L'Assemblée nationale a adopté sans débat jeudi une motion du Parti québécois pour conserver le nom de Champlain pour le futur pont qui reliera Montréal à la Rive-Sud.
Le PQ exhorte aussi le ministre québécois des Transports, Robert Poëti, de faire pression sur Ottawa pour que le nom de Champlain soit maintenu et pour s'opposer au péage.
« Cette semaine, M. Poëti est revenu à la raison et met de côté son projet de consultation [concernant le nom du futur pont]. Avec la motion du PQ, nous faisons un grand pas dans le dossier du pont Champlain pour notre histoire et notre mémoire », a affirmé la députée de Vachon et porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports, Martine Ouellet, en conférence de presse.
« Nous demandons à M. Poëti de défendre avec vigueur la position unanime de l'Assemblée nationale, et de ne pas attendre après [le ministre fédéral des Transports Denis] Lebel », a dit Mme Ouellet.
« M. Poëti doit aussi se mettre en mode proactif pour exiger le retrait du péage pour le pont de remplacement », a-t-elle ajouté.
Stéphane Bergeron, député de Verchères et porte-parole en matière d'affaires intergouvernementales canadiennes, a de son côté eu des mots très durs à l'encontre du ministre Robert Poëti, qui envisageait auparavant des consultations sur le nom du pont.
« Je ne pense pas qu'aucun gouvernement libéral au Québec ne s'est montré aussi à-plat-ventriste devant Ottawa. On s'attend à ce qu'il montre un peu d'épine dorsale. Il est malheureux qu'il ait fallu une controverse de deux semaines pour faire valoir à quel point le nom de Champlain avait une grande valeur historique pour le Québec et le Canada », a dit M. Bergeron.
Pour Jean-François Lisée, député de Rosemont et porte-parole pour la métropole, la position du fédéral, qui parle d'un « nouveau pont » et d'un « nouveau nom », relève d'une décision populiste pour essayer d'instaurer un péage.
« Au cours des dernières semaines, on a assisté à un genre de bande dessinée, Denis Lebel et Robert Poëti, les Dupont et Dupond du pont Champlain. Ils se sont fait la course dans la controverse et le ridicule, à savoir est-ce que ce serait Maurice Richard, un autre pont, une consultation. » — Jean-François Lisée, député péquiste de Rosemont
Après la période des questions à l'Assemblée nationale, M. Poëti s'est défendu de baisser les bras devant le fédéral, qui a écarté le choix du nom de la légende du hockey Maurice Richard sans pour autant assurer que celui de Champlain sera maintenu.
Le ministre libéral a affirmé que le gouvernement fédéral a pris une sage décision en écoutant l'opposition suscitée par la possibilité que la dénomination de l'infrastructure soit changée. M. Poëti a toutefois dit qu'il attendra d'être convoqué par les représentants d'Ottawa pour discuter du sujet du changement du nom.
« Le gouvernement [fédéral] travaille sur ça, alors à partir de là, quand ils seront rendus à cette étape et qu'ils vont me rencontrer pour en parler, je vais le faire », a-t-il dit aux journalistes, à Québec. Mais à ce stade-ci, pour moi, ce n'est pas une urgence. »
Après avoir montré son ouverture au changement d'appellation, le premier ministre Philippe Couillard a invité Ottawa, la semaine dernière, à agir prudemment dans ce dossier.
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