de provoquer et de partir juste pour pouvoir dire qu'on a le droit de le faire. Par contre, le fait qu'ils soient morts pour ça fait d'eux véritablement des héros. Juste parce qu'ils ont pris le risque, pas pour leurs oeuvres en elles-mêmes. »

Mathieu Kassovitz ajoute que ses amis musulmans doivent expliquer l'islam, car il est perdu : « Avec ce qui se passe, s'il y a une fatwa à donner, c'est les musulmans qui doivent lancer une fatwa à ces terroristes. J'ai besoin de voir que les musulmans de France se révoltent contre cette barbarie. »

Il ne croit pas en la répression. Il préfère la discussion et la main tendue.

« Vous créez des terroristes en tapant sur les terroristes. »

— Mathieu Kassovitz

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