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La campagne du PQ était «tout ce qu'il ne faut pas faire», dit Jean-François Lisée

La campagne du PQ était «tout ce qu'il ne faut pas faire», dit Lisée
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QUÉBEC - La campagne électorale du Parti québécois n'a jamais eu la moindre de chance de réussir, croit Jean-François Lisée.

Les ministres du gouvernement Marois ont été tenus dans le noir durant toute la campagne électorale du printemps dernier. Le plan de match a été élaboré en catimini au bureau de la première ministre, Pauline Marois.

Ce n'est que lors d'une réunion bilan que les quelques rescapés du PQ ont pu connaître la stratégie élaborée en début de campagne électorale. «Je leur ai dit 'C'est ça que vous vouliez faire? Il n'y a pas une journée où vous pouviez gagner!'», se rappelle Jean-François Lisée.

Le député de Rosemont a fait ces commentaires lors d'un événement partisan le 26 novembre dernier, dans le cadre de sa campagne à la chefferie du PQ. Une vingtaine de personnes, surtout des jeunes hommes, étaient venues l'entendre dans un bar du quartier Ste-Foy, à Québec. Après avoir raconté son parcours, le candidat a répondu aux questions de l'assistance.

«Au moins, on a conclu une chose: si on veut faire une bonne campagne, maintenant on a le livre de tout ce qu'il ne faut pas faire. Si on fait le contraire de la dernière campagne, on est sûr qu'on est sur la bonne voie», a-t-il lancé sous les rires.

Pendant la campagne, le bureau de Pauline Marois a fait cavalier seul. Ni les députés, ni les ministres ne connaissaient la stratégie. Lui-même, membre du comité d'orientation du gouvernement, n'avait pas été mis au parfum.

«On pensait que Stéphane Bédard, le ministre le plus influent du gouvernement, le savait, raconte Jean-François Lisée. Alors, on appelait Stéphane et on lui demandait: 'C'est quoi la stratégie?'. Il disait: 'Je le sais pas, mais je suis en tab...'»

Le cabinet de Pauline Marois en était réduit à faire confiance à l'entourage de la première ministre. «On se disait, ils se sont réunis, ils ont fait des sondages, ils savent quoi faire», dit-il.

Le plan de la campagne, a-t-il appris par la suite, se résumait ainsi: nationalisme économique pendant les deux premières semaines, puis «l'identité» en fin de campagne. «Dans leur plan, la charte [des valeurs] arrivait à la fin», dit Jean-François Lisée. Le PQ souhaitait utiliser la question identitaire pour faire sortir le vote.

«Tout se défend, si c'est bien fait. Ce n'était pas bien fait», tranche l'ex-conseiller de Jacques Parizeau et Lucien Bouchard.

L'ex-ministre partage toutefois le blâme du déclenchement de l'élection avec ses collègues. «On voulait tous déclencher l'élection, dit-il. On avait tous tort.»

PKP, une sortie stratégique

Jean-François Lisée est également revenu sur sa sortie controversée cet automne au sujet de Pierre Karl Péladeau, qui demeure actionnaire de contrôle de Québecor tout en étant député.

L'ex-journaliste et écrivain a d'abord répondu par principe. «Ma personnalité c'est de ne pas avoir la langue de bois», dit-il.

Mais sa déclaration était aussi «une décision d'opportunité» puisque la question serait au centre des débats le lendemain à la Conférence nationale des présidents du PQ. «Je ne le savais pas qu'aucun autre [candidat] n'allait répondre le lendemain, dit-il en rétrospective. Je n'avais pas prévu ça.»

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