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La comédie musicale «Jersey Boys»: survol fade d'une période faste (CRITIQUE/ VIDÉO)

«Jersey Boys»: survol fade d'une période faste (CRITIQUE/ VIDÉO)

Jersey Boys relate l’ascension, le triomphe et le démantèlement de Frankie Valli and The Four Seasons, groupe à qui l’on doit d’énormes succès tels que Sherry, Big Girls Don’t Cry et Can’t Take My Eyes Off You. Lancé le 6 novembre 2005 sur Broadway, le spectacle a été sacré Meilleure comédie musicale de l’année aux Tony Awards en 2006. Une récompense difficile à justifier, autrement qu’en imaginant une compétition bien faible cette année-là…

D’aucune façon, la production de Jersey Boys ne se compare à l’effervescence de Billy Elliot, la grandiloquence de Wicked, l’irrévérence de Book of Mormon, la magnificence du Lion King, l’humour cabotin de Shrek, l’énergie adolescente d’American Idiot, le réconfort de Mary Poppins ou la nostalgie rose bonbon de Mamma Mia, certaines des comédies musicales présentées à Montréal au cours des dernières années.

Le numéro d’ouverture n’annonce rien de bon, alors que la chanson Ces Soirées-Là (Oh, What a Night) est interprétée dans un français terriblement articulé, ressemblant à un dialecte extraterrestre.

Le public découvre ensuite Tommy DeVito, le « leader » du groupe, Nick Massi, le « Ringo » des Four Seasons, Bob Gaudio, la tête créative, et Frankie Valli, l’homme à la voix de fausset (très aiguë) qui a permis à la formation de trouver un son unique.

Et la magie, elle?

On comprend les créateurs de voir une richesse dramatique inestimable dans le parcours de ces garçons issus de la classe ouvrière du New Jersey, qui ont vendu plus de 175 millions d’albums. Malheureusement, les deux tiers de la première (longue) partie sont écoulés avant que la magie prenne.

Le principal problème de Jersey Boys réside dans l’écriture du livret, qui survole les pans de l’histoire à une vitesse ahurissante: l’audition de Frankie dans une salle de quilles, la formation du groupe, ses différents noms, les magouilles de Tony DeVito, la période où ils enregistrent les voix derrière des chanteurs solos.

Là où certains voient un rythme efficace, d’autres perçoivent une progression en accéléré, qui les empêche de s’attacher aux personnages et de plonger dans l’émotion. Les dialogues sont naïfs et l’œuvre en entier laisse les spectateurs en surface.

Dans un tel contexte, on ne peut faire autrement que d’attendre impatiemment l’interprétation des grands succès. On pousse d’ailleurs un soupir de soulagement avec l’arrivée de Bob Gaudio, l’auteur-compositeur des Four Seasons. La foule tressaille en entendant les mélodies de Sherry, Walk Like A Man, Big Girls Don’t Cry, avant de s’emballer pour Bye Bye Baby et de s’enflammer durant Can’t Take My Eyes Off You.

Hayden Milanes possède une voix parfaite afin de personnifier Frankie Valli. Drew Seeley (Bob Gaudio) vole la vedette à Nicolas Dromard (Tommy DeVito) et Keith Hines (Nick Massi), grâce à son énergie, son charisme et son grand talent vocal.

L’élan de nostalgie est palpable. Mais l’ensemble donne tout de même l’impression d’assister à une grande comédie musicale de seconde classe.

La comédie musicale Jersey Boys sera présentée jusqu’au 11 janvier à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Cliquez ici pour plus de détails.

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