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Le sénateur Pierre Claude Nolin nommé président du Sénat

Pierre Claude Nolin nommé président du Sénat
Radio-Canada.ca

Le parlementaire au franc-parler Pierre Claude Nolin accède à la présidence de la Chambre haute, a annoncé le premier ministre Harper, par voie de communiqué. Le nouveau président, qui a accordé une entrevue exclusive à Radio-Canada, veut s'attaquer aux excès de partisanerie au sein de l'institution.

Un texte de Madeleine Blais-Morin

Après plus de 20 ans à siéger à la Chambre haute, le sénateur conservateur Pierre Claude Nolin en devient l'arbitre. À peine nommé, il donne déjà son premier coup de sifflet : « C'est une institution qui est souvent trop partisane. Je l'ai dit je le répète. Mais j'ai aussi qualifié la partisanerie. Je n'ai rien contre la partisanerie. Là où j'ai un gros problème avec la partisanerie, c'est lorsqu'elle nous rend aveugles. »

Il déplore notamment que des sénateurs votent parfois avec comme seule préoccupation de respecter les volontés de leur parti. Cette question touche selon lui au cœur du débat de la pertinence du Sénat.

Pierre Claude Nolin accède à la présidence au moment où l'institution est encore secouée par le scandale récent des dépenses et à quelques mois du dépôt du rapport du vérificateur général qui a scruté les livres de tous les sénateurs. Il croit que le pire de la tempête est passé.

« Vous allez me dire que c'est beaucoup d'argent dépensé pour finalement refaire la comptabilité. Mais je pense que les Canadiens voulaient, exigeaient que le Sénat passe au lavage. Et je pense qu'on est passé au lavage. »

Redorer l'image du Sénat passe entre autres, selon Pierre Claude Nolin, par une plus grande compréhension des Canadiens de ce qu'est la Chambre haute. Il est l'un des défenseurs de l'idée d'en télédiffuser les débats.

Des caméras montreraient toutefois de nombreux sièges vides. Il y en a déjà une quinzaine sur 105. Et le premier ministre n'a pas l'intention de nommer de nouveaux sénateurs tant et aussi longtemps que le Sénat en compte suffisamment pour adopter les projets de loi. Alors que Pierre Claude Nolin préfère que les sièges soient pourvus.

Les deux hommes ne s'entendent vraisemblablement pas sur tous les dossiers. C'est néanmoins Stephen Harper qui l'a nommé à la présidence du Sénat, pour succéder à Noël Kinsella qui aura bientôt 75 ans, l'âge maximal pour exercer la fonction de sénateur. Dans le communiqué annonçant son choix, le premier ministre a vanté son expérience en se disant convaincu « qu'il connaîtra beaucoup de succès dans son nouveau rôle et qu'il s'efforcera de rendre cette institution plus transparente, démocratique et responsable. »

Visiblement quitte à cela s'accompagne du franc-parler du sénateur.

Portrait du nouveau président :

Pierre Claude Nolin est né à Montréal le 30 octobre 1950.

Il obtient une licence en droit de l'Université d'Ottawa en 1976 et devient avocat membre du Barreau du Québec en 1977.

Il joue différents rôles dans l'organisation politique du Parti progressiste-conservateur du Canada et du Parti conservateur du Canada de 1983 à 2006, dont celui de conseiller pour le Québec du premier ministre Brian Mulroney de 1986 à 1989.

Le 18 juin 1993, le premier ministre Brian Mulroney le nomme au Sénat pour représenter la division sénatoriale québécoise de Salaberry-de-Valleyfield.

Depuis, il fait partie de nombreux comités sénatoriaux dont le comité sénatorial sur les drogues illicites, qu'il a présidé. Le rapport final de ce comité recommandait entre autres la légalisation de la marijuana.

En 1994, il joint les rangs de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN. Il en a été le trésorier de 2007 à 2014.

Il est président intérimaire du Sénat depuis novembre 2013.

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